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Kaïs Saïed : le président qui fait l'unanimité… ou presque
Publié dans Business News le 14 - 10 - 2019

Le peuple tunisien s'est prononcé et c'est le candidat indépendant Kaïs Saïed qui est sorti largement vainqueur de l'élection présidentielle. Après un second tour l'ayant opposé à Nabil Karoui, Kaïs Saïed a remporté l'investiture suprême haut la main, devenant ainsi le 7ème président de la République. Une victoire qui a enchanté ses sympathisants, indépendants et partisans, ayant vu en lui le candidat « antisystème ». Un système qui les a longtemps déçus et avec lequel ils souhaitaient rompre.

Kaïs Saïed, cet expert en droit constitutionnel qui est sur le point de devenir le chef de l'Etat est entré en toute discrétion sur la scène politique raflant en un temps record une vaste vague d'appui populaire notamment parmi les jeunes. Plusieurs chefs de partis politiques ont aussi explicitement exprimé leur soutien au candidat Saïed, allant jusqu'à exhorter les électeurs à voter pour lui au 2ème tour de la présidentielle.
Après une montée vertigineuse dans les sondages des intentions de vote, qui s'est traduite concrètement par sa victoire au 1er tour de la présidentielle face au candidat de Qalb Tounes, Nabil Karoui, cette avancée s'est définitivement affirmée lors du 2ème scrutin où Kaïs Saïed a été plébiscité avec 72,71 % selon les données préliminaires de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).

C'était, donc, sans grande surprise que Kaïs Saïed a été donné vainqueur. Sauf que, cette fois-ci, il a pu bénéficier du soutien infaillible d'une machine électorale puissante lui ayant permis de devancer largement son adversaire Nabil Karoui, privé de mener une campagne électorale suite à ses déboires judiciaires.
Bien que Kaïs Saïed ait refusé de faire campagne par souci d'égalité des chances, il n'avait pas réellement besoin de mener une campagne électorale. Sa vaste communauté de fans dévoués, n'attendait pas qu'il sillonne le pays et qu'il vienne à leur rencontre pour les convaincre de son programme électoral. Ils étaient déjà convaincus et rien n'aurait pu leur faire changer d'avis.

L'appui émanant des partis politiques notamment Ennahdha, Attayar, l'UPR, Tayyar Al Mahabba ainsi que la Coalition Al Karama et des candidats indépendants à la magistrature suprême à l'instar de l'ancien dirigeant d'Ennahdha Hammadi Jebali et de Safi Saïd était également bénéfique à Kaïs Saïed lui ayant permis de récolter environ 3 millions de votes. Un record qui exprime parfaitement la volonté du peuple, confirmant, une fois pour toutes, la démocratie qui s'est ancrée après la Révolution.
C'est dans ce sens que les sympathisants de Kaïs Saïed se sont réjouis de sa victoire écrasante face à Nabil Karoui. Un enseignant universitaire qui bénéficie d'une notoriété certaine auprès de ses étudiants qui lui témoignent beaucoup d'estime et puis auprès du public tunisien grâce à ses interventions médiatiques en sa qualité de constitutionnaliste après la Révolution. Inspirant le sérieux et l'intégrité, un « M. Propre » qui s'est trouvé, aux yeux de la majorité du corps électoral, en concurrence avec celui qu'il taxe de« mafieux».

Un constat qui a été d'ailleurs fait par Nabil Karoui lui-même relevant la comparaison entre lui et Kaïs Saïed et qui a été faite par un grand nombre d'électeurs suite aux accusations qui planent sur Karoui dans des affaires de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale et qui lui ont valu environ 7 semaines derrière les barreaux.
Toutefois, Nabil Karoui a félicité Kaïs Saïed pour sa victoire à l'élection présidentielle au téléphone. Il lui a également adressé une lettre où il lui a assuré son appui « dans tout ce qui est de nature à favoriser les intérêts de la Nation et le bien du peuple ».

