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Ce mal récurrent...
Abandon scolaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 04 - 2015

Démarrage prochainement, d'une consultation nationale sur l'éducation. Elle se penchera sûrement sur ce problème qui ronge le système éducatif
Les grèves qui touchent les différents secteurs de l'enseignement (primaire, secondaire et supérieur) pour l'amélioration de la situation matérielle et des conditions de travail des enseignants ont eu, entre autres, comme conséquence de mettre à nu les défaillances d'un système éducatif de plus en plus obsolète. L'opération, «l'éducation pour tous», engagée dès les premières années de l'indépendance a fait de l'école un véritable ascenseur social qui a permis aux enfants de toutes les régions du pays de bénéficier de la généralisation de l'enseignement et de sa gratuité, pour se construire un avenir dans la Tunisie indépendante et de participer, une fois le diplôme en poche, à son développement. Mais cette vision a complètement changé et l'ascenseur, parce que mal entretenu, est, aujourd'hui, en panne. L'école n'assure, pratiquement, plus l'égalité des chances et sa perception n'est plus comme avant, devenant de plus en plus négative. Cette perception est largement partagée, même dans les pays de l'Ocde. Il ne suffit pas, en effet, d'accorder une part importante de ses ressources budgétaires à l'éducation, comme c'est le cas de la Tunisie avec environ 5% du PIB et 15% du budget général de l'Etat, pour rendre le système éducatif performant. Selon le rapport de l'éducation de 2013(1), le coût annuel moyen d'un élève en primaire est passé de 200 dinars en 1990 à 1.400 dinars en 2013 et celui d'un élève en classe préparatoire et secondaire a presque quintuplé pendant la même période passant de 500 dinars à environ 2.300 dinars. Cependant, malgré les moyens importants mobilisés au service de l'enseignement, les résultats sont décevants. Les différents rapports d'évaluation réalisés au cours des dernières années sont unanimes, « malgré les réformes introduites dans le système éducatif et les performances quantitatives, le rendement interne ne s'est pas amélioré. Les taux de promotion intra et intercycles diminue entre 2002 et 2011 dans tous les cycles d'enseignement, alors que les taux de redoublement et d'abandon augmentent» (2). Pis, certaines évaluations ont montré que « les élèves tunisiens manifestent aussi des faiblesses évidentes dans le domaine des langues et des mathématiques que traduisent les difficultés qu'ils éprouvent à communiquer, à rédiger, à résoudre des problèmes» (2).
En attendant la quatrième réforme
La Tunisie a connu trois réformes de son système éducatif, toutes guidées par le même principe fondamental : assurer l'éducation pour tous. La première, œuvre de Mahmoud Messaâdi, ministre de l'Education de 1958 à 1968, a été initiée durant les premières années de l'indépendance, alors que le pays était confronté à deux difficultés majeures, un taux d'analphabétisme très élevé (87%) et un taux de fécondité très fort. Voulue et défendue par le président Habib Bourguiba, cette réforme a été concrétisée dans une loi promulguée le 4 novembre 1958, obéissant aux principes fondamentaux suivants :
– La démocratisation et la généralisation de l'enseignement,
– La gratuité de l'enseignement,
– L'accès au développement par la promotion de l'homme,
– La sauvegarde et la promotion de la culture nationale.
Une année plus tard, le texte de la Constitution adoptée en juin 1959 est venu consacrer dans son préambule le droit à l'éducation, proclamant que « le régime républicain est le moyen le plus efficace pour assurer le droit des citoyens à l'instruction». Cette réforme avait contribué à unifier et à « tunisifier » les programmes scolaires et à former, par la suite, des hauts cadres pour le pays nouvellement indépendant. Le taux de scolarisation qui était, en 1956, de 30% seulement pour les enfants en âge d'être scolarisés avait sensiblement augmenté en moins de dix ans, frôlant les 70 %, alors que le taux d'analphabétisme est tombé de 83 à 37%. Toutefois, cette loi ne pouvait plus s'adapter aux exigences des nouvelles étapes marquées notamment par l'apparition des nouvelles technologies, l'adoption de nouvelles méthodes pédagogiques et des transformations économiques et sociologiques importantes. D'autant plus qu'elle a subi plusieurs bricolages thérapeutiques qui ont fini par en dénaturer le sens et l'essence : la durée de l'enseignement secondaire est passée de 6 à 7 ans, le baccalauréat est devenu un diplôme unique, au lieu de deux parties, le brevet supprimé, l'enseignement professionnel remplacé par l'enseignement technique, les livres et les programmes scolaires ne véhiculent plus les finalités arrêtées par la loi...
