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Moncef Marzouki, entre mensonges et réécriture de l'Histoire
Publié dans Business News le 18 - 12 - 2024

Rejeté par le peuple, honni par le régime, l'ancien président Moncef Marzouki continue à vouloir exister en multipliant les déclarations polémiques, en cultivant les clivages et en proférant les mensonges. Il réécrit l'Histoire se dédouanant de tout, accusant tout le monde.

Il a presque 80 ans, il est médecin et a été président de la République, mais continue à agir comme un jeune politicien néophyte à la recherche d'une petite existence et d'un brin de reconnaissance. Il est prêt à tout pour ce faire, quitte à mentir éhontément, à falsifier l'Histoire et à salir la mémoire des morts et ceux qui sont à terre. Moncef Marzouki est incorrigible et reste égal à lui-même, celui qui n'apprend rien, ni de ses erreurs, ni de celles des autres.
Lundi 16 décembre 2024, à l'occasion du 14e anniversaire officiel du déclenchement de la révolution tunisienne, il diffuse une vidéo de 21 minutes sur sa page Facebook dans laquelle il fustige le parti islamiste Ennahdha, ses successeurs feu Béji Caïd Essebsi et Kaïs Saïed, les médias et les Tunisiens de la classe moyenne. Au passage, il ne manque pas de dresser un tableau embelli de sa propre personne (cliquer ici pour voir la vidéo et son décryptage) comme si tout le monde a commis des erreurs, sauf lui.

Un discours indécent et clivant
Les indécences de la vidéo de M. Marzouki sont nombreuses. Sur la forme, il est politiquement intolérable de tirer sur une personne décédée et une autre à terre. Béji Caïd Essebsi qu'il qualifie régulièrement de chef de la contre-révolution n'est plus là pour se défendre, puisqu'il est mort. Il oublie que feu Caïd Essebsi n'est pas entré au palais à la faveur d'un putsch, mais élu bel et bien par le peuple avec plus de 55 % des voix. Durant son mandat, feu Caïd Essebsi a respecté mordicus la constitution et n'a, d'aucune façon, tenté de détricoter, en dépit de ses nombreuses contradictions et bombes à retardement.
Tout aussi indécent d'attaquer Ennahdha dont les principaux dirigeants sont en prison, incapables donc de se défendre, et à qui il doit l'entrée au palais de Carthage. Elu avec seulement sept mille voix, Moncef Marzouki ne serait jamais, au grand jamais, devenu président de la République sans l'appui d'Ennahdha.

Des réactions indignées des islamistes
En dépit de l'absence de dirigeants charismatiques, deux personnalités politiques ont réagi pour défendre Ennahdha et rappeler à Moncef Marzouki certaines vérités en le confrontant à ses mensonges.
Dans un long post Facebook publié mardi 17 décembre, l'ancien dirigeant du parti islamiste radical El Karama, Abdellatif Aloui, a fustigé Moncef Marzouki lui conseillant de se taire.
« Moncef Marzouki vient maintenant conseiller aux Syriens de faire l'inverse de ce qu'a fait Ennahdha ! Je suis d'accord avec toi, ok, mais oublions Ennahdha un instant, puisque le parti est en train de payer ses erreurs, dis-nous toi ce que tu as fait ! Tu as bien été président de la République et non activiste de la société civile, qu'est-ce que tu as fait ? Ils t'ont « tartourisé » (ridiculisé) et rendu un objet de divertissement dans leurs médias, ils t'ont diffamé et injurié des pires manières, y compris les plus dégradantes, comme a fait Ben Brik, et qu'est-ce que tu as fait ?
Tu es fier de dire que tu n'as jamais déposé plainte contre eux (ce qui est faux, NDLR), mais tu crois vraiment que les présidents doivent être fiers de cela ?
Tu as été le représentant de l'Etat, ton humiliation de cette manière revient à dire que l'on humilie l'Etat, la présidence, la révolution et le peuple. C'est ce qui leur a permis de franchir toutes les lignes rouges, d'être convaincus qu'ils sont au-dessus des sanctions et les a autorisés à s'attaquer à tous les autres acteurs politiques. Ta méthode diffère-t-elle de celle d'Ennahdha ? Est-ce que tu étais plus strict dans l'application de la loi qu'Ennahdha ?
Quand les syndicats sécuritaires t'ont crié « Dégage », qu'as-tu fait ? As-tu été déterminé pour réagir pour que maintenant tu viennes critiquer Ennahdha pour sa mollesse ? »
La réaction de Abdellatif Aloui a encouragé plusieurs personnalités islamistes à rebondir sur la vidéo de l'ancien président le fustigeant à leur tour pour souligner son ingratitude et l'absence de toute honnêteté intellectuelle. La falsification de l'Histoire, alors qu'elle est encore toute fraîche, ne passe pas.


