Les partis politiques ont bien tardé pour réagir aux décisions du président de la République annoncées hier, à savoir le gel de l'assemblée, la levée de l'immunité des parlementaires, le limogeage du chef du gouvernement et la présidence du parquet. A la date du lundi 26 juillet 2021 à 14 heures, un seul parti a réagi favorablement aux décisions du président de la République, Echâab. Le parti nationaliste arabe estime que le président de la République n'a pas violé la constitution.
Sans surprise, le parti islamiste Ennahdha et le parti islamiste radical Al Karama se sont prononcés contre les décisions estimant que les décisions présidentielles s'apparentent à un coup d'Etat.
Même son de cloche chez leur allié Qalb Tounes ainsi que chez le Parti des travailleurs et chez El Jomhouri. La surprise vient du parti Attayar dont le communiqué officiel affirme être en désaccord avec l'interprétation du président de la République de l'article 80 de la constitution et refuse les décisions et les mesures annoncées en vertu de cet article et en dehors de la constitution. Le parti ne parle cependant pas de coup d'Etat. Paradoxalement, hier soir, la députée d'Attayar Samia Abbou a soutenu sans ambigüité aucune la décision présidentielle considérant que le vrai putsch est de refuser les décisions du président. Une autre députée du parti, Mounira Ayari, a déclaré que le communiqué de sa formation politique ne la représentait pas.
On note la remarquable absence de réaction de deux partis fortement représentés au parlement, à savoir le PDL de Abir Moussi et Tahya Tounes de Youssef Chahed. Les deux partis, théoriquement opposés aux islamistes, n'ont toujours pas réagi, ni à travers un communiqué public, ni même à travers une déclaration médiatique. Afek Tounes a, quant à lui, annoncé sur Facebook que la réunion de son bureau politique se poursuivait.