C'est cette image d'un homme de droit incorruptible que Kaïs Saïed a réussi à construire, mêlée à un dégoût profond de la classe politique ayant détenu le pouvoir depuis la Révolution et échoué à répondre aux attentes des Tunisiens, qui a indubitablement contribué à son succès. Sa vision qui prône que la transformation du pays émane d'une gouvernance renversant la pyramide du pouvoir et consolidant la volonté politique de la société a su séduire un énorme nombre d'électeurs, qu'ils soient indépendants ou appartenant à différentes affiliations politiques, aspirant à voir un changement radical du système de gouvernance actuel. Ainsi, le peuple sera bien plus impliqué dans la vie politique dans le cadre d'une démocratie directe participative s'opposant ainsi à la centralisation.

Naturellement, la liesse populaire qui a accompagné l'accession de Kaïs Saïed à la présidence de la République, les partis politiques ayant affiché ouvertement leur soutien au candidat indépendant se sont félicités de cette victoire. Ennahdha a, en effet, appelé ses militants à rejoindre les Tunisiens pour fêter ce succès dans « l'avenue de la Révolution » (avenue Habib Bourguiba). Le parti islamiste a également indiqué que Kaïs Saïed avait informé le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi lors d'un entretien téléphonique de sa disposition à collaborer avec son parti « au service du peuple et de l'Etat ».
Les dirigeants d'Ennahdha à l'instar de Rafik Abdessalem et Ajmi Lourimi ont considéré cette victoire comme étant le début d'une « nouvelle étape dont les priorités sont claires et d'une nouvelle page signée par le peuple ». Cependant, le candidat nahdhaoui à la présidentielle, Abdelfattah Mourou a appelé Kaïs Saïed à « éclaircir son projet et développer les mécanismes permettant de le mettre en place ». Il l'a, par ailleurs, invité à « investir dans l'élan de soutien dont il avait bénéficié afin de remédier à l'absence d'un bloc parlementaire le soutenant ».

Le chef du gouvernement et candidat de Tahya Tounes à la présidentielle, Youssef Chahed a, lui aussi, félicité Kaïs Saïed pour sa victoire précisant que « la démocratie tunisienne est en marche ». Une position qui vient suite à celle qu'il a affichée la veille du scrutin où il avait annoncé qu'il « ne votera pas pour la corruption ».

Alors que Hechmi Hamdi, Safi Saïd et Seifeddine Makhlouf de la Coalition Al Karama se sont contentés de féliciter M. Saïed, Mohamed Lotfi Mraihi chef de l'UPR a jugé que Kaïs Saïed a redonné l'espoir aux Tunisiens et qu'il a rompu avec l'ancien système appelant à l'épauler dans la concrétisation de la volonté du peuple. Mohsen Marzouk, président de Machrouû Tounes a, de son côté, indiqué que le score de Kaïs Saïed « augmentera sa responsabilité dans l'application de ses engagements envers ceux qui ont voté pour lui et que cela sera un point de mesure du succès ou de l'échec ».
Le secrétaire général d'Al Joumhouri, Issam Chebbi a, pour sa part, relevé qu'il s'agissait d'une « victoire écrasante de la volonté du peuple contre les lobbies de la corruption financière et médiatique ». Attayar a, quant à lui, exhorté le vainqueur de l'élection présidentielle à être le véritable garant du respect de la Constitution.

A l'échelle internationale, la position de Kaïs Saïed vis-à-vis la normalisation avec Israël et son rejet catégorique de l'établissement des liens dans ce sens, le qualifiant de haute trahison, était énormément appréciée de la part des Palestiniens qui ont vu en cela un acte noble de solidarité.

Indépendamment de l'appartenance politique et idéologique des parties soutenant Kaïs Saïed, dont certaines pourraient compromettre les acquis de la Tunisie et menacer les valeurs modernistes et progressistes défendues par une certaine frange de la société et de la sphère politique, l'élection de M. Saïed constitue un tournant historique pour le pays et probablement une nouvelle page à écrire pour les Tunisiens.


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