Le président du parti Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi a considéré que la principale information à retenir par rapport à celles relatives aux élections législatives du 17 décembre 2022 n'était autre que l'abstentionnisme de 90% des Tunisiens. Il a considéré que la prise de décision de façon parachutée et unilatérale par le président de la République, Kaïs Saïed, en était la cause. Il a expliqué que les Tunisiens ont refusé de participer au parlement du projet de la gouvernance par les bases, des entreprises communautaires et de l'exclusion des partis politiques. Invité le 22 décembre 2022 à l'émission "La Matinale" animée par Myriam Belkadhi et diffusée sur les ondes de la radio Shems FM, Fadhel Abdelkefi a critiqué plusieurs dispositions de la nouvelle constitution telles que celles faisant référence au Conseil national des régions et des districts. Il a affirmé que d'un point de vue juridique et administratif, il n'y avait en Tunisie ni régions ni districts. Il a estimé que le communiqué de la présidence de la République publié le 19 décembre 2022 était une forme de déni. « Théoriquement, le taux de participation au deuxième tour sera encore plus faible... Nous venons de suivre la coupe du monde. Nous sommes, maintenant, face à la coupe du monde des élections et nous avons enregistré le taux de participation le plus faible du monde... 8%, 9%, 10% ou 11%, il s'agit du taux le plus faible ! Nous devons mettre fin au processus politique et électoral actuel. Ceci signifie que nous ne devons pas organiser le deuxième tour des législatives. Ceci nous fera perdre du temps et de l'argent... Le deuxième tour aura lieu début février et nous n'en finirons qu'en avril... Nos problèmes se résument à l'accord avec le FMI, le déficit budgétaire et les pénuries de sucre, de semoule, d'huile, de diesel et autres produits de base... Je demande de mettre fin à cette perte de temps et d'argent... Nous ne voulons pas un retour vers la situation d'avant le 25 juillet 2021 », a-t-il ajouté. Fadhel Abdelkefi est revenu sur le communiqué de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et a estimé que son énoncé indiquait l'entrée de la Tunisie dans une phase très dangereuse. Il a affirmé que la Tunisie se dirigeait vers une catastrophe économique et sociale. Il a évoqué une possible faillite de l'Etat. Il a souligné l'importance de distinguer entre le devoir de réserve et le devoir d'informer le peuple tunisien. Il a considéré que les Tunisiens avaient le droit de connaître la vérité. Le président de Afek Tounes a estimé que le report du dossier tunisien par le Fonds monétaire international (FMI) était tout à fait attendu. Qualifiant l'événement de chose triste, Fadhel Abdelkefi a expliqué que le FMI ne pouvait pas accorder de fonds sans avoir plus d'informations sur les orientations générales. Celles-ci sont reflétées théoriquement par la loi de Finances sachant que celle relative à l'exercice 2023 n'a toujours pas été publiée. « La loi de Finances complémentaire 2022 (LFC 2022) nous amène à nous poser plusieurs questions. J'aurais aimé avoir quelques réponses de la part de la cheffe du gouvernement (Najla Bouden). Quelles sont les raisons de la hausse importante des recettes non-fiscales ? 500 millions de dinars d'intérêts ont été payés en plus de ce qui a été indiqué dans la loi de Finances 2022. Combien coûtent les compensations à l'Etat ? La LFC 2022 indique qu'il s'agit de sept milliards. Je pense que nous avons payé plus. Dix, onze ou même douze milliards... Ils doivent nous fournir ces informations et nous pouvons, grâce aux échanges, leur proposer des solutions », a-t-il ajouté. Fadhel Abdelkefi a appelé à la mise en place d'un gouvernement d'urgence économique se composant de 15 ministères. Il a insisté sur la nécessité de nommer des ministres compétents expérimentés. Ceci doit inclure la fusion des ministères déjà existants. Il a considéré que le pouvoir en place refusait de l'écouter, car il faisait partie de l'opposition. Il a évoqué les poursuites engagées contre lui dans le cadre de l'affaire des 25 personnalités pour association de malfaiteurs et complot contre la sûreté de l'Etat. Fadhel Abdelkefi a estimé qu'il s'agissait de harcèlement d'opposants politiques. Il a expliqué qu'il faisait l'objet d'une enquête pour avoir envoyé deux pouces et un merci dans le cadre d'une discussion en ligne. Il a critiqué les atteintes dont il fait l'objet. Il a rappelé que des chroniqueurs étaient au courant de l'enquête et de l'interdiction de voyager avant lui. Il a assuré qu'il continuera à militer et à œuvrer pour servir les intérêts de la Tunisie. Il a refusé d'être réduit au silence. Fadhel Abdelkefi a considéré que les nominations à la tête de ministres et hautes fonctions devaient se faire en se basant sur le critère de la compétence. Il a, à titre d'exemple, souligné la défaillance au niveau du corps des gouverneurs. Il a indiqué que la Tunisie pourrait devenir le premier pays producteur de jeans au monde. Il suffit de mettre en place de petites mesures lui permettant de passer de la troisième à la première place. Le président de Afek Tounes a souligné l'importance de débloquer la situation au niveau des quais sept et huit du port de Radès au lieu d'avoir recours à un discours basé sur les accusations de trahison. Le président de Afek Tounes s'est interrogé sur le positionnement politique de la Tunisie à l'échelle internationale. Il a évoqué la création de nouvelles alliances et coalitions. Il a expliqué que les leaders des pays priorisaient les intérêts de leurs peuples. Il a estimé que la tenue d'élections présidentielles anticipées était indispensable. Il a expliqué cela par l'adoption d'une nouvelle constitution, en plus des résultats des législatives. Il a considéré que les constitutions de 2014 et de 2022 étaient toutes deux défaillantes. Il a insisté sur l'importance de réviser le texte adopté suite au référendum du 25 juillet 2022. Il a expliqué que la Constitution de Kaïs Saïed avait mis en place un système présidentialiste. Or, la Tunisie, selon lui, a besoin de recourir à un système présidentiel basé sur l'équilibre des pouvoirs. Fadhel Abdelkefi a pointé du doigt les divergences entre les discours du président et ceux des membres du gouvernement. Il a évoqué, à titre d'exemple, le recours à l'expression "omek sanefa" par le président. Il a considéré que les ministres devaient démissionner et qu'il n'y avait pas de honte à cela. Il a critiqué l'absence d'informations relatives à la LF 2022. Il est, également, revenu sur l'absence de données liées au prêt algérien.