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Disparition inopinée
Publié dans Business News le 31 - 03 - 2023

Le président de la République a disparu de la circulation depuis la veille du ramadan. Huit jours, sans apparition publique, sans déclaration tonitruante, sans communiqué aux accusations et menaces à peine voilées. D'habitude prolixe, surtout le soir, le chef de l'Etat est resté aux abonnés absents pendant plus d'une semaine, avant de rompre le silence via deux brefs communiqués pour annoncer le limogeage d'un gouverneur et des poursuites à son encontre. Mais toujours pas d'apparition. Cette absence a suscité vraiment les interrogations.
Serait-il été en congé ramadanesque ? Certains Tunisiens prennent effectivement un congé durant le mois saint pour traverser les affres du jeûne sans avoir à subir le travail, en plus. Aurait-il des pépins de santé ? S'agit-il d'un repli tactique pour calmer le jeu après une omniprésence quasi-quotidienne ? Ou serait-il en train de bûcher sur un quelconque projet qui l'accaparait au point d'en oublier le reste ? Tant de questions qui restent sans réponse puisque le palais de Carthage est devenu un bastion hermétique.
Bien évidemment, une telle disparition n'a pas laissé les gens indifférents. Elle a alimenté d'innombrables rumeurs des plus basiques jusqu'aux plus saugrenues. Des adeptes de la théorie du complot s'en sont donné à cœur joie et ont laissé libre cours à leur imagination débordante. Certaines théories sont vraiment drôles, d'autres à la limite du glauque.

Cette disparition impromptue révèle le caractère de ce régime, où clarté et transparence semblent être des termes inconnus du dictionnaire. Aucune communication, rien. La présidence n'a de comptes à rendre à personne. L'institution cultive le secret et n'a que faire des usages pratiqués par tous les régimes dans le monde qu'ils soient démocratiques ou autoritaires. Y a-t-il un agenda présidentiel consultable ? non !
Sous d'autres cieux, les dirigeants qui se respectent et respectent leurs concitoyens tiennent des agendas prévisionnels de leurs activités. Ainsi, journalistes et grand public sont informés de l'action de l'exécutif. C'est ce qu'on appelle de la transparence politique. Par ailleurs, faudra-t-il le rappeler, la présidence n'a ni directeur de la communication, ni attaché de presse, ni chef de cabinet depuis des lustres.

Le président a choisi de disparaître des radars alors que le pays fait face à plusieurs crises. Etant le seul maître à bord, sa parole, ses positions, ses explications sont très attendues pour se faire une idée sur la ligne que le pouvoir compte prendre sur tel sujet ou telle problématique.
Durant la semaine qui a précédé la longue absence présidentielle, les partenaires occidentaux avait mis un gros coup de pression, essentiellement pour que la Tunisie finalise son accord avec le Fonds monétaire international. Sur l'actualité Google, le mot effondrement était associé automatiquement au nom de note pays.
Les Italiens, craignant un raz-de-marée de migrants irréguliers à l'approche du beau temps, sont sur tous les fronts pour sauver ce qui pourrait l'être. Cela passe obligatoirement par du pognon qui tombe dans les caisses tunisiennes. L'extrême droite au pouvoir est très claire, la Tunisie doit toucher son fric pour éviter le déferlement migratoire et rien à cirer de cette histoire de libertés bafouées ou de démocratie étrillée. Ils font donc du lobbying pour que les dollars sonnants et trébuchants nous parviennent et qu'on leur serve de garde-côtes.
Les Américains, évoquent toujours le modèle démocratique mais veulent aussi connaître le plan B ou C de la Tunisie si pas d'accord avec le FMI. Le pays de l'Oncle Sam avait même dépêché sa sous-secrétaire d'Etat qui est rentrée sans avoir rencontré le président.
Les Européens ont parlé de démocratie mais aussi d'argent et ont dépêché leurs hauts représentants pour comprendre ce qui se passe en Tunisie. Le Haut-commissaire à l'économie devait selon son agenda être reçu par le président, par la suite on apprenait que l'entrevue était annulée, par la suite encore qu'il l'avait finalement rencontré. On peut imaginer les pressions derrière tous ces événements.

Le chef de l'Etat n'a eu de cesse d'insinuer avec force qu'il n'y aurait pas d'accord avec le FMI puisque cela entraînerait des réformes structurelles avec lesquelles il ne semble pas être très à l'aise. Il a suggéré à plusieurs reprises que cela s'apparenterait à une atteinte à la souveraineté nationale, que la Tunisie pouvait compter sur ses ressources pour s'en sortir. Il avait pour projet de récupérer des milliards de milliards par l'entremise de la conciliation pénale. Sauf que comme le dit le dicton tunisien « c'est le bout de la ruelle pour le fuyard ». Le pays est à sec et les ressources manquent. Le président céderait-il aux pressions, renierait-il ses fougueuses assertions ?
Le plus étonnant dans l'affaire est que c'est son propre gouvernement, qu'il a nommé en personne, qui s'est échiné à mendier auprès du fonds et a présenté tout un programme de réformes. Petit rappel en passant, le décret 117 sur les mesures exceptionnelles dispose clairement que le pouvoir exécutif est exercé par le président de la République… assisté d'un gouvernement. Cela nous dit également que le chef du gouvernement est tenu de coordonner l'action gouvernementale « aux fins de l'exécution des choix et orientations définis par le président de la République ». Ce gouvernement a même intégré certains points liés à la réforme-FMI dans la loi de finances, notamment la levée des compensations. Loi de finances entérinée par le président en personne ! Sauf qu'il se dit contre. Ne cherchez pas à trop comprendre, c'est compliqué. En psy, on appellerait ça un syndrome dissociatif.
Le président se débat-il dans un dilemme cornélien, est-il tellement sous pression au point d'avoir choisi de se retirer momentanément de la scène ?


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