L'avocate Ines Harrath est revenue, mercredi 24 juillet 2024, en détail sur l'arrestation de Mossâab Gharbi, Ajmi Lourimi et Mohamed Ghannoudi, ainsi que sur les accusations qui leur sont attribuées. Mohamed Ghannoudi faisait l'objet d'un avis de recherche de la part d'un officier de la police judiciaire avant l'ouverture d'une information judiciaire en rapport avec un dossier concernant les dirigeants d'Ennahdha. Après vérification, il s'est avéré que cet avis remontait à l'automne dernier. Mohamed Ghannoudi se trouvait dans sa voiture accompagné d'Ajmi Lourimi et de Mossâab Gharbi, en direction de la ferme de Mossâab Gharbi. Ils ont été arrêtés par une patrouille, et il s'est avéré que Ghannoudi faisait l'objet d'une recherche.
Après de nombreuses procédures judiciaires et dix jours de détention, Ajmi Lourimi et Mossâab Gharbi ont été inculpés conformément aux dispositions de l'article 18 de la loi n° 2003-75 du 10 décembre 2003 relative au soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d'argent. L'article dispose ce qui suit : « Est puni de cinq à douze ans d'emprisonnement et d'une amende de cinq mille à vingt mille dinars quiconque procure un lieu de réunion aux membres d'une organisation, entente ou personnes en rapport avec des infractions terroristes, aide à les loger ou les cacher ou favoriser leur fuite, ou leur procurer refuge, ou assurer leur impunité, ou bénéficier du produit de leurs méfaits ». L'avocate avait par ailleurs indiqué, dans une précédente publication, que les prévenus n'avaient pas été nourris depuis le lundi 22 juillet à 16 heures jusqu'à mercredi 24 juillet 2024 à 4 heures, correspondant la fin de leur audition et leur transfert vers la prison après l'émission des mandats de dépôt. Elle a appelé les membres de l'Instance nationale de prévention de la torture à vérifier les conditions de détention. Me Harrath avait aussi révélé que les trois concernés avaient été interdits de changer de vêtements et de se laver durant les dix jours de la garde à vue. Pour rappel, le secrétaire général du parti Ennahdha, Ajmi Lourimi, avait été arrêté dans la soirée du samedi 13 juillet 2024 en compagnie de Mohamed Ghannoudi et Mossâab Gharbi. Le juge d'instruction principal du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis, le 24 juillet 2024, un mandat de dépôt à l'encontre des trois concernés.