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Tahya Tounes : cluster de la corruption
Publié dans Business News le 12 - 11 - 2021

Trois anciens ministres de Youssef Chahed sont actuellement en prison, ainsi que deux députés de son parti Tahya Tounes. S'agit-il là des premiers résultats de la guerre contre la corruption menée par Kaïs Saïed ou bien d'un règlement de comptes visant, à la fin, l'ancien chef du gouvernement ?

Les temps sont bien maussades pour l'ancien chef du gouvernement Youssef Chahed et son parti Tahya Tounes. Depuis le coup d'Etat du 25 juillet, ses proches sont la cible, les uns derrière les autres, des tirs du président de la République ou de procédures judiciaires à la limite de l'abusif.
Ça a commencé par l'assignation à résidence, le 6 août, de son ancien ministre de l'Environnement Riadh Mouakher. Puis, le 18 août, par celle de trois de ses plus proches conseillers, Lotfi Ben Sassi, Mofdi Mseddi et Belhassen Ben Amor. D'autres personnalités réputées proches de Youssef Chahed sont, à leur tour, assignées à résidence à l'instar de Lazhar Loungou, haut cadre du ministère de l'Intérieur et Chawki Tabib, dès le 20 août, ancien président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption.
Le 21 août, Lotfi Ali, député de Tahya Tounes est arrêté et un mandat de dépôt est émis contre lui quelques jours plus tard, dans une affaire de blanchiment d'argent.
Après une relative accalmie en septembre, c'est au tour de son camarade Mehdi Ben Gharbia de subir le même sort le 20 octobre pour le même chef d'accusation.
Le 30 octobre, et après huit jours de garde à vue, l'ancien ministre de l'Agriculture du gouvernement Chahed, Samir Taïeb, fait l'objet d'un mandat de dépôt, toujours dans une affaire d'argent.
Hier, jeudi 11 novembre, son ancien collègue chargé de l'Environnement, Chokri Belhassen est arrêté dans une affaire de corruption.

A l'exception de deux députés de Qalb Tounes et de deux députés d'Al Karama, il n'y a finalement que les cadres de Tahya Tounes et leurs proches qui sont en prison depuis le déclenchement de la nouvelle guerre contre la corruption menée par le président de la République. D'autres, dont Youssef Chahed lui-même, font l'objet d'instructions judiciaires en cours dont l'issue est des plus incertaines. Le parti de Youssef Chahed serait-il devenu un cluster de la corruption ?
Pendant longtemps, très longtemps, c'est le parti Qalb Tounes qui était pointé du doigt, en raison des affaires controversées menées par son président Nabil Karoui. On a même vu Youssef Chahed en plein débat télévisé électoral qualifier Qalb Tounes de symbole de la corruption.
Aujourd'hui, le fait est que ce ne sont pas les députés ou les personnalités de Qalb Tounes qui sont en prison, mais bel et bien les personnalités de Tahya Tounes.
Ici et là, notamment chez les adversaires, on dit que l'étau se resserre autour de Youssef Chahed lui-même qui finira, tôt ou tard, par tomber.
Confiant, sûr de lui, Youssef Chahed affirme à qui veut bien l'entendre qu'il n'a rien à se reprocher et qu'il n'a jamais rien fait d'illégal. Il joint carrément l'acte à la parole. Ainsi, et malgré sa nationalité française, l'ancien chef du gouvernement est rentré à Tunis à la fin du mois d'août, alors qu'il était à Paris lorsque Kaïs Saïed a réalisé son putsch.
Sauf que voilà, s'il n'y a aucun élément tangible pour accabler M. Chahed, on peut dire de même pour plusieurs de ses proches qui ont injustement subi les affres de Kaïs Saïed. Comme lui, eux aussi affirment qu'ils n'ont jamais rien fait d'illégal ou de répréhensible.
Ainsi le cas de Mofdi Mseddi, Lotfi Ben Sassi et Belhassen Ben Amor ou encore Chawki Tabib et Lazhar Loungou. Le cas de Mehdi Ben Gharbia est le plus criard, le député crie vraiment à la cabale judiciaire et ses avocats ne cessent de relever les infractions et les vices de procédure lors de l'instruction de leur client. Jeté en prison comme un malpropre, son innocence ne fait aucun doute pour plusieurs observateurs avisés de la scène politique. Il est fort à parier que M. Ben Gharbia finira par être blanchi comme l'ont été ses collègues et amis de Tahya Tounes dont l'assignation à résidence a été levée, le 10 octobre, sans aucune explication et sans aucune poursuite judiciaire.
Si ces cas sont clairs, il n'en est pas de même pour les dossiers de Samir Taïeb et de Chokri Belhassen dont les avocats sont assez discrets, voire carrément muets pour le cas de M. Belhassen.
Le cas le plus controversé est celui de Lotfi Ali dont les affaires louches sont sur toutes les lèvres depuis des années. Quoi qu'il en soit, la présomption d'innocence l'emporte sur tout le reste.

