La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a publié, jeudi 30 janvier 2025, une lettre adressée au public, relayée par son comité de défense. Dans ce message émouvant, elle dénonce ce qu'elle considère comme un mécanisme de répression dirigé contre elle et annonce son refus de reconnaître la légitimité des procédures judiciaires à son égard. Depuis son incarcération, Abir Moussi estime être victime d'un massacre judiciaire motivé par des raisons politiques. Elle soutient que son arrestation et son procès sont le prix à payer pour son engagement en faveur de l'Etat national et pour ses critiques du pouvoir en place. Elle remercie ses partisans qui ont manifesté pour sa cause et ceux qui continuent de revendiquer sa libération. Cependant, elle déplore ce qu'elle considère comme une dérive autoritaire de l'appareil judiciaire, devenu un instrument du pouvoir exécutif.
Dans sa lettre, Abir Moussi déclare ne plus reconnaître la légitimité des procès à son encontre. Elle estime que l'absence d'une Cour constitutionnelle et l'expiration des décrets pris sous le régime de l'état d'exception rendent les poursuites nulles. Elle remet en question l'indépendance de la justice, dénonçant des instances soumises au pouvoir exécutif et des décisions contraires aux principes fondamentaux du droit. La présidente du PDL rejette toute décision fondée sur le décret-loi 54 de 2022, qu'elle qualifie d'anticonstitutionnel et liberticide. Ce texte, prétendument adopté pour lutter contre les crimes informatiques, a été largement critiqué par les défenseurs des droits humains pour son utilisation contre les opposants politiques et les journalistes. Moussi affirme que toutes les condamnations fondées sur ce décret ne peuvent avoir de valeur légale.
Par ailleurs, elle demande à ses avocats de ne plus la représenter devant les tribunaux, de refuser toute autorité judiciaire émanant de la justice et de signaler les obstacles rencontrés aux instances nationales et internationales. Elle dénonce également les conditions de sa détention, notamment l'interdiction de voir sa fille et l'impossibilité de gérer ses affaires personnelles. Selon elle, ces mesures visent à l'éliminer politiquement. Abir Moussi conclut sa lettre en réaffirmant sa détermination à poursuivre son combat, y compris au niveau international. Elle prévoit de contester devant les instances judiciaires internationales toutes décisions défavorables prises à son encontre en Tunisie.