Soumaya Ghannoushi contre-attaque
La deuxième réaction, le même jour, pour remonter les bretelles de Moncef Marzouki est venue de Soumaya Ghannoushi, fille de Rached Ghannouchi, président du parti. Bien qu'elle soit techniquement étrangère au parti, elle a estimé qu'elle ne pouvait pas observer le silence face à tant d'arrogance et de mensonges.
Elle a réagi à travers un long post Facebook, elle aussi, ainsi que dans un article publié dans son journal Meem Magazine. Elle rebondit sur une interview donnée par M. Marzouki à un média arabe dont le contenu est similaire à celui de la vidéo.
Mme Ghannoushi dit : « Moncef Marzouki conseille les Syriens, joyeux de leur révolution, de faire l'inverse d'Ennahdha. Naturellement, l'expérience d'Ennahdha a ses pours et ses contres (…), mais puisqu'on est en train de conseiller nos parents syriens, je les invite sincèrement à ne pas répéter l'expérience d'Ennahdha en choisissant une personne extérieure à leur parti pour occuper le poste de président de la République, afin qu'il occupe à la fois le siège du régent et de l'opposant.
Je suis dans l'obligation de rappeler que le docteur Moncef Marzouki a été intronisé par Ennahdha, puisque le parti était majoritaire au parlement, lui qui n'a récolté que sept mille voix, sans plus. Un nombre qui ne lui permettait que d'être un simple député, sans plus. C'était dans le cadre de la cohésion nationale participative.
Mes conseils à nos frères du Levant sont de faire en sorte de rédiger une constitution claire et harmonieuse, avec un régime soit présidentiel soit parlementaire. La constitution ne doit pas être hybride, comme cela a été le cas en Tunisie puisqu'Ennahdha a cédé aux pressions des ''partenaires politiques'', à leur tête Dr Moncef. Le parti a donné davantage de prérogatives au président de la République, au détriment du parlement et du gouvernement, ce qui a permis le putsch de Kaïs Saïed sur le parlement avant de se retourner contre la constitution par la suite ».
Troisièmement, parmi les erreurs d'Ennahdha, celle de céder aux chantages des ''partenaires politiques'' qui se sont cachés derrière la citadelle présidentielle et ont commencé à exiger un gouvernement de technocrates et à ce qu'ils ont appelé la neutralisation des ministères de souveraineté, sous prétexte de contrer l'hégémonie d'Ennahdha qui a, pourtant, remporté haut la main les élections. C'était là la plus grande faille par laquelle s'est engouffrée la contre-révolution pour gagner le pouvoir.
Après les assassinats politiques, et alors que le timing exigeait l'unité des institutions révolutionnaires, Ennahdha s'est retrouvé entre deux feux : ses partenaires de l'intérieur du pouvoir qui lui demandaient d'abandonner les ministères de souveraineté (Intérieur, Justice et Affaires étrangères) et donc de lui retirer de force le pouvoir que lui a octroyé le peuple et, de l'autre côté, le sit-in Errahil qui veut faire sortir Ennahdha du pouvoir totalement.
Je rappelle que parmi les exigences de l'opposition de l'époque, ainsi que celle du quartet (récipiendaire du Prix Nobel de la Paix NDLR), il y avait celle de faire sortir Marzouki du pouvoir avec le gouvernement Ennahdha, mais Ennahdha a choisi de faire maintenir gracieusement Marzouki à la présidence (…) ».

Aucune légitimité pour commenter l'actualité
En dépit de quelques approximations et raccourcis historiques, M. Aloui et Mme Ghannoushi ont rappelé à M. Marzouki plusieurs vérités et certains services rendus par Ennahdha sans lesquels Moncef Marzouki ne serait jamais ce qu'il est devenu aujourd'hui. Le parti islamiste lui a offert une carte visite en or, celle d'ancien président de la République qui parcourt le monde gratuitement pour donner des conférences grassement rémunérées. Ils ont aussi mis en exergue l'égo surdimensionné d'un homme qui refuse de reconnaitre ses innombrables erreurs.
Moncef Marzouki est aujourd'hui un homme seul, mais avait-il vraiment un soutien du peuple qu'il prétend parler en son nom ? En 2011, il n'a eu que 7000 voix. En 2014, il a obtenu grâce au vote islamiste 1,092 million de voix (33,43 %) au premier tour et 1,378 million de voix (44,32 %) au second tour. En 2019, c'était une bérézina avec 100.338 voix (2,97 %) le classant onzième.
M. Aloui et Mme Ghannoushi ont rappelé des faits indéniables, mais les chiffres sont encore plus têtus. Le peuple n'a jamais été avec Moncef Marzouki contrairement à ce qu'il prétend, les politiciens de tous bords ont du mépris pour lui et les médias ne l'ont jamais ménagé à cause de tous ses mensonges et ses clivages.

Des relations tendues avec tout le monde
Ses relations avec le pouvoir actuel sont plus qu'exécrables. Moncef Marzouki se trouve aujourd'hui poursuivi dans plusieurs affaires judiciaires déclenchées par le régime de Kaïs Saïed et condamné par contumace à deux peines de prison ferme, l'une de huit ans et l'autre de quatre ans.
Quant à son éternel dada, les médias, Moncef Marzouki se prend un malin plaisir de les vilipender à chaque sortie, mais s'est-il interrogé un jour pourquoi il s'est mis à dos ces médias ? A-t-il été un jour le politicien chevronné qui travaille professionnellement pour obtenir des relations apaisées avec les médias ?
Moncef Marzouki s'est toujours pris et se prend encore pour le nombril du monde se croyant plus intelligent que tous. Les faits et les chiffres démontrent le contraire, il n'a réussi qu'une chose, se mettre tout le monde à dos, y compris ses fidèles partenaires d'hier à qui il doit l'essentiel de sa carrière.
Plutôt que de se remettre en question et prendre sa retraite, comme l'a fait son ancien partenaire Mustapha Ben Jaâfar, il cherche continuellement à occuper le devant de la scène croyant qu'il a encore quelque chose à donner.
Il oublie qu'il a eu l'occasion de le faire et qu'il a eu son heure et qu'il a gâché l'opportunité de bien faire. Si la Tunisie et les Tunisiens sont aujourd'hui dans le marasme actuel, c'est, en partie, à cause de lui.


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