Le député et membre de la Coalition islamiste radicale Al Karama, Mohamed Affes, a annoncé qu'il comptait se livrer au tribunal militaire de Tunis. « Je me suis caché en attendant la fin du coup d'Etat et parce que je suis contre la comparution de civils devant les tribunaux militaires », a-t-il ajouté. Dans une vidéo publiée le 9 mai 2022, Mohamed Affes a affirmé que cette décision résultait de l'échec de la manifestation du 8 mai 2022 en soutien à Kaïs Saïed. Mohamed Affes est revenu sur le conflit de compétence entre la justice civile et la justice militaire. Il a, également, évoqué le non-lieu prononcé par la justice par la suite et a expliqué qu'il avait choisi de se livrer aux autorités militaires après le mois de ramadan. Mohamed Affes a affirmé que plusieurs dossiers ont été montés contre lui par le pouvoir en place dans le cadre de la répression des opposants.
« Je me rendrai seul à bord de ma voiture au Tribunal militaire de Tunis… Ce qui se passe actuellement en Tunisie est une véritable mascarade. Le coup d'Etat a dissous toutes les institutions créées après la révolution. Il n'a pas limogé le Mufti de Ben Ali. Il n'y a pas eu de procédure à l'encontre de la Haica qui a permis à la décadence et à la débauche de s'introduire à la télévision durant le mois de ramadan. Il n'y a pas eu de mesures à l'encontre de pseudo-syndicalistes », a-t-il poursuivi. Il a mis en garde contre une possible guerre civile et la dégradation éthique. « La répression à laquelle nous faisons face pourrait résulter de nos orientations et nos choix politiques », a-t-il ajouté. Il convient de noter que cinq députés d'Al Karama font l'objet de poursuites par le Tribunal militaire de Tunis. Ils sont impliqués dans l'affaire de l'aéroport lorsqu'ils se sont attaqués, en mars 2021, aux agents de la police des frontières de l'aéroport Tunis-Carthage. Ils ont essayé de les forcer à faire voyager une femme fichée S17, suspectée d'être impliquée dans une affaire terroriste.