Le ministre des Finances, Ali Kooli, s'est exprimé, mercredi 4 novembre 2020, sur les ondes de Shems FM, à propos de l'intervention de la Banque centrale de Tunisie (BCT) dans le financement du déficit budgétaire de l'Etat. La Banque centrale de Tunisie a signifié fin octobre, par voie de communiqué, qu'elle était dans l'incapacité de combler la totalité du déficit budgétaire de l'Etat lequel s'élève à plus de dix milliards de dinars, selon les chiffres avancés par le ministère des Finances. Le gouvernement a ainsi retiré le projet de loi de Finances complémentaire pour 2020 après l'avoir déposé à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Dans ce sens, Ali Kooli a souligné que l'Etat était propriétaire de la BCT ce qui fait que l'indépendance de cette dernière restait relative. « La constitution garantit l'indépendance de gestion mais cette indépendance reste relative. L'avis de la BCT est respectable mais ne représente pas une vérité absolue », a-t-il lancé indiquant que le ministère de l'Economie et des Finances et la Banque centrale discutaient quotidiennement afin de parvenir à un accord. A cet égard, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a lancé hier : « la Banque centrale aura un rôle positif dans le financement du déficit et qui, in fine, ne dépassera pas les trois milliards de dinars ». Et de souligner que le gouvernement comptait sur la compréhension de tous les acteurs financiers pour assurer la pérennité de l'économie nationale.
Soutenant que la situation économique est très difficile, le ministre des Finances n'a pas écarté la possibilité de recourir à la publication des décret-gouvernementaux pour faire passer la loi de finances. Aussi, il a assuré que le gouvernement œuvrait pour trouver des solutions aux difficultés confrontées. Cependant, le risque de faillite est exclu, selon le ministre qui indique que « parler de faillite ne sert qu'à semer la peur dans l'esprit des Tunisiens ». Ali Kooli a, ainsi, indiqué que l'année 2021 serait difficile vu la baisse du taux de croissance soulignant qu'il faudra améliorer la capacité de la production nationale notamment la production de pétrole, l'agriculture et les activités d'importation et d'exportation.
Il a, par ailleurs, signalé que les contraintes fiscales atteignaient leur maximum pour cela le gouvernement s'orientait vers la diminution des impôts notamment pour encourager l'intégration du secteur informel dans le cycle économique. Mais, cela ne signifie pas qu'il ne faut pas faire une réforme fiscale, dit-il.