En dépit de la complexité des dossiers des uns et de la clarté des dossiers des autres, celui qui se fait le plus discret est le parti lui-même.
« Le réseau de corrompus, de délateurs et de lèche bottes qui étaient à Nidaa Tounes et son héritier légitime dans la corruption, Tahya Tounes, n'ont pas le courage d'exprimer leur solidarité avec Chokri Belhassen et aucun n'a soutenu Mehdi Ben Gharbia ou Lotfi Ali et avant cela Youssef s'est désolidarisé de ses conseillers… (…) Une organisation construite dans la hâte autour des intérêts d'une majorité corrompue », témoigne Mahdi Abdeljawad qui quitte le parti avec fracas, dégoûté.
Si ce que dit M. Abdeljawad est vrai, Tahya Tounes devient inévitablement un cluster de la corruption et s'avère être plus corrompu que Qalb Tounes.
Si ce qu'il dit est faux, comment alors expliquer le silence du parti et de son président face à la véritable cabale menée contre ses cadres ?
Pour beaucoup moins que cela, et en dépit de toutes les casseroles bruyantes qu'il traine, Ennahdha sort à chaque fois pour défendre les siens. Même les députés du parti islamiste radical Al Karama ont été défendus par Ennahdha, son président et ses différents dirigeants. Ils ont carrément été aux premiers rangs et ils leur ont envoyé leurs propres avocats, dont notamment Samir Dilou.

Ce silence de Tahya Tounes face à ces humiliations subies est intrigant. Il ne vient au secours d'aucun de ses enfants, les présumés innocents tout comme les supposés coupables. Il ne vient même pas au secours de son plus grand enfant, Mustapha Ben Ahmed, quand il a dû subir la dictature de plein fouet. Le député s'est retrouvé hospitalisé et n'a pas pu couvrir la facture de l'hôpital à cause de l'arrêt, du jour au lendemain, de sa couverture sanitaire. Alors qu'on s'attendait à ce que son parti prenne en charge la douloureuse, c'est son ancienne organisation, l'UGTT, qui s'est dépêchée pour le sortir de là.
Pourtant, Mustapha Ben Ahmed a été le plus actif, le plus assidu et le plus zélé des députés Tahya Tounes. Force est de rappeler, aussi, que Mehdi Ben Gharbia a été parmi les plus gros financiers du parti.

Ce comportement honteux et affligeant du parti et de ses cadres (tous ses cadres) à l'égard de ses propres enfants autorise à penser que Tahya Tounes est un parti corrompu. Même si la corruption n'est pas matérielle, elle est morale et elle est évidente.
Quand est-ce que Youssef Chahed va se réveiller de sa torpeur et assumer son rôle historique ? Que craint-il ? Pourquoi ne s'oppose-t-il pas au despotisme de Kaïs Saïed et la cabale judiciaire qu'il mène contre son camp ? Pourquoi joue-t-il à l'autruche ? Pourquoi demande-t-il à ses cadres de se taire et de se faire discrets ?
La seule explication, à ce jour, est que Youssef Chahed cherche à ménager sa tête et se préserver de la colère du despote.


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