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Huit sommets, de l'argent dépensé, presque rien en retour
Publié dans Business News le 04 - 06 - 2023

Des sommets qui ont été organisés durant les deux dernières années, la Tunisie a pris part à huit rendez-vous. Le président de la République, Kaïs Saïed, a participé à au moins trois dont le sommet arabe récemment tenu à Djeddah en Arabie Saoudite. La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, s'est, elle, distinguée, à au moins deux. Mais qu'a-t-on donc obtenu de ces participations mis à part les laïus retentissants du chef de l'Etat et la galerie photos de la locatrice de la Kasbah ?
Dialoguer, échanger en direct, renforcer les liens, discuter des problématiques d'ordre régional ou international, y trouver des solutions, trouver des terrains de coopération, renforcer les partenariats, explorer de nouvelles opportunités d'investissements, faciliter les échanges commerciaux … Tels sont les avantages des sommets internationaux et régionaux. Ces rendez-vous entre dirigeants, ministres et chefs d'Etat sont une occasion pour les pays de se positionner géopolitiquement parlant mais aussi de sceller des accords à plusieurs niveaux, notamment financier.
De prime abord, rien. La Tunisie n'a pas récolté un sou. Pas même un semblant d'accord financier ou de partenariat économique avec les pays frères et amis susceptibles de l'appuyer alors qu'elle traverse une crise socio-économique exacerbée par l'instabilité politique. Les relations séculaires que le pays a tissées avec les puissances étrangères et certains pays de grande influence sur la scène géopolitique mondiale se trouvent, aujourd'hui, ébranlées.
Nombreux sont ceux qui ont appelé à suspendre toute aide financière à la Tunisie depuis le 25-Juillet. Le putsch constitutionnel de Kaïs Saïed ayant phagocyté le bon argumentaire de vente que les gouvernements précédents avaient jusque-là bien exploité ; l'expérience démocratique. Cet argument – secoué par les intérêts de l'entreprise juilletiste de Kaïs Saïed ne sert plus à vendre la Tunisie comme étant la jeune pousse démocratique qu'il faut arroser et bien engraisser jusqu'à ce qu'elle devienne l'exemple type à suivre. Il a été sapé par les discours du chef de l'Etat sur la primauté de la souveraineté nationale qu'il considère menacée par les diktats des bailleurs de fonds, le Fond monétaire international (FMI), en premier. Il a aussi été affaibli par les dépenses interminables d'un gouvernement qui patauge dans le marasme d'un déséquilibre financier qui se creuse de plus en plus en l'absence de solutions pour relancer la machine économique et créer de la richesse dans un contexte marqué par la hausse de la consommation nationale et une production au point mort.

Les enjeux étaient bien grands pour la Tunisie et de ces multiples occasions qui se sont présentées, le pays aurait pu au moins puiser dans son historique diplomatique bien riche et sortir de nouveaux instruments pour faire la promotion des quelques avantages économiques en vue d'attirer des acteurs économiques susceptibles de choisir pour terrain de jeu ce carrefour logistique au cœur de la méditerranée et relativement épargné des rivalités mondiales.
La crise étant mondiale, même les plus riches ne sont plus disposés à donner aux pauvres au nom de la démocratie naissante, des amitiés ficelées par Habib Bourguiba et encore moins au nom du nationalisme arabe ou de la francophonie. On attend encore « les résultats positifs du sommet de la Francophonie » qu'a évoqué le président de la République, Kaïs Saïed, dans son discours au terme de cette rencontre organisée à Djerba en novembre 2022. On attend encore de voir aboutir les « rêves », la connectivité économique et la solidarité entre pays francophones. Cela fait plus de six mois que la Déclaration de Djerba a été publiée mais, aucun projet concret répondant aux engagements signés n'a été annoncé.