Plus de 30 ans après, une deuxième réforme a vu le jour, réalisée par Mohamed Charfi, ministre de l'Education et des Sciences de 1989 à 1994. Promulguée en juillet 1991, la nouvelle loi portant réforme de l'enseignement a introduit plusieurs nouveautés, dont notamment l'enseignement de base d'une durée de 9 ans, un cycle complet qui accueille les enfants à partir de 6 ans, dans l'objectif de « les former de façon à développer leurs potentialités propres et leur garantir, autant que faire se peut, un niveau minimum de connaissance qui soit à même de les préserver de la régression à l'analphabétisme et qui leur permette soit de poursuivre leur scolarité dans le cycle suivant, ou d'intégrer la formation professionnelle, ou de s'insérer dans la société ». Entamé depuis l'année scolaire 1989-1990, l'enseignement de base, obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, devait permettre, notamment, de diminuer le taux de déperdition ou d'abandon scolaire.
Outre l'enseignement de base, la loi 1991 a supprimé les sections professionnelles et techniques et a adopté un enseignement secondaire d'une durée de 4 ans, sanctionné par un examen national, le baccalauréat. Mais cette loi n'a pas duré longtemps. Dix ans après, une autre, conçue par Moncer Rouissi, ministre de l'Education et de la Formation professionnelle de 2001 à 2003, est venue l'abroger. Encore en vigueur, la nouvelle loi d'orientation de l'éducation et de l'enseignement promulguée en juillet 2002 a placé l'élève «au centre de l'action éducative ». Elle a défini le rôle de l'école comme « la cellule de base du système éducatif et une structure pédagogique à part entière » qui doit « assurer les fonctions d'éducation, d'instruction et de qualification ». Elle a institué, pour la première fois, l'année préparatoire et introduit, notamment, des programmes spécifiques pour les élèves handicapés dans les écoles ordinaires et adopté des mesures pour améliorer davantage la qualité de l'enseignement et la vie scolaire (4).
Les résultats obtenus au cours des années d'indépendance sont édifiants. « Les disparités régionales et du genre en termes de demande d'éducation sont presque éliminées, l'analphabétisme éradiqué pour la tranche d'âge 10-14 ans et l'universalité de l'éducation au premier cycle est atteinte » (4), avec une couverture totale de la population en âge d'être scolarisée, un taux brut de scolarisation de 100% et plus de 5% du PIB consacré à l'éducation. Alors que pour la tranche d'âge 12-18 ans, le taux net de scolarisation a atteint, en 2012-2013, 84.5%.
L'inconstance des options et la contradiction des décisions
Toutefois, ces chiffres cachent mal un phénomène récurent qui ronge notre système éducatif. Il s'agit de l'abandon ou le décrochage scolaire. En effet, bon an, mal an, près de 100.000 jeunes quittent, volontairement ou involontairement, les bancs de l'école ou du lycée pour se retrouver, la plupart du temps, dans la rue. Signe que notre école va de plus en plus mal et qu'elle s'est enlisée dans une situation difficile à cause de l'inconstance des options et la contradiction des décisions successives. C'est le cas de cette décision hâtive prise par le ministre de l'Education Fethi Jarray à la veille de son départ de rétablir le concours de la « sixième ». L'abandon ou le décrochage scolaire est le résultat d'une série d'échecs que vit l'élève sur les plans familial, scolaire et social. Il n'est pas un phénomène nouveau ni spécifique à un pays, il est plutôt international, chaque pays a une approche et des politiques qui lui sont propres.
