Le secrétaire général du Courant démocrate (Attayar) a rappelé aujourd'hui que son parti boycottait les élections locales, les qualifiant de « grande mascarade très éloignée des préoccupations des Tunisiens ». « Leur loi et leurs prérogatives ne sont pas claires, tout comme les politiques du pays », a-t-il déclaré. « Les queues qui intéressent le Tunisien aujourd'hui ne sont pas celles du conseil des régions et des districts – dont il ignore tout - mais celles du lait, du sucre, du café…et des médicaments... », a déclaré M. Hajji critiquant la loi de finances 2024 qui ne fera, selon lui, qu'appauvrir davantage les Tunisiens.
Invité de l'Emission Impossible de Borhen Bsaies sur Ifm, vendredi 15 décembre 2023, Nabil Hajji s'est exprimé sur la politique entreprise par le parti, affirmant qu'Attayar refusait d'être associé à la corruption, aux manœuvres et à l'achat de voix. Il ajoute : « Nous ne sommes pas les seuls à privilégier le boycott. Le Parlement aujourd'hui n'a ni couleur, ni odeur [...] Le discours que nous entendons aujourd'hui c'est que tous les succès sont ceux de Kaïs Saïed et tous les échecs, ceux du gouvernement. Il n'existe pas de lutte de l'intérieur des institutions. Si nous avions voulu nous présenter aux élections [législatives], nous aurions remporté plus de sièges que les proches du régime ». Au sujet de la politique de son parti, Nabil Hajji a affirmé qu'Attayar « n'a jamais voulu de postes rien que pour les postes. Lorsque nous étions au gouvernement, nous n'avions nommé aucun conseiller, aucun gouverneur...contrairement à une grande partie des proches de Kaïs Saïed. Ils se félicitent de voir le Président lutter contre les lobbies de la corruption alors que ce sont nous qui avons commencé cette guerre contre la corruption. Les anciens ministres Mohamed Abbou et Ghazi Chaouachi ont fait bouger l'affaire Marouen Mabrouk et ont réussi à faire tomber le gouvernement d'Elyes Fakhfakh. Personne ne peut aujourd'hui venir nous accuser de corruption ».
Nabil Hajji a aussi critiqué le climat actuel et les tensions exercées contre tous ceux qui critiquent le régime, citant le cas du chroniqueur Mohamed Boughalleb « interdit de tous les plateaux télévisés ou radiophoniques », mais aussi celui des nombreux patrons de médias poursuivius dans des affaires.