Le président de l'Association tunisienne des économistes (ASECTU), universitaire et expert en économie, Habib Zitouna, est intervenu ce lundi 7 juillet 2025 afin de revenir sur la hausse du taux d'inflation. S'exprimant sur les ondes d'Express FM, il a d'abord rappelé que le taux actuel d'inflation est de 5,4 %, ce qui signifie que, par rapport à la même période de l'année dernière, les prix ont augmenté de 5,4 %. Il a également souligné que, même après le record enregistré en février 2023, où ce taux avait dépassé les 10 % — une première dans l'histoire économique tunisienne — le taux d'inflation actuel reste relativement élevé avec une valeur de 5,4 %. « Ce que nous constatons, c'est qu'il y a une inflation de la masse monétaire en circulation », a-t-il poursuivi, tout en précisant que celle-ci est proportionnelle au taux d'inflation. Il a rappelé que la masse monétaire avait augmenté de 15 % durant la période précédente, ce qui constitue selon lui un risque majeur. Habib Zitouna a également précisé que 26 % du panier de consommation utilisé pour le calcul de l'inflation est constitué de produits alimentaires, tout en affirmant que ces derniers ont connu des hausses de prix supérieures à la moyenne de 5,4 %. « Par exemple, les prix des légumes et des fruits frais ont augmenté de plus de 25 % par rapport à la même période l'année dernière, alors même que nous avons connu une saison pluvieuse », a-t-il dénoncé. Il a ensuite expliqué que ce marché souffre d'un déséquilibre imminent. L'invité de Wassim Ben Larbi est également revenu sur les secteurs du logement et du transport, dont les indices ont, selon lui, tiré l'inflation vers le bas. À l'inverse, la catégorie des hôtels, cafés et restaurants (11 %), ainsi que celle de l'habillement, ont enregistré des hausses supérieures à la moyenne. « D'un point de vue global, ce que nous pouvons en tirer, c'est que la demande dépasse l'offre », a-t-il ajouté. Il a estimé qu'en tant qu'économiste, il considère que « nous menons un train de vie supérieur à nos capacités ». M. Zitouna a ensuite rappelé que le déficit budgétaire joue un rôle important dans cette situation. « 14,6 milliards de dinars ont été prêtés par la Banque centrale de Tunisie aux banques privées », a-t-il précisé. « Si l'on veut faire baisser le taux d'inflation, il faut impérativement stabiliser le budget », a conclu le président de l'ASECTU. Il a également rappelé que la détérioration des services publics contribue indirectement à la hausse de l'inflation.