L'abandon ou décrochage scolaire sont deux termes qui désignent « l'interruption temporaire ou définitive des études avant l'obtention d'une reconnaissance des acquis (diplôme, certificat, attestation d'études,...) de la part d'une institution d'enseignement. Le décrochage scolaire est généralement utilisé dans le contexte d'un abandon à l'ordre d'enseignement secondaire, alors que l'abandon scolaire est un terme global qui est utilisé à la fois pour les cycles secondaire et universitaire ». Véritable « maladie nosocomiale de l'école » (5) d'après certains pédagogues, le décrochage « recouvre de multiples réalités allant de l'ennui sporadique en classe à la phobie scolaire, en passant par l'absentéisme». Des études réalisées dans les pays de l'Ocde mais aussi au Québec ont montré que ce phénomène, apparu au début des années soixante-dix du siècle dernier, est la conséquence de « la détérioration des liens entre l'enfant, l'école et la société » (6). Il est le résultat de la conjugaison de plusieurs facteurs ayant trait, essentiellement, aux difficultés d'apprentissage et aux problèmes de comportement qui se trouvent «amplifiés par des facteurs liés tant à l'école qu'à la famille »(6). La famille joue, en effet, un rôle de premier plan dans la réussite ou l'échec scolaire de l'enfant. Il est évident que l'enfant qui vit dans une famille déchirée (divorce, orphelinat, violence conjugale, disputes...), souffrant d'un manque d'affection et de tendresse ne peut pas s'épanouir dans le milieu scolaire. Il en est de même des enfants souffrant d'un handicap physique, mental ou de dyslexie et qui ne sont pas pris en charge par des pédagogues formés pour. Mais les causes sont encore plus complexes et plus profondes. Elles sont inhérentes au mode de fonctionnement même de l'école et à sa capacité d'adapter ses méthodes aux besoins des élèves, à la qualité des équipements pédagogiques et ludiques et bien entendu à la qualité des enseignants. Les causes du décrochage scolaire peuvent, également, être liées à l'environnement social. « Les jeunes en décrochage scolaire appartiennent plus souvent à un milieu socioéconomique faible ou à un groupe social vulnérable; en moyenne, le taux de décrochage scolaire en Europe est deux fois plus élevé chez les jeunes issus de l'immigration que chez les jeunes autochtones. En outre, les garçons y sont plus exposés »(7).
D'ailleurs en Europe, le taux moyen du décrochage scolaire (du primaire au secondaire) est de l'ordre de 13.5%, d'après les statistiques de 2012 (7), avec des pics de 30% à Malte, 20 % en Espagne et au Portugal. En France, le taux se situe autour de 12% contre 17.5% en Italie. Dans les pays de l'Europe du Nord, le taux est bien plus bas et se situe entre 4 et 6% seulement.
Plus près de chez nous en Algérie, on enregistre entre 500.000 et 560.000 déperditions par an dans les cycles primaire et secondaire(8). Au Maroc, la situation n'est guère meilleure puisque, chaque année, plus de 400.000 enfants quittent le système scolaire.
Ces statistiques qui inquiètent
L'abandon scolaire est-il devenu une fatalité ? Il faut dire que les chiffres sont inquiétants et nous interpellent tous. Selon les statistiques publiées par le ministère de l'Education (9), au total, 99.647 jeunes ont quitté les bancs de l'école en 2011-2012 répartis selon les trois cycles comme suit :
Une simple lecture des données statistiques fait ressortir que c'est au niveau des premières années du cycle préparatoire et du cycle secondaire que l'on enregistre les plus forts taux de décrochage avec 12.7% en 7e année de l'enseignement de base, soit 24.910 élèves et 14.1% en première année secondaire, soit 20.575. Cela signifie, tout simplement, que les enfants vivent mal le passage d'un niveau à un autre. Les taux de redoublement confirment cette tendance et qui sont respectivement de 22.8% en 7e année de base et de 19.0% en première année secondaire, alors que les taux moyens sont de 17.6% et de 15.5%.
