Le 21 janvier 2025, le tribunal de première instance d'Ariana a condamné le blogueur et membre du groupuscule des blogueurs libres, Moez Haj Mansour, à une amende de 500 dinars pour atteinte à autrui via les réseaux sociaux. Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par le président de la chambre syndicale nationale des cliniques privées relevant de l'Utica, Boubaker Zakhama, en réaction aux critiques formulées par Moez Haj Mansour à l'encontre du système de santé tunisien. Dans un statut publié sur Facebook, vendredi 25 janvier 2025, Moez Haj Mansour est revenu sur cette affaire, dénonçant le jugement comme une atteinte à la liberté d'expression et un exemple du dysfonctionnement de la justice en Tunisie.
L'activiste avait, dès 2020, publié des articles et participé à des interventions médiatiques pour critiquer les cliniques privées. Il dénonçait notamment leur refus de soigner des patients sans paiement préalable de sommes exorbitantes, atteignant jusqu'à 60.000 dinars. Il avait également pointé des pratiques graves au sein de ces établissements, comme l'importation et l'utilisation de stents cardiaques défectueux ayant causé des décès, sans qu'aucune poursuite judiciaire ne soit engagée. Dans son statut, Moez Haj Mansour a rappelé un épisode de 2021 : « Les juges de la chambre pénale 1, qui ont examiné cette affaire, avaient participé à une grève ouverte d'un mois en avril 2021 pour protester contre le refus d'une clinique privée d'accepter et de soigner la juge Sonia Aridhi, faute de posséder une somme de 30.000 dinars et un carnet de chèques. Ce refus a conduit à son décès en raison de l'absence d'assistance » Il a également critiqué le pouvoir judiciaire en Tunisie et conclu : « Le peuple tunisien souffrira encore longtemps, très longtemps, d'une justice dépourvue d'équité. »