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Daïmi, Makhlouf et Ghannouchi, devenus des marionnettes de diversion entre les mains du régime
Publié dans Business News le 29 - 07 - 2022

Le référendum n'a pas été ce franc succès qu'a voulu Kaïs Saïed. La joie de ceux qui ont voté « oui » n'a pas duré. Aussitôt les premiers sondages, sortie des urnes, révélés, opposition et médias se sont empressés pour faire remarquer que l'écrasante majorité du peuple tunisien a boycotté le rendez-vous référendaire. Le taux de participation, de 27% dans un premier temps et de 30,9% 24 heures plus tard, est loin des standards internationaux requis en la matière. C'est clair, les Tunisiens ne veulent pas ou ne s'intéressent pas à cette constitution rédigée par le président de la République tout seul, sans concertation aucune avec quiconque.

La joie gâchée n'était qu'un prélude de ce qui attendait Kaïs Saïed et ses nombreux aficionados. Mardi 26 juillet, tard le soir, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a donné les résultats officiels préliminaires du référendum. Une vraie débandade.
Les chiffres de l'Isie ne coïncident pas du tout avec ceux remontés par les instances régionales. Le taux de participation n'est plus le même et a cru de plus de 3% après la fermeture des bureaux de vote. A Tozeur, le nombre d'électeurs a dépassé le nombre d'inscrits.
Cela ne fait pas l'ombre d'un doute pour des millions de Tunisiens, échaudés par l'exercice durant des décennies, il y a bel et bien une fraude électorale.
Opposition, médias et ONG montent au créneau pour crier au scandale. Les réseaux sociaux s'en donnent à cœur joie.
A l'Isie, on fait retirer les documents chiffrés de la page Facebook et du site web, mais c'était déjà trop tard, les médias les ont déjà archivés dans leurs serveurs. On publie un communiqué prétextant une erreur dans le traitement de données, mais ça n'a fait qu'amplifier la polémique. On traite l'Isie et son président Farouk Bouasker de tous les noms, en l'accusant de fraudeur et de tricheur. Ce dernier se défend de tout acte de fraude ou de tricherie et menace de saisir la justice. Il a été inaudible. Il tente de trouver un bouc émissaire en limogeant son chef de cabinet, mais il n'a fait que s'enfoncer davantage dans le ridicule, les documents portent son cachet et sa signature à l'encre verte (habitude ministérielle).

Jeudi 28 juillet, au milieu de toute cette effervescence médiatique et sur les réseaux sociaux, on apprend la convocation devant le juge d'instruction de Rached Ghannouchi, président du parlement et du parti islamiste Ennahdha. Quelques heures plus tard, des pages Facebook et des médias au nom inconnu, parlent de la condamnation à de la prison ferme de Imed Daïmi, ancien chef de cabinet de l'ancien président Moncef Marzouki. En fin d'après-midi, une journaliste de renom annonce sur sa page Facebook la condamnation à un an et quatre mois de prison de Seïf Eddine Makhlouf, président du parti islamiste radical Al Karama.
Pendant quelques heures, les réseaux sociaux et plusieurs personnalités politiques ont échangé ces informations qu'aucun média digne de ce nom n'a confirmé, ni relayé. Peu importe, elles font le bonheur du petit peuple, content que la justice a pu, enfin, arrêter ces islamistes.
Pendant que les uns crient leur joie, les journalistes étaient accrochés à leur téléphone pour essayer de confirmer ou d'infirmer ces démentis. Les avocats des différentes personnalités disent qu'ils ne sont pas au courant et que l'on est actuellement en pleines vacances judiciaires. Idem du côté des premiers intéressés.
Samir Dilou, avocat islamiste et député, dit suivre toutes les affaires pendantes et qu'aucune d'entre elles n'est programmée. Il n'exclut toutefois pas des manigances, « tout est possible, ils ne reculent devant rien », dit-il. Ines Harrath, avocate proche des islamistes, fait remarquer que l'information publiée par la journaliste ne donne aucune source, ne cite pas le tribunal et la juridiction et que les affaires pendantes sont devant la cour de cassation, donc non susceptibles d'être jugées tout de suite. Elle rappelle que la juridiction d'été n'examine que les affaires où les prévenus sont en état d'arrestation. Elle conclut que l'intox touchant son client Seïf Eddine Makhlouf ne peut être qu'une diversion montée de toutes pièces pour faire cesser les moqueries et la pression à propos du référendum burlesque.

En plein dans le mille. Ce qu'a dit Me Harrath est la thèse la plus probable. Les sources officielles et officieuses ont démenti, les unes derrière les autres les informations des arrestations. C'était donc de l'intox.
Qui en est derrière ? Parmi les pages Facebook ayant partagé en masse ces intox, on trouve plusieurs personnalités politiques réputées proches du régime de Kaïs Saïed.
La journaliste qui a relayé l'information de l'arrestation de Seïf Eddine Makhlouf n'a pas la réputation d'être amateure et possède, d'habitude, des sources haut placées et fiables.
De là à dire que c'est le régime qui est derrière les intox, il n'y a qu'un pas.
Il sait que le trio Daïmi, Ghannouchi et Makhlouf ne sont pas aimés par les Tunisiens.
Si Imed Daïmi n'a pas d'affaires pendantes connues et n'a pas la réputation d'être mêlé dans des histoires de corruption ou de blanchiment d'argent, il n'en est pas de même pour Rached Ghannouchi et Seïf Eddine Makhlouf.
Le premier peut être arrêté à tout moment dans l'affaire du blanchiment d'argent de son parti, dans l'affaire du lobbying lors des élections de 2019, dans l'affaire de la réunion virtuelle de l'assemblée en février dernier ou encore dans l'affaire de l'appareil secret. Rached Ghannouchi est, pourtant, en liberté.
Quant à Seïf Eddine Makhlouf, il collectionne les affaires où il aurait déjà dû être en prison, rien que pour son outrage à magistrat (à deux reprises, une fois contre le procureur de Sidi Bouzid et une fois contre un juge militaire) ou pour ses multiples agressions verbales et physiques contre Abir Moussi, présidente du PDL. Lui aussi continue à profiter de la liberté.

Aussi bien pour Ghannouchi que pour Makhlouf, cette liberté semble être provisoire. C'est comme si le régime cherche à leur accorder une forme de sursis, en laissant ces affaires pendantes comme une épée de Damoclès qu'il peut utiliser au moment opportun.
Le même manège est observé avec d'autres personnalités politiques qui auraient dû être en prison, à l'instar de Fayçal Tebbini et de l'islamiste Saïd Jaziri (qui trainent tous les deux plusieurs affaires au pénal). Les deux se tiennent à carreau et Jaziri consacre sa radio pirate à faire l'éloge de Saïed.
A chaque fois que le régime semble dans une impasse ou se trouve face à une crise ou un scandale, il sort du tiroir une affaire pour occuper l'opinion publique.
Si les informations d'hier étaient de l'intox, il n'est pas exclu qu'elles deviennent une réalité si la pression croît sur le régime. L'arrestation d'énergumènes comme Makhlouf ou Ghannouchi accroitrait, sans aucun doute, la popularité de Kaïs Saïed et rendrait, inaudibles, les propos de l'opposition et des médias.
La méthode est vieille comme le monde et a été utilisée par l'ensemble des dictateurs. Il est donc difficile de croire que Kaïs Saïed n'en use pas, à son tour, surtout après avoir désigné, lui-même, les membres du conseil supérieur de la magistrature et révoqué des dizaines de magistrats qui n'ont pas obéi aux ordres.


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