Il y a exactement deux ans, la première tentative de privatisation de la BFT se terminait en queue de poisson parce que les autorités avaient décidé d'y surseoir en attendant que le CIRDI (Centre International de Règlement des Différends liés aux Investissements, relevant de la Banque mondiale) dise son mot dans la plainte contre l'Etat tunisien déposée par l'ABCI Investments, contrôlée par l'ancien actionnaire de la BFT Abdelmajid Bouden. Aujourd'hui, ils ne semblent plus vouloir attendre ce dénouement. Deux années de perdu ? Sans doute, puisque privatisée comme initialement prévu, en 2008, la Banque Franco-Tunisienne (BFT) s'en serait certainement mieux portée. A défaut, cette filiale de la Société Tunisienne de Banque (STB) est plus mal en point qu'il y a deux ans, et ce ne sont pas les 230 employés de la banque qui diraient le contraire. Se plaignant notamment de la dégradation de leurs conditions de travail dans une banque qui perdrait, selon l'hebdomadaire «Echaab», près de 50 clients par mois-, inquiets pour leur avenir et en désaccord avec leur direction générale, ceux-ci ont menacé de nouveau de faire grève. Cette situation et la lente mais sûre agonie de la BFT sont sans nul doute pour quelque chose dans la décision des pouvoirs publics de relancer son processus de privatisation et de faire cette fois-ci tout ce qu'il faut pour la faire réussir. Il y a exactement deux ans, la première tentative de privatisation de la BFT se terminait en queue de poisson parce que les autorités avaient décidé d'y surseoir en attendant que le CIRDI (Centre International de Règlement des Différends liés aux Investissements, relevant de la Banque mondiale) dise son mot dans la plainte contre l'Etat tunisien déposée par l'ABCI Investments, contrôlée par l'ancien actionnaire de la BFT, Abdelmajid Bouden. Cette décision a été prise après que les candidats au rachat de cette banque, étrangers notamment, aient demandé à avoir la garantie de l'Etat tunisien préalablement à tout engagement- qu'ils n'auront, en aucun cas et d'aucune manière, à subir les conséquences du litige l'opposant à l'ancien actionnaire. Un engagement que les pouvoirs publics avaient alors refusé de prendre. Or, c'est là que réside la principale nouveauté dans ce dossier : l'Etat tunisien, probablement plus désireux que jamais d'ouvrir de nouvelles perspectives à la BFT, serait aujourd'hui disposé, selon une source proche du dossier, à rassurer l'éventuel repreneur sur le point qui inquiète tous les candidats au rachat. Cet obstacle ayant été écarté, le processus de privatisation va être relancé. En effet, la Banque d'Affaires de Tunisie (BAT), qui avait piloté la première opération de privatisation, va également mener la seconde. Et a déjà commencé à en préparer le cahier de charges. Comme le premier, le deuxième appel d'offres sera international. Il y a deux ans la direction de la BFT, avait réussi le tour de force de susciter l'intérêt de 13 candidats pour une banque très mal en point. Mais probablement c'est autant la banque elle-même que l'agrément permettant d'opérer sur le marché tunisien qui intéressait les candidats au rachat. Qu'en sera-t-il cette fois-ci ?