La présidente de l'Association tunisienne des Femmes démocrates (ATFD), Neila Zoghlami, a estimé, vendredi 8 mars 2024, coïncidant avec la Journée internationale des droits des femmes, que l'Etat tunisien est en train de se dérober de ses responsabilités face aux femmes. Pour Neila Zoghlami, l'Etat a failli à son devoir envers les femmes à tous les égards. Elle a attiré l'attention sur le fait que les féminicides se sont aggravés ces dernières années, au point où on enregistre en moyenne trois par mois, sans comptabiliser les suicides.
Mme Zoghlami a ainsi souligné, au micro d'Elyes Gharbi lors de son passage à l'émission Midi Show sur Mosaïque Fm, le recul de certains acquis et même de certaines lois notamment en ce qui concerne la parité dans la loi électorale, le musellement des voix par le décret 54, le recul par rapport au décret-loi n°2011-88 des associations, etc. « Nous faisons face à la marginalisation, aux abus économiques, inégalité des salaires et de l'héritage, et essayions de casser le mur du silence de la violence contre les femmes et les féminicides, etc. Où est l'Etat, où se positionne-t-il ? Où en sont les politiques et stratégies de l'Etat par rapport à toutes ces problématiques ? Quelles sont ses réponses ? », s'est-elle interrogée. Elle a noté l'utilisation des femmes les plus démunies médiatiquement à des fins politiques et dans les campagnes électorales. Et de marteler : « Mais qu'avons-nous fait pour elles ? Où sont les lois en leur faveur ? ».
L'Etat doit assumer ses responsabilités face aux crises que vit le pays actuellement, et les femmes particulièrement, a-t-elle soutenu, car, et toujours selon elle, la femme subit doublement les difficultés et les crises. Elle a affirmé que l'abondan scolaire des filles est en train de s'aggraver chaque année. Idem pour les problèmes de transport scolaire. Elle a aussi noté la non-application du salaire minimum agricole garanti (SMAG) pour les femmes travaillant dans le domaine agricole.