Pour savoir si les taux d'abandon ont tendance à baisser ou le contraire au cours des dernières années, on doit prendre deux années de référence, celle de 1989-1990 qui a vu l'introduction pour la première fois de l'enseignement de base et celle de 1994-1995 qui a coïncidé avec la première promotion du cycle primaire dans sa nouvelle formule. On constate que le taux d'abandon au niveau de l'enseignement primaire a sensiblement baissé, passant de 7.0% à 4.4%. Cette baisse s'est confirmée au cours des années suivantes, descendant pour la première fois sous la barre de 2.0% en 2004-2005, année qui a enregistré un taux de 1.7%, pour tomber à 1.0% en 2010-2011 et en 2011-2012. Avec une légère hausse en 2012-2013 au cours de laquelle on a enregistré 1.1%(1).
Dans le rapport de l'Education, précédemment cité, c'est dans les gouvernorats de Kasserine(2.6%), Kairouan(2.2%), Sidi Bouzid(1.6%) et Siliana(1.6%) qu'on enregistre les plus forts taux d'abandon en primaire. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est pratiquement dans ces gouvernorats que l'on enregistre les meilleurs taux d'admission dans les écoles pilotes(1). Alors que la moyenne nationale est de 8.6%, Sidi Bouzid se classe premier en 2012-2013 avec un taux de 16.7% suivi de Kasserine(14.00%), Siliana(13.9%), Gafsa(13 %) et Le Kef(12.6%). Mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt.
Pas de solution miracle
Quand des milliers de jeunes quittent chaque année l'école sans aucune qualification et que des milliers d'autres trébuchent au cours de leur scolarité, c'est qu'il y a problème. Un problème touchant au fond même du système éducatif et à toutes les composantes de la vie scolaire, à savoir les parents, les enseignants et l'administration. L'école est un tout qui gravite autour d'un élément central qui est l'élève. Le manque d'équipements, le peu d'encadrement, l'absence d'activités ludiques, la non-implication de la famille et de la société civile dans la vie scolaire ne favorisent pas un climat propice à la réussite. Toute défaillance se répercute inexorablement sur les résultats des élèves. En dépit des réflexions engagées depuis le début des années 1970 sur le phénomène de l'abandon scolaire et malgré la multitude des mesures prises pour en réduire les taux, les résultats sont là qui confirment les défaillances d'un système incapable d'apporter des remèdes aux maux de l'école. Que de consultations ont été réalisées et que de séminaires et ateliers ont été organisés et dont les recommandations sont restées sans aucun suivi. A tout cela, il faudrait ajouter l'état lamentable de l'infrastructure, surtout quand on sait que 60% des écoles primaires se trouvent dans des zones rurales et que la plupart d'entre elles sont dépourvues d'eau potable. Seulement 7 gouvernorats sur les 24 ont un taux d'adduction de 100%, alors que d'autres comme Kasserine avec 61.1% et Kairouan avec 62.9% doivent attendre encore des années pour être complètement desservis(1).
Certes, et il faut se rendre à l'évidence, il n'y a pas de solution miracle à l'abandon scolaire. Des pays mieux nantis que le nôtre n'ont pas réussi à juguler ce phénomène. Par contre, ils sont arrivés à trouver des solutions pour les décrocheurs, à travers la multiplication des filières de l'enseignement professionnel et sa valorisation. Ils ont mis en place des politiques portant de manière cohérente à la fois sur les différents types d'enseignement, le primaire, le secondaire, le professionnel et le supérieur, et engagé des fonds importants pour réduire au minimum les taux d'échec et d'abandon scolaires et créer les structures d'accueil nécessaires pour éviter que les décrocheurs ne se volatilisent dans la nature. Des politiques qui, en s'attaquant aux causes du décrochage, ont pris en considération tous les aspects liés aux problèmes et aux préoccupations des jeunes, qu'ils soient de santé comme la consommation de stupéfiants et d'alcool, ou des problèmes de violence et de délinquance ou encore la question pertinente du chômage. Pour éviter que l'école ne devienne une fabrique de chômage et de criminalité.


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