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Du rififi entre les alliés-ennemis !
Publié dans Le Temps le 05 - 05 - 2020

Les violentes prises de becs qui avaient opposé le mouvement islamiste Ennahdha au Courant démocratique (Attayar) et au mouvement du Peuple (Haraket Echaâb) au plus fort de la campagne électorale pour les législatives d'octobre 2019 ont repris de plus belle. Les trois partis constituent pourtant le noyau dur de la coalition au pouvoir.
Après une courte trêve imposée par la pandémie du coronavirus, les escarmouches ont refait surface entre Ennahdha et le mouvement du Peuple, ressuscitant de vieux antagonismes idéologiques et identitaires. Haykel Mekki, le député de formation d'obédience nationalise arabe, a fustigé, le 27 avril dernier, une campagne de dénigrement et des menaces de mort dont il fait l'objet de la part de «l'armée virtuelle» d'Ennahdha, en référence aux pages Facebook proches du parti islamiste.
«Lors d'une séance plénière tenue le 24 avril, j'ai rendu hommage aux armées tunisienne, syrienne et libyenne pour leur rôle dans la lutte contre le terrorisme et pour avoir fait front contre les groupes armés de l'Islam politique soutenus par la Turquie, les sionistes et certains pays du Golfe», a précisé le député dans une lettre adressée à Rached Ghannouchi, leader d'Ennahdha et président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Le député du mouvement du Peuple est allé jusqu'à rappeler les liens organiques entre Ennahdha et la confrérie des Frères musulmans.
L'armée virtuelle d'Ennahdha
«Les pages Facebook, ou l'armée virtuelle liée à votre parti s'est mobilisé pour m'insulter et me menacer. En votre qualité de leader de l'organisation des frères musulmans en Tunisie et d'un de ses dirigeants sur le plan international, je vous fais porter la responsabilité de cette campagne haineuse ainsi que celle de ma sécurité physique » a-t-il souligné.
En réponse à cette lettre, la présidence de l'ARP a publié un communiqué dans lequel elle a pointé des «erreurs formelles». Elle a estimé que le courrier devait s'adresser à Rached Ghannouchi en sa qualité de président de l'Assemblée et non en tant que chef de parti, notant que «les allégations de Haykel Mekki constituent une violation des dispositions du règlement intérieur de l'assemblée».
Poussant le bouchon plus loin, le secrétaire général du mouvement du Peuple, Zouhaier Maghzaoui, a accusé les islamistes d'être assis entre deux chaises. « Le mouvement Ennahdha qui fait partie de la coalition gouvernementale a en même temps formé une coalition parlementaire avec Qalb Tounes et Al-Karama. Ce parti veut être à la fois récolté les dividendes de sa participation au pouvoir et être dans l'opposition », a-t-il martelé.
Par ailleurs, la délégation par le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, d'une partie de ses prérogatives au ministre d'Etat chargé de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, Mohamed Abbou, et la loi qui autorise le chef du gouvernement à légiférer par ordonnances le temps de la crise conformément de l'article 70 de la Constitution ont redonné vie aux vieilles animosités entre Ennahdha et Attayar.
Une redistribution des cartes en vue
Le ministre du Transport et dirigeant d'Ennahdha Anouar Maârouf a refusé ouvertement la délégation par le chef du gouvernement d'une partie de ses prérogatives au fondateur d'Attayar. «Ce refus s'explique par le fait que notre approche selon laquelle la loi doit être appliquée sans complaisance ni indulgence», a réagi le député d'Attayar Hichem Ajbouni. Même son de cloche chez Mohamed Abbou qui avait accusé à plusieurs reprises Ennahdha d'être impliquée dans des affaires de corruption : «Quand il s'agit d'appliquer la loi, soyez certains que nous ne ferons pas la différence entre nos amis et nos adversaires». *
Au regard de ces hostilités déclarées entre les partis membres de la coalition gouvernementale, la bataille politique risque de devenir féroce et de conduire à une redistribution des cartes sur l'échiquier politique national, une fois la «guerre sanitaire» terminée.
Dès sa formation, le gouvernement d'Elyès Fakhfakh est parti avec un handicap de taille qui laissait présager une gouvernance difficile. Il est en effet adossé à une coalition hétérogène composée de ministres issus de six partis aux référentiels hétéroclites et aux programmes asymétriques, qui siègent aux côtés de plusieurs indépendants aux profils inconnus.
Les ténors autoproclamés de la lutte anti-corruption d'Attayar et les nationalistes arabes du mouvement du peuple sont appelés à cohabiter dans la douleur avec les islamistes d'Ennahdha qu'ils n'ont traité de tous les noms d'oiseaux durant la campagne électorale et tout au long des tractations pour la constitution du nouveau gouvernement.
Les libéraux de Nidaa Tounes, d'Al Badil Ettounsi, de Tahya Tounes et d'Ennahdha seront aussi appelés à composer avec les indépendants ayant un pedigree social-démocrate issus du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakattol) et les défenseurs d'une dose d'interventionnisme étatique issus d'Attayar et du mouvement du Peuple.
Et last but not least, les révolutionnaires d'Attayar et du mouvement du peuple n'ont pas d'autre choix que de travailler main dans la main avec des figures de l'ancien régime de Ben Ali à visage présentable issus de Nidaa Tounes et de Tahya Tounes.
Cet attelage fragile provoque d'ores et déjà une absence totale de solidarité et un manque de cohésion manifeste au sein de l'équipe gouvernementale et risque d'imploser à la première crise à laquelle ferait face le locataire du palais de Kasbah et ses lieutenants.


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