Quand on a la volonté de nettoyer, on y consacre les moyens ! C'est le cas à Tunis bordée de détritus et pavée de déchets, qui a revêtu, en à peine deux jours, sa propreté d'apparat à l'occasion de la 8ème Conférence Internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, TICAD 8, qui se tiendra les 27 et 28 août prochains. La différence est telle que cela n'a pas manqué de provoquer les railleries sur la toile. Sur les réseaux sociaux, chacun y est allé de son commentaire. Certains ont appelé à ce que la clôture de l'évènement se tienne à Sfax, ville ensevelie de déchets et en pleine crise environnementale à cause de la fermeture, depuis plus d'un an, de la décharge de Agareb. D'autres ont accusé l'Etat de considérer les Tunisiens comme des citoyens de seconde zone, de privilégier les étrangers alors que le droit à un environnement sain devrait être garanti pour tous. Ils ont aussi affirmé ne plus reconnaître la ville, qui brille comme un sou neuf, parée d'arbres nouvellement plantés et belle comme elle n'est plus. Certains internautes ont également évoqué les restrictions routières prévues, qui ne sont pas des moindres et qui contraindront les citoyens à limiter leurs déplacements au maximum, pour la seule raison qu'un évènement économique se tient quelque part dans la ville… une autre aberration, un autre motif de colère, une autre goutte dans un vase plein à ras bord… Si les internautes ont préféré adopter l'ironie dans leurs publications, il est clair que le ressenti est bien présent et que les citoyens ont soif de propreté, d'ordre et de beauté, dans un pays qui plonge chaque jour dans la laideur…