Comme dans notre pays depuis cette bénite révolution, nous changeons de ministres et de CDG comme nous changeons de veste, je vous écris pour vous solliciter comme j'ai sollicité il y a juste quelques mois votre prédécesseur.
Hier en vous voyant descendre sur le terrain et visiter nos malheureuses écoles, je me suis réjouie. Enfin quelqu'un qui sait de quel côté regarder ! En vous entendant vous exclamer devant autant de délabrement de nos établissements scolaires votre fameux " Manich msaddek" ( je n'en crois pas mes yeux), j'ai observé juste un temps de pause pour réfléchir.
Devrais-je en rire ou pleurer? Un marasme au quotidien sur tous les plans. Des politiciens se positionnent sur le dos des Tunisiens. Chacun tente de rafler la mise ou ce qu'il en reste. Un pays sur la banqueroute terrassé par une pandémie qui refait surface grâce à une commission scientifique qui a laissé faire les politiciens véreux et décidé d'ouvrir nos frontières et supprimer la quatorzaine en juin dernier sans s'opposer ni dénoncer, voire même communiquer contre.
Une fois encore, vous faites une sortie dangereuse, aussi brave que valeureuse, si et seulement s'il y aura une suite dans vos pensées et actions.
Demain, c'est la rentrée et vous avez dénoncé l'état des écoles et des sanitaires en particulier. Monsieur le CDG, vous qui avez fait un passage auparavant au ministère de la Santé, vous ne devez pas ignorer que l'insalubrité des classes, des cantines et des points d'eau ne peuvent qu'aggraver la propagation d'un virus tueur qui a fait près de 29 millions de malades dans le monde dont 1 million de morts en six mois.
Heureusement pour nous, une centaine en Tunisie jusqu'à aujourd'hui grâce à un confinement raisonné et judicieux en mars dernier. Tout cela pour dire que nos écoles vont mal comme à l'image de tout le pays mais le souci c'est qu'en faisant leur rentrée demain et à ces conditions, le risque d'une catastrophe imminente est plus qu'évident. Ouvrir l'école en ces conditions au temps d'un Corona qui ne pardonne pas et qui a tué ici même en un mois plus qu'il ne l'a fait en six mois - soit le double - serait une stratégie plus que suicidaire voire plus.
"Manich msaddek " a été votre terrible et sincère exclamation-constat. N'en faites pas une stérile - ou puérile - lamentation populiste parce que le Tunisien ne marche plus dans ces pas et ne mange plus de ce pain surtout quand sa santé et celle de sa famille est menacée, voire mise à mort.
Monsieur le CDG, prenez le temps de la bonne réflexion et de la rapide décision parce que la faucheuse est là, tapie dans l'ombre de chaque Tunisien.
Monsieur le CDG, je vous rappelle ce que je vous ai statué hier encore pour ne pas oublier. En tant que médecin gériatre, je refuse monsieur de sacrifier les 1,6 million de personnes âgées tunisiennes par ce fameux langage banalisateur du gouvemnement: "Le Covid tue surtout les personnes âgées, donc il faut apprendre à vivre avec." #kbarna azez Alina. Nos séniors sont chers à nos yeux.
Le Covid ne pardonne pas. Ne faites pas de la rentrée ce catalyseur qui fera tout flamber et risque de nous emporter. Enfin, c'est ce que disent les scientifiques et les éclairés de la science en ces temps de corona.
Je vous joins quelques données de travaux récents avec tous mes respects.