Plus tôt en novembre la même année, la cheffe du gouvernement Najla Bouden s'est rendue en Egypte où s'est tenue la COP27. Dans le cadre de sa participation à cette conférence, elle a eu l'occasion de s'entretenir avec de nombreux dirigeants arabes et européens sur les moyens de renforcer la coopération internationale sur la question climatique. Ses promesses sur le renforcement des efforts internationaux engagés pour mettre en application les accords sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et ses interventions sur la nécessité de trouver de nouveaux mécanismes de financements climatiques, étaient, toutefois, sans résultats.
Contrairement à la bonne foi de la locatrice de la Kasbah et ses ministres de l'Environnement et de l'Industrie – de toute apparence pas convaincante pour les pays qui ont annoncé des sommes astronomiques pour compenser les répercussions des émissions CO2 des pays en difficulté – le Niger a réussi à faire valoir ses relations avec le Danemark en obtenant une centaine de millions d'euros pour des projets multiples dont certains sur le changement climatique. Deux mois avant la COP27, le Danemark a, rappelons-le, annoncé un fonds de douze milliards d'euros pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts pour atténuer les effets du changement climatique sur leurs économies.
La Tunisie a, elle, fait parler d'elle sous un autre volet. De la participation de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, à cette Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques, ce sont ses échanges de courtoisie avec le président israélien Isaac Herzog que nous garderons en tête. De même pour sa récente participation aux travaux du Forum économique mondial de Davos. Seule face aux dirigeants du monde, Mme Bouden s'est distinguée devant les caméras des médias internationaux en basculant dans la confusion face à la question gênante d'un journaliste. C'est aussi ce qu'on retiendra de la visite de la cheffe du gouvernement en l'absence d'annonces sur des échanges fructueux avec le parterre de personnalités politiques présentes alors en Suisse. Là encore c'est sans surprise. La tâche confiée à l'émissaire de la Tunisie était bien lourde et quasi impossible à réaliser. Mme Bouden se devait, alors, de concilier les pensées utopiques du président de la République et la réalité d'une économie effritée.

Une réalité que le président de la République, Kaïs Saïed, se devait de bien étaler au deuxième sommet Etats-Unis-Afrique, surtout que le soutien américain est déterminant pour l'obtention des 1,9 milliard de dollars du FMI. Ce forum d'affaires était, en effet, une occasion en or pour la Tunisie pour engager des discussions directes sur les moyens d'impulser la coopération bilatérale avec les Etats-Unis ou du moins apaiser les tensions nées du 25-Juillet et atténuer les voix qui appellent à la suspension de toute forme d'aide à la Tunisie.
Or, de Washington le chef de l'Etat est rentré avec un bilan mitigé. Les promesses de soutien des Etats-Unis à la Tunisie demeurent tributaires d'un retour à la démocratie. Le secrétaire d'Etat Antony Blinken avait signifié, lors de sa rencontre avec Kaïs Saïed, l'engagement profond de son pays en faveur de la démocratie tunisienne notant l'importance de réformes inclusives pour renforcer les équilibres démocratiques. Des réformes que le chef de l'Etat tunisien ne porte pas dans son cœur et renvoient, de ce fait, l'obtention d'une aide américaine aux calendes grecques.

Du côté du sommet de la Ligue arabe organisé en mai 2023 à Djeddah, c'est encore une fois le néant. Le chef de l'Etat n'y a marqué qu'un point ; celui de fédérer les Etats membres autour de l'idée d'une souveraineté arabe qui refuse toute ingérence alors que plusieurs pays de la région sont en proie à des conflits armés depuis des années. Un point qui lui est certes cher mais sans retombée sur la situation économique catastrophique de la Tunisie. Aucun accord signé, aucun partenariat, ni même un petit prêt contre un éventuel investissement n'a été annoncé. Cela est, cependant, sans surprise pour un pays dont les autorités sont incapables de fournir la moindre explication plausible sur la stagnation d'un projet d'envergure annoncé en 2018.
Cela fait des années que l'Arabie Saoudite a accepté de financer la construction d'une cité médicale à Kairouan. Rien n'a, cependant, été fait jusque-là et le prétexte avancé est toujours le même : des études en cours. Cela ne peut certainement pas faire le poids face aux projets colossaux que l'Egypte entreprend grâce à des financements pharamineux obtenus auprès du Prince héritier saoudien. En juin 2022, quatorze accords d'une valeur de près de sept milliards d'euros ont été signés entre des entreprises saoudiennes et égyptiennes à l'occasion d'une visite du prince saoudien Mohammed Ben Salmane au Caire.

Le tableau n'est, cependant, pas si noir. En attendant que la présidente du Conseil italien issue de l'extrême droite, Giorgia Meloni, arrive à convaincre ses homologues européens de l'intérêt que représente l'appui du Vieux Continent à la Tunisie, le pays devra se contenter du prêt japonais de 90 millions de dollars. Il faut dire que la Tunisie n'est pas sortie bredouille du Ticad 8. En plus de ce prêt accordé en contrepartie de 80 projets d'investissement privé d'une valeur de 2,7 milliards de dollars, la Tunisie a signé avec le pays du Soleil Levant deux accords de coopération technique.


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