La clandestinité commence à peser lourd sur l'islamiste radical Seïf Eddine Makhlouf, au point qu'il multiplie les posts Facebook dans lesquels il s'insurge contre le manque de solidarité à sa cause. Sa cause est le fait qu'il soit, ainsi que ses pairs du parti Al Karama, poursuivi par la justice militaire, dans l'affaire de l'aéroport, alors que l'affaire serait déjà instruite par la justice civile. Mercredi 1er septembre 2021, il a posté une publication dans laquelle il indique que « les parties ignobles qui ont dicté aux appareils de ''fabriquer'' contre les députés d'Al Karama une affaire militaire de complot contre leur Etat voyou, ces mêmes parties poussent leurs médias, leurs partis, leurs organisations et leurs syndicats à ne pas se montrer solidaires avec nous, ni même à s'interroger sur ce scandale judiciaire et procédural. Ils n'en parlent même pas brièvement. Chiens de la colonie, la révolution vous poursuivra un à un ! A bas le coup d'état ! ».
Dans sa stratégie de victimisation, Seïf Eddine Makhlouf occulte plusieurs points à la tête desquels il a refusé, ainsi que ses pairs d'Al Karama, de se présenter devant la justice civile quand elle l'a convoqué dans cette affaire de l'aéroport. Cette justice civile n'a entamé aucune démarche, ensuite, pour les ramener de force, sous prétexte que ces députés bénéficient de l'immunité parlementaire, alors que celle-ci ne couvre pas les délits et les crimes de flagrant délit, ce qui est le cas de l'affaire de l'aéroport. Il omet ensuite que la justice militaire instruit l'affaire sous un chef d'inculpation différent de celui dans lequel il est poursuivi devant la justice civile.
Enfin, il oublie que tout au long de la période dans laquelle il était député, Seïf Eddine Makhlouf n'a cessé d'injurier, de ridiculiser, de rabaisser et de banaliser le rôle des syndicats, des médias et des ONG. La presse, spécialement, a tellement été attaquée par les députés d'Al Karama que RSF a dégradé la note de la Tunisie en matière de liberté d'expression, à cause de ces attaques. Quant aux ONG, Seïf Eddine Makhlouf oublie qu'il les qualifiait d'échoppes à la solde de puissances étrangères. Il estimait, ainsi que ses pairs, que leurs pages Facebook avaient plus d'influence que les médias et qu'ils se suffisaient de l'amour que leur portent leurs centaines (voire millions) de fans.
Au lendemain du 25-Juillet, Seïf Eddine Makhlouf a fait appel à ses fans pour le rejoindre devant le parlement pour le soutenir, mais très peu de gens se sont déplacés. Les abonnés des pages Facebook des députés d'Al Karama se sont montrés, hostiles, et ont multiplié les commentaires de soutien à Kaïs Saïed et d'attaques contre ces députés, au point qu'ils ont interdit la publication des commentaires. Ça reste quand même culotté de la part de Seïf Eddine Makhlouf de chercher le soutien et la solidarité de la part de ces « chiens » qu'il attaquait et injuriait quotidiennement quand il était au pouvoir.