Le président d'Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi, a critiqué la volonté des politiciens de seulement arriver au pouvoir. Il a considéré que les personnes désirant être au pouvoir devaient porter des projets politiques. « Afek Tounes a élaboré un projet économique et social pour le pays. Nous procédons à des consultations en collaboration avec des experts à travers notre laboratoire socio-économique », a-t-il déclaré. Invité le 29 novembre 2021 par la radio Mosaïque FM, Fadhel Abdelkefi a expliqué qu'en cas de tenue d'élections anticipés, les Tunisiens seront face à trois choix : L'islam politique, la nostalgie de l'ancien régime représentée par le Parti Destourien Libre et le populisme. « Nous voulons nous présenter comme un quatrième choix », a-t-il dit.
Il a souligné l'importance d'adopter une approche pragmatique et réaliste concernant la situation du pays et son futur. Les réformes socio-économiques doivent être concrètes et efficaces. « J'ai mal pour la Tunisie. La situation du pays est attristante. Comme le dit le dicton : Même les ennemis ne se comportent pas de cette façon entre eux ! Nous sommes l'un des rares pays arabes optant pour un système démocratique. Nous devons préserver la démocratie tout en garantissant l'avenir des générations futures », a-t-il déclaré.
Fadhel Abdelkefi a critiqué l'approche de l'Etat dans l'élaboration de plans de développement. Ceci a conduit à la mise en place d'un plan coûtant 70 mille milliards alors que l'Etat en possédait seulement six ou sept. L'Etat doit, également, procéder à une classification des priorités. « L'Etat doit se pencher en premier lieu sur la pauvreté. Par la suite, il doit trouver des solutions au taux de chômage. Ceci a conduit à une crise sociale. Les citoyens ne croient plus en la démocratie en raison de la détérioration de leur situation sociale et économique. Le discours portant atteintes aux partis politiques et multipliant les accusations de trahison et de complots a aggravé la chose », a-t-il poursuivi. Le président d'Afek Tounes a mis en garde contre une possible crise économique majeure dans le futur proche. Il a, aussi, estimé que la solidarité entre Tunisiens était tributaire de la création de richesse. Celle-ci ne peut être créée qu'à travers la régularisation de la dynamique économique, notamment en ce qui concernerait le secteur privé et les entreprises publiques. « L'économie tunisienne est à l'arrêt ! Les gouvernements précédents s'étaient contentés de se pencher sur des questions purement politiques telles que les conflits entre les partis ou entre le président de la République et le chef du gouvernement sans étudier la situation socio-économique », a-t-il ajouté. « Prenons l'exemple de l'Allemagne. Des partis politiques de différentes idéologies sont parvenus à élaborer un programme applicable. Ils ne vendent pas du rêve ou parlent d'un projet politique incompréhensible. Afek Tounes peut être un parti regroupant les tunisiens de différentes orientations. En cas de majorité, nous pourrions former une alliance avec les destouriens et l'ensemble des forces démocratiques progressistes… L'élément le plus important reste l'accord sur un programme clair et applicable », a-t-il insisté.
Par la suite, Fadhel Abdelkefi a estimé que la disparition de l'islam politique n'était pas possible. Il a ajouté que seul le président de la République avait le monopole de la purification de la scène politique. Le président d'Afek Tounes a considéré que la Tunisie appartenait à tout le monde. Il a appelé à l'application de la loi dans le cadre d'une justice impartiale, juste et dotée des moyens nécessaires. Au sujet de la relance de l'économie tunisienne, Fadhel Abdelkefi a affirmé que plusieurs projets étaient en attente en raison de la complication et de la lenteur des procédures administratives. Il a considéré que la présidence du gouvernement était la seule autorité apte à changer cela. Il a appelé à s'interroger sur le rôle de l'Etat dans l'économie nationale. « Nous ne savons toujours pas comment opère ou réfléchit Madame Bouden. Nous ne connaissons pas son équipe. Elle ne nous a pas consultés ou expliqué ce qu'elle comptait faire », a-t-il déploré. Le président d'Afek Tounes a, également, critiqué la méthode de l'élaboration de la loi de finances complémentaire relative à l'année 2021. Il a déploré la promulgation de la loi sans consultation d'experts et de spécialistes.
Concernant le secteur privé, Fadhel Abdelkefi a estimé que la Tunisie devait opérer une conciliation nationale avec les grandes structures économiques. Des milliers de PME pourraient déclarer faillite et l'Etat ne doit pas considérer que toutes les grandes entreprises ont pillé l'Etat. « Malheureusement, nos ambassadeurs n'ont pas les moyens pour promouvoir l'économie tunisienne à l'échelle internationale. Ils ont seulement le budget nécessaire à la célébration de la fête du 20 mars. La diplomatie économique nécessite un budget décent », a-t-il déclaré.