Le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) Romdhane Ben Amor, a déclaré dans l'émission Midi Show aujourd'hui, lundi 17 juillet 2023, sur Mosaïque FM, qu'un mémorandum d'entente sur un partenariat global entre la Tunisie et l'Union européenne a été signé, sans la participation de la société civile ni la tenue d'un dialogue social, dans un manque total de transparence, selon son évaluation. Romdhane Ben Amor a estimé que cette forme d'accord était une manière d'échapper au contrôle parlementaire et médiatique, car il contient des principes généraux non contraignants qui ne nécessitent pas d'approbation. Il a souligné que "la Tunisie joue le rôle de garde-frontières depuis des années, ce qui est une réalité chiffrée, mais aujourd'hui, l'Union européenne nous demande d'être à la fois le garde et le geôlier en établissant des centres d'accueil pour les migrants subsahariens". Il a également indiqué que le président de la République, Kaïs Saïed, a accepté ce qui avait été rejeté depuis 2015, sous le prétexte de la protection des frontières et de la préparation à l'expulsion, allant même jusqu'à accepter des points qui ont été abandonnés dans l'accord de partenariat avec l'UE. Dans le même contexte, il a précisé que les demandes des Européens envers la Tunisie sont claires, à savoir renforcer les systèmes de sécurité aux frontières, coopérer dans l'identification des migrants et faciliter leur rapatriement rapide, tout en fournissant des centres de rétention en vue de leur expulsion vers leur pays d'origine. M. Ben Amor a déclaré : "avec cet accord, tous les pays européens pourront expulser les Tunisiens en situation irrégulière, et des opérations de recherche d'identité tunisienne seront lancées dans l'espace Schengen sans garanties légales... C'est un projet qui menace des milliers de Tunisiens présents en Europe de manière irrégulière, car l'accord soutiendra le processus d'expulsion sans limite". D'autre part, il s'est demandé : "cet accord prévoit l'établissement de centres de rétention pour les migrants en situation irrégulière en Tunisie. Comment seront-ils expulsés alors que la Tunisie n'a pas d'accord d'échange avec leurs pays d'origine et ne peut pas déterminer leurs identités et nationalités ?" L'invité de Midi Show a ajouté que l'Union européenne a piégé la Tunisie avec le mémorandum d'entente signé, car elle se chargera du financement des centres de rétention et aidera à rapatrier les migrants irréguliers après vérification de leur identité. Cependant, on a négligé le fait que les opérations de rapatriement ne peuvent être effectuées qu'en coordination avec leurs pays d'origine et après la signature d'accords spécifiques, ce qui nécessite un travail considérable qui prendra des années, pendant lesquelles les Européens continueront à rapatrier les Tunisiens sans relâche. Le porte-parole du FTDES a ajouté : "Je suis étonné de l'incapacité de l'Etat à renvoyer les déchets italiens malgré une décision judiciaire, mais il s'est empressé d'accepter le retour des Tunisiens d'Europe." Il a reconnu que le mémorandum d'entente était une transaction aux dimensions sécuritaires enveloppée de concepts vagues, mais il est certain que lorsque les dirigeants européens sont retournés dans leurs pays, ils ont informé leurs peuples qu'ils ont donné de l'argent à la Tunisie pour arrêter le flux de migrants et rapatrier ceux qui se trouvent sur leur territoire, ce qui est une victoire pour eux, selon ses termes.