L'ancien chef du gouvernement et leader du mouvement Ennahdha, Ali Laârayedh, a assuré que le mouvement Ennahdha était attaché à la démocratie et à l'Etat de droit. Il a considéré que d'autres acteurs politiques croyaient fortement en la politique d'exclusion. Il a, également, affirmé l'attachement du parti à la primauté de la justice tunisienne et à son indépendance. « C'est à elle de trancher dans les litiges ! Nous avons constaté plusieurs tentatives de faire pression et d'influencer la justice. Ces tentatives sont, malheureusement, orchestrées par des institutions et des personnalités représentant l'Etat ! », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse tenue le 6 décembre 2021. Ali Laârayedh a admis qu'il y avait eu des échecs durant la dernière décennie. Néanmoins, il a estimé qu'il y a eu des succès et que l'échec peut être constaté par rapport aux attentes et non-pas à la période d'avant le 14 janvier. « Aucun parti n'a reconnu qu'il avait gouverné avec Ennahdha ! Nous sommes les seuls à reconnaître les échecs ! », a-t-il ajouté. Le leader du mouvement Ennahdha a, aussi, critiqué le double discours de plusieurs partis politiques. Il a considéré que ces derniers se contentaient de citer quelques paragraphes du rapport de la Cour des comptes et de ne pas évoquer les passages relatifs à d'autres partis que le mouvement Ennahdha. Le leader du mouvement Ennahdha a, également, estimé que plusieurs partis politiques ayant auparavant soutenu l'annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021 avaient changé d'avis. Il a révélé que plusieurs rapprochements ont eu lieu dernièrement et que des communiqués communs allaient être publiés durant la prochaine période. La députée et cheffe du bureau juridique du mouvement Ennahdha, Zeineb Brahmi, intervenant aussi lors de la conférence de presse, a affirmé que la promulgation du décret n°117 du 22 septembre 2021 représentait une atteinte à la Constitution et à la démocratie. Elle a assuré que le parti avait fait l'objet de campagnes d'incitations et de déformation de la réalité durant les dix dernières années et depuis l'annonce des mesures exceptionnelles. Zeineb Brahmi a rappelé les évènements du 25 juillet 2021 et a affirmé que plusieurs individus ont été manipulés et encouragés pour prendre d'assaut les locaux régionaux du mouvement Ennahdha. « Nous avons porté plainte contre les auteurs de ces crimes et les dossiers sont aux mains de la justice tunisienne », a-t-elle déclaré. Au sujet des financements étrangers, Zeineb Brahmi a nié totalement l'existence de telles pratiques au sein du parti. Elle a affirmé que le rapport de la Cour des comptes avait seulement relevé l'utilisation d'une voiture admise en franchise totale (RS). Elle a, également, précisé qu'une seule femme résidant à l'étranger, présente en Tunisie lors de la campagne électorale, avait fait don de 40 dinars. « Ils veulent nous faire croire que l'utilisation d'une voiture RS est plus dangereux qu'un candidat possédant plus de 33 pages sur Facebook gérées depuis l'étrangers… Un autre candidat à la présidence n'a pas fourni de justificatifs sur un financement de sa campagne électorale à hauteur de 150 mille dinars… Il s'agit d'une manœuvre pour faire oublier tout cela… Nous n'avons toujours pas idée des mesures envisagées par la justice tunisienne à ce sujet », a-t-elle ajouté. La députée a, aussi, assuré que ni le mouvement Ennnahdha, ni ses leaders, ni ses militants n'avait signé de contrat de lobbying. « Nous n'avons aucun lien, ni de près ni de loin, avec les parties de ces contrats », a-t-elle poursuivi. Zeineb Brahmi a considéré que plusieurs acteurs politiques en rivalité avec le mouvement Ennahdha avaient choisi de faire circuler ces rumeurs afin de lui porter atteinte. « Malheureusement, le président de la République a, lui aussi, porté ces accusations à l'encontre du mouvement Ennahdha… Nous avons confiance en la justice tunisienne », a-t-elle dit. Par la suite, le conseiller politique du président d'Ennahdha, Sami Triki a assuré que l'utilisation du terme « décennie de la décadence » vise à déformer la réalité et à faire oublier les acquis de la dernière décennie. « Nous avons même entendu l'un des ministres actuel dire cela alors qu'il avait fait partie de l'un des gouvernements précédents. Il s'agit d'une ruse pour porter atteinte au mouvement Ennahdha… Nous avons montré de quoi nous sommes capables en 2013 et en 2014… Nous avions tout fait pour garantir une stabilité et une entente… La Cour des comptes a été créée durant ce qu'on qualifiait de « décennie de la décadence » ! Nous n'avions pas cherché à faire le show en emprisonnant les gens sous prétexte de lutter contre la corruption ! », s'est-il écrié. Plusieurs partis se proclamant irréprochables ne tiennent pas de bilans financiers et n'ont pas apporté d'explications sur l'origine de leurs ressources, selon lui. « Des partis, cités dans le rapport de la Cour des comptes, sont coupables de crimes fiscaux ! Il s'agit de partis soutenant le président de la République ! Je tiens à rappeler que Rached Ghannouchi avait publiquement soutenu le président de la République ! Nous avons même garanti la présence d'observateurs dans les centres de vote ! », a-t-il déclaré. Sami Triki a assuré qu'aucun lien n'a été établi entre le mouvement Ennahdha et la signature de contrats de lobbying. Il a affirmé qu'il s'agissait de pures théories imaginaires. Il a considéré que le rapport de la Cour de comptes a été mis à l'écart depuis l'annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet 2021. « Vous voulez nous faire partir ? Faites-le à travers les urnes ! Nous n'avons aucun lien avec les affaires de terrorismes, la déportation de jeunes dans les zones de conflits ou l'utilisation de chevrotines ! Toutes ses accusations n'ont pas pu être prouvées malgré la création de commissions et l'ouverture de plusieurs enquêtes ! », s'est-il exclamé.