L'ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Hamadi Jebali, et membre du mouvement Ennahdha, Rafik Abdessalem, a été présent mardi 29 décembre 2020 dans l'émission « Houna Shems » diffusée sur les ondes de Shems FM. Il est revenu entre autres sur l'arrestation de Nabil Karoui président de Qalb Tounes, contre lequel un mandat de dépôt a été émis jeudi 24 décembre courant. "Nous n'intervenons pas dans les affaires de la justice", a-t-il souligné précisant que le procès de Nabil Karoui devrait être partial. D'après Rafik Abdessalem, l'affaire a suscité une "polémique politique" et une "ingérence dans la magistrature".
Rafik Abdessalem a ajouté que les informations fuitées et les appels à démanteler la coalition gouvernementale témoignaient de cette ingérence. "Les dernières déclarations politiques révèlent l'existence d'agendas visant à déstabiliser le gouvernement et changer la scène politique et prouvent l'implication des partis politiques dans les affaires de justice", a-t-il affirmé.
Il a ainsi avancé que certains acteurs politiques voulaient se cacher derrière le président de la République et ses prérogatives afin de dissoudre le Parlement et changer le gouvernement. Et de lancer : " Le Bloc démocrate se considère comme l'assise politique du président de la République alors que ce dernier est le président de tous les Tunisiens, au-delà des partis politiques et des blocs parlementaires ". Il a ajouté à propos des déclarations incendiaires du président de la République, Kaïs Saïed, : "le président ne s'adresse pas à Ennahdha en parlant des corrumpus. Les parties concernées par les propos de Kaïs Saïed sont toujours inconnues". Il a noté que le président devrait s'expliquer à cet égard.
Au sujet des derniers sondages d'opinion, il a indiqué que son parti ne croit pas en leurs résultats, soulignant que "la bipolarisation Ennahdha- Abir Moussi n'existe pas". "Qalb Tounes était en tête des sondages sur les élections législatives mais c'est Ennahdha qui a été élu premier parti lors des élections de 2019. Les élections auront lieu après quatre ans mais Abir Moussi entame déjà une campagne électorale précoce. Abir Moussi va regrouper des extrémistes et les victimes de la révolution mais elle ne représente pas un concurrent politique d'Ennahdha", a-t-il expliqué.