Les pénuries de produits de première nécessité pèsent lourd sur le quotidien des Tunisiens, certains plus que d'autres. Les malades cœliaques se trouvent actuellement pénalisés par la pénurie de riz et les prix exorbitants de certains produits sans gluten. La maladie cœliaque est une maladie intestinale chronique et auto-immune liée à l'ingestion de gluten, des protéines que l'on trouve généralement dans le blé, le seigle et l'orge. On estime le nombre de personnes atteintes de cette pathologie en Tunisie à cent mille sachant que seules entre trente et quarante mille ont été diagnostiquées. La prévalence de la maladie est de 1/700. Elle touche 50% des enfants et 50% des adultes.
Si dans les grandes villes de la Tunisie le quotidien des malades cœliaques semble moins pénible avec la présence de points de vente de produits sans gluten et de boulangeries spécialisées, les habitants des régions de l'intérieur souffrent le martyr avec la flambée des prix et la pénurie de riz.
L'ingestion du gluten provoque en effet une allergie qui se manifeste par une inflammation au niveau des intestins et une diarrhée chronique qui, à long terme, provoque un état sous-jacent de malnutrition.
« Le seul remède contre cette maladie est un régime sans gluten ou à base de farine de riz », a expliqué le président de l'association des malades cœliaques, le docteur Monji Ben Hriz, vendredi 15 septembre 2023, lors d'une intervention téléphonique dans l'émission Shems Maak sur Shems Fm.
Notant que la maladie cœliaque n'est pas considérée comme une pathologique chronique en Tunisie, il a ajouté : « Les malades cœliaques font face à trois problématiques : les prix très élevés des produits sans gluten, notamment le riz en pénurie actuellement, la disponibilité des produits sans gluten, et l'utilisation de la farine de riz et de maïs en cuisine ».
Monji Ben Hriz a, à l'occasion, lancé un appel aux autorités officielles pour résoudre cette crise affirmant que l'association est prédisposée à apporter son aide à l'Etat pour assurer l'approvisionnement des malades cœliaques en riz.
Le riz fait partie des produits qui manquent à l'appel dans les étalages et les rayons des commerces tunisiens. Cet aliment ; qu'il soit blanc ou brun, se fait rare depuis plus d'une année. Les marques qui sont par moment disponibles se vendent à des prix exorbitants. Le riz étuvé, par exemple, est commercialisé, actuellement, à près de huit dinars le kilo. Le basmati, le thaï, le parfumé et autres riz de luxe sans carrément inaccessibles pour les ménages tunisiens, si toutefois disponibles.