L'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq) a indiqué que le taux de scolarisation des enfants âgés de six ans en Tunisie était situé aux alentours des 99% durant les vingt dernières années. D'un autre côté, l'Itceq a critiqué la qualité de l'enseignement et a souligné l'existence de lacunes au niveau des mathématiques, des sciences et de l'expression. Selon l'étude « Etat des lieux et disparités du système éducatif tunisien » publiée le 21 avril 2022 par l'Itceq, près des 2/3 des élèves tunisiens abandonnent l'école avant d'acquérir les compétences de base en sciences, lecture et mathématiques. « Le degré d'acquisition des compétences déjà relativement très faible en 2013, continue à diminuer dans le temps. Le score moyen en mathématiques de l'élève tunisien a connu une très légère amélioration depuis 2003, tandis que le score moyen en sciences reste stable, mais celui de la lecture est en diminution continue depuis 2006 », a ajouté la même source. L'Itceq a considéré que le taux d'abandon scolaire était très élevé en Tunisie et avait atteint les 100.000 cas. L'institut a expliqué que le taux de scolarisation à l'école primaire était de 99%. Ce taux ne dépasse pas les 75% pour ce qui est de la catégorie 12-18 ans, soit les collégiens et les lycéens. Ainsi, plus d'un adolescent sur quatre n'a pas fréquenté un collège ou un lycée. 50.000 adolescents âgés entre 11 et 14 ans ne sont pas scolarisés et 55.000 sont scolarisés et se trouvent en risque de décrochage. Plus de 10% des jeunes de la catégorie 15-19 ans se trouvent en dehors du système éducatif et sont sans formation et sans emploi. Ce chiffre représente près de 93.000 personnes. L'Itceq a affirmé que le phénomène de déscolarisation a évolué considérablement depuis les années 1980 et a dépassé le seuil critique des 100.000 cas après la révolution de 2011. Le rapport a indiqué que 10.953 élèves abandonnaient l'école durant les années primaires, 48.894 durant les années de collège et 53.871 durant les années du lycée. On notera que le phénomène touche plus les garçons que les filles. Toujours selon la même source, l'abandon scolaire résulterait principalement de difficultés familiales, scolaires et sociales. Les élèves issus de catégories défavorisées. « Ce phénomène touche généralement les élèves issus de catégories défavorisées marquées par le chômage ou l'activité précaire des parents, le faible niveau d'études de la mère, la concentration géographique des populations ayant rencontré les mêmes difficultés, le manque d'activités extrascolaires et par des ressources mobilisables limitées cas de difficultés ou d'échec », a poursuivi l'institut. L'Itceq a souligné l'impact du statut social des parents. Il a considéré que les familles avec un parent sans instruction témoignaient plus du phénomène de décrochage scolaire. Le niveau de vie et la pauvreté du ménage contribuent, eux aussi, à une baisse des niveaux de scolarité. L'abandon est, également, influencé par la zone dans laquelle se trouve l'élève. Le rapport a démontré que le taux de décrochage scolaire était plus élevé dans le nord-ouest de la Tunisie. « A titre d'exemple, le gouvernorat de Kasserine qui affiche le taux d'abandon le plus élevé (2.3%), outre la raison d'abandon la plus avancée est liée à l'éloignement des établissements scolaires (32%), un problème que l'Etat, les collectivités territoriales et les associations peuvent y remédier très facilement en mettant en place un bus de ramassage ou un autre moyen de transport scolaire », lit-on dans le même document.
Le rapport a évoqué l'équité entre les régions. Il a souligné l'importance de garantir les mêmes conditions en matière d'éducation afin de réduire les inégalités. Lien vers l'intégralité de l'étude : ici