Le secrétaire général du Parti des Travailleurs, Hamma Hammami a considéré que le recours à des accusations de complot contre la sûreté de l'Etat avait lieu dans les affaires touchant l'opposition. Il a qualifié les affaires actuelles de fiasco et de farce. Invité le 31 mai 2023 à « Emission Impossible » de Borhen Bssaies sur IFM, Hamma Hammami a indiqué que la nouvelle affaire de complot contre la sûreté de l'Etat rassemblait des personnalités de différentes factions politiques. Il a évoqué les noms de certains accusés tels que celui de l'ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed et l'ancienne cheffe de cabinet de la présidence de la République, Nadia Akacha. Il a indiqué que la liste ne comprenait que des personnes en conflit avec le chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Hamma Hammami est revenu sur l'affaire de complot concernant Ghazi Chaouachi , Khayam Turki, Ridha Belhadj, Jaouhar Ben Mbarek et Chaima Issa. Il a évoqué les affirmations au sujet d'un assassinat du chef de l'Etat préparé par ces derniers. Or, le juge d'instruction, selon le comité de défense, ne les a pas interrogés à ce sujet. M. Hammami a, aussi, rappelé que ces détenus n'ont toujours pas été auditionnés. « Un complot contre qui ? Contre Kaïs Saïed… J'ai écouté, hier, l'histoire… Elle est hallucinante… L'indicateur s'est transformé en témoin. Parmi les comploteurs, se trouve le syndicaliste décédé, Bouali Mbarki. Il est décédé en octobre 2020… Contre qui complote-t-il ? En octobre 2020, contre qui a-t-il comploté ? Qu'on nous présente les crimes… Pour nous, Parti des Travailleurs et au sein du quartet de la coordination des partis démocrates progressistes, il s'agit d'un règlement de compte politique avec des rivaux… Ceux qui applaudissent, saluent et scandent le slogan "En avant Kaïs Saïed, mets ces énergumènes en prisons", se retrouveront un jour faisant le va-et-vient entre les tribunaux », a-t-il dit. Hamma Hammami a indiqué que l'injustice finira par s'en prendre à ceux qui soutiennent Kaïs Saïed. Il a considéré que la répression de libertés politiques permettait au pouvoir en place de faire taire les critiques touchant les questions socio-économiques. Le chef de l'Etat, d'après lui, n'était pas contre l'impérialisme imposé par le Fonds monétaire international (FMI). Hamma Hammami a considéré que Kaïs Saïed adoptait un double discours. Il a indiqué que le gouvernement avait été formé par le président et a rappelé qu'il avait promulgué la loi de finances 2023 réduisant de 26,5% le budget dédié aux compensations. La réduction des compensations a été entamée au niveau des hydrocarbures. Le secrétaire général du Parti des Travailleurs a expliqué que la Tunisie devait trouver un financement à la dette et aux engagements internationaux. Kaïs Saïed doit mobiliser trois milliards de dinars d'ici le mois de juin et 10,1 milliards de dinars d'ici décembre. Il a mis l'accent sur la gravité de la situation économique du pays. Il a évoqué les taux de pauvreté, le chômage et l'inflation. Il a demandé à connaître ses plans et sa vision à ces sujets. Il a considéré que le président devait saisir l'ONU afin de suspendre les dettes de la Tunisie. Il a assuré que ceci avait eu lieu dans le passé. « Ainsi, nous conserverons l'argent qu'on devait faire sortir du pays… Les accords qui nous portent préjudice peuvent, en situation de crise, être suspendus… Les experts, qui ne font pas partie de l'extrême gauche, ont évoqué un déficit commercial record en temps de Kaïs Saïed… Les banques financent le système de Kaïs Saïed… Elles contrôlent les grandes surfaces, les sociétés d'assurances, les exportations et les importations... Kaïs Saïed ne peut pas leur porter préjudice », a-t-il poursuivi. Hamma Hammami a demandé la simplification du système fiscal en regroupant les textes juridiques en une seule loi assurant une justice fiscale. Il a, aussi, évoqué l'absence de mesures touchant le marché parallèle. Il a estimé que ceci pouvait avoir lieu sans recourir à l'emprisonnement des personnes concernées.