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Connaissez-vous la campagne électorale ikhchidienne ?
Publié dans Business News le 26 - 01 - 2023

Le second tour des législatives aura lieu dimanche 29 janvier. Après un premier tour raté, le régime de Kaïs Saïed tente de nouvelles approches pour inciter les Tunisiens à se déplacer aux urnes.

Comment réussir sa campagne électorale alors que le code électoral interdit quasiment toutes les méthodes traditionnelles de propagande ?
Sans argent et sans partis, les candidats peinent à faire entendre leurs voix. Nous sommes en pleine période électorale et rares sont les Tunisiens qui s'en aperçoivent.
D'habitude, en cette période, les candidats se bousculent dans les médias pour donner leurs programmes et attirer des électeurs. Des réunions et des meetings sont organisés un peu partout dans le pays et, généralement, il y a toujours un journal, une télé ou une radio pour couvrir.
Pour ces législatives 2022-2023, c'est une véritable disette. Plusieurs médias ont décidé de boycotter la campagne (dont Business News) et les rares médias qui la couvrent font juste le strict minimum. C'était le cas au premier tour et ça l'est au second. Aura-t-on un taux bas au second tour, comparable aux 11,22% obtenus au premier ? Il nous est interdit de faire la moindre projection. N'empêche, il faut bien inciter les Tunisiens à se déplacer aux urnes et on observe certains faits d'actualité étranges en cette période de campagne. Coïncidences ? Peut-être.

Pour la première fois depuis 2011, l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie- dont l'indépendance est fortement remise en question par l'opposition et les observateurs) a décidé de ne pas acheter des placards publicitaires leur préférant l'affichage urbain, le matraquage par SMS et la publicité sur les réseaux sociaux (avec des devises !). Peu importe si les médias tunisiens paient des impôts en Tunisie (contrairement à Facebook et autres Google et YouTube) et peu importe s'ils emploient des journalistes tout aussi tunisiens, l'Isie cherche à sanctionner les médias qui critiquent le régime en les privant de quelques milliers de dinars de publicité publique.
Par ailleurs, et pour fermer le bec des médias jugés hostiles au régime, l'Isie a envoyé une série d'avertissements les menaçant du décret 54 liberticide au cas où ils violeraient le code électoral. La sanction de ce décret 54 peut aller jusqu'à dix ans de prison !
Toujours avec les médias, l'Isie a décidé d'organiser des « débats » à la télévision publique sans présence de journalistes. Devenue véritable outil de propagande du régime, la télé publique a accepté ce diktat. Les candidats n'auront donc pas de contradicteurs sur le plateau et pourront distiller autant de bêtises et d'intox qu'ils veulent ! Le syndicat des journalistes a naturellement crié au scandale, mais il était inaudible auprès du régime.

Autre trouvaille de l'Isie, le maquillage des chiffres. Anticipant un éventuel taux bas de participation au second tour, l'Isie a décidé pour le second tour de créer un nouveau système de comptage avec deux corps d'électeurs et non plus un seul. Petit rappel, l'Isie a augmenté le nombre d'électeurs en inscrivant, automatiquement, les citoyens dans le registre national. Comme Business News l'a indiqué dès le mois de septembre, cette augmentation artificielle a réduit le taux de participation. Pour rattraper cette erreur technico-politique, l'Isie a donc décidé d'exclure du corps électoral les citoyens ajoutés automatiquement. Elle affichera donc deux taux de participation, un premier comprenant l'ensemble du corps électoral et un second un taux avec un corps électoral amoindri. C'est surréaliste ? C'est la vérité absolue.
Officiellement, pour justifier cette grande aberration, l'Isie a dit que cela est nécessaire pour pouvoir comparer les résultats de 2023 avec ceux des élections antérieures. Quid des personnes qui se seraient inscrites quand même, même si l'Isie ne les a pas ajoutés ? La question n'a même pas effleuré l'esprit de l'équipe Bouasker.

Il y a les faits, comme ceux qu'on vient de lister et il y a aussi les coïncidences troublantes !
Un bon nombre de Tunisiens est hostile à l'ancien régime des islamistes et appelle, depuis un an et demi, à des procès de reddition de comptes. Plusieurs reprochent à Kaïs Saïed de ne pas avoir mis sous les verrous les caciques de l'ancien régime.
Après la claque des 11,22% du premier tour, le régime a trouvé de quoi calmer ces voix. L'ancien chef du gouvernement Ali Laârayedh a été mis sous les verrous. Mais, étrangement, la justice ne lui reproche aucun fait tangible ! Pourquoi alors est-il en prison depuis le 19 décembre ?
D'après son avocat Samir Dilou, on reproche à l'ancien chef du gouvernement de ne pas avoir lutté efficacement contre le salafisme ! En clair, il est en prison pour des faits qu'il n'a pas commis ! Sous le régime de Kaïs Saïed, les juges ne sont donc plus appelés à examiner des faits et qualifier des crimes, mais à juger des phénomènes et évaluer des situations !
Quant à sa demande de libération, elle est perdue entre les services et n'a même pas été examinée. Le juge d'instruction qui l'a placé en détention a été remplacé pour sa part. Quel rapport avec la campagne électorale ? C'est juste une coïncidence qu'on relève.
Autre coïncidence, le procès en appel, devant une juridiction militaire, des députés islamistes radicaux d'Al Karama et de l'avocat Mehdi Zagrouba. Vendredi dernier, un lourd verdict a été prononcé contre ceux qu'une bonne partie du peuple honnit. Les députés ont écopé de plusieurs mois de prison, avec effet immédiat, en dépit de leur absence du procès. Le souci dans cette coïncidence est que l'affaire, pour laquelle ils ont été jugés par contumace, est déjà traitée devant une juridiction civile et que la cour qui les a jugés a été récusée par la défense. Mais peu importe, l'essentiel est d'offrir au public des affaires qui donnent une bonne image du régime.
Autre fait qu'on rajoutera à la liste des coïncidences durant cette campagne électorale, le démenti de la présidence de la République d'avoir signé une lettre d'intention au FMI.
Ce démenti a été publié mardi 24 janvier et il laisse entendre que le président de la République n'est pas d'accord avec les négociations en cours du gouvernement avec le FMI. Pourtant, ce sont bien ses ministres qui en parlent et c'est bien lui qui a signé la loi de finances qui prévoit un crédit de cette instance ! Peu importe, le démenti du mardi 24 a créé une sorte de confusion chez les citoyens lambda, hostiles par nature, à toute mesure d'austérité imposée par le « méchant » FMI.

Faute d'une campagne électorale en bonne et due forme, devant l'ambiance très morose, le boycott des médias et le désintérêt flagrant des Tunisiens, le régime de Kaïs Saïed fait ce qu'il peut pour donner une bonne image et inciter les Tunisiens à suivre son programme. Réussira-t-il pour autant à augmenter le taux de participation ? Réponse ce dimanche.


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