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Kaïs Saïed, souverain d'un tas de cendres
Publié dans Business News le 19 - 01 - 2022

Ceux qui ont vu la vidéo n'ont pu qu'être bouleversés. Il s'agit de la vidéo montrant un groupe de musiciens qui quittent le pays à bord du même avion en direction des Emirats Arabes Unis. Dans l'avion, ils interprétaient une triste chanson visiblement adressée à leur pays, la Tunisie, qui les a tellement maltraités.
Bientôt, nous ne pourrons plus nous soigner en Tunisie car les médecins et les infirmiers suivent la même trajectoire. Ils quittent la Tunisie par milliers chaque année pour aller exercer en France, en Allemagne ou au Canada. Bien sûr, le pécuniaire joue un rôle important dans cette décision, mais pas le seul. Quand des médecins meurent dans des ascenseurs ou se font agresser de manière quasi-quotidienne, ils ne peuvent que partir. Il en est de même pour les ingénieurs par exemple et pour d'autres corps de métier. Il y a même un élu qui a été appelé pour enseigner à l'étranger, mais lui ne peut pas car il est sous le coup de la mesure S17.
Il suffit d'avoir l'honnêteté intellectuelle nécessaire pour établir ce constat et la lucidité d'admettre que l'avenir est pour le moins flou pour se demander une chose : pour quel pouvoir, pour quel pays se battent-ils ?

La guerre que se livrent Kaïs Saïed et ses opposants, mis à part quelques-uns, n'a pour seul objectif que la conquête du pouvoir. Il ne s'agit pas d'un programme de réforme, ni même d'une vision ou d'un cap établi pour un pays. A cause de ceux qui l'ont gouvernée et de ceux qui la gouvernent aujourd'hui, notre pays, la Tunisie, est larguée dans le concert des nations. Quand de hauts cadres tunisiens des institutions internationales, pleurent à chaudes larmes en voyant comment les représentants de leur pays négocient et parlent, cela montre de la détresse. Quand le seul objectif de millions de jeunes est de se barrer de leur pays, cela montre du désespoir. Quand une institutrice essaye de monter une petite pièce de théâtre avec des enfants, et qu'elle découvre que ceux-là veulent jouer des rôles de contrebandier et de vendeur d'alcool, et lui disent avec assurance qu'ils veulent mourir à la fin, il y a de quoi baisser les bras.
Kaïs Saïed et tout ce qu'il incarne n'est qu'un triste épisode à ajouter à la longue série des déconfitures de ce pays. Et oui, que les fanatisés du présidentissime Saïed se rassurent, les islamistes et tout ce qu'ils incarnent sont aussi un triste épisode. Nous sommes apparemment condamnés d'aller de déception en déception. Nous avons un paradis et nous l'avons gâché. Quant à eux, ils se battent pour devenir les rois et les souverains du tas de cendres qui restera de la Tunisie.

Kaïs Saïed n'a rien à proposer à la Tunisie et aux Tunisiens. C'est la colère et le ras-le-bol qui l'ont amené là où il est. Ce n'est pas de sa faute, c'est vrai, mais il y a une profonde malhonnêteté intellectuelle à devenir président sans en avoir l'étoffe. Avant le 25-juillet, Kaïs Saïed disait que la situation était tellement malsaine qu'il était impossible d'entamer la moindre réforme. C'est pour cela qu'il n'a déposé aucun projet de loi à l'Assemblée et répétait à l'envi qu'il avait passé son temps à gérer les gouvernements et à nommer leurs chefs, avec le succès qu'on lui connait. Après son coup de force du 25 juillet, ce dont on se doutait est devenu une vérité : il n'a aucune réforme, aucune pensée réformatrice et aucun savoir-faire. Il n'a rien à proposer, et donc rien à faire, pour améliorer le quotidien des Tunisiens et leur fournir un minimum de bien-être. C'est un homme aigri et têtu qui veut en découdre avec des moulins à vent. Il veut être le héros de n'importe quelle histoire.
Ceux qui ont gouverné avant lui n'ont pas démérité non plus. Des opportunistes qui se sont retrouvés à porter des vestes bien trop grandes pour eux ou des incompétents qui croyaient qu'il suffisait de gesticuler pour agir. Ils ont méthodiquement détruit le pays par leur volonté d'imposer une vision d'un autre temps et par leur souhait de succéder à Ben Ali. En fait, aucun d'entre eux ne voulait réformer le pays et le pouvoir. Ils voulaient simplement prendre la place de l'ancien président et exercer comme il le faisait. Le pays était enfermé dans des discussions stériles politico-politiciennes pendant que toutes ses bases tombaient les unes après les autres. Au final, ce sont les Tunisiens qui ont payé et qui payent, parfois au prix du sang, le prix des luttes de pouvoir.
Même les rares acquis de ces dernières années sont devenus menacés. On pouvait, plus ou moins librement, parler, écrire et crier dans la rue. Aujourd'hui, l'ultra-président ne supporte pas d'être contredit et fait ce qu'il peut pour faire taire une partie de ce peuple dont il se dit pourtant si proche. Continuez à vous battre, au final le gagnant ne gouvernera que des ruines et des gravats.


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