Le président de l'Instance nationale de la prévention de la torture (INPT), Fathi Jarray, a affirmé, dans une déclaration accordée à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP), mercredi 5 février 2025, que l'Instance visite tous les centres de détention et de garde à vue et qu'elle n'a jamais été empêchée de mener à bien sa mission par aucune partie. Le président de l'INPT a déclaré que l'Instance avait rendu visite à des personnalités publiques, politiques ou médiatiques incarcérées. Selon lui, leur situation n'est pas idéale, mais elle est meilleure que celle des autres détenus, car ils ne sont pas placés dans des cellules surpeuplées et bénéficient d'une assistance médicale, certes limitée, mais existante. L'Instance a recommandé de renforcer les soins médicaux et de garantir le respect de leurs droits. Fathi Jarray a qualifié d'« alarmants » les chiffres liés à la surpopulation carcérale, soulignant que le nombre de détenus est passé d'environ 22.000 durant la période couverte par le rapport (2018-2021) à plus de 32.000 actuellement. Il a précisé que certaines prisons qui n'étaient pas surchargées, comme la prison pour femmes de la Manouba, le sont désormais, ce qui affecte négativement tant les conditions de détention des prisonniers que les conditions de travail des agents pénitentiaires. Il a conclu en affirmant que l'Etat devait privilégier les peines alternatives, telles que les amendes, pour les infractions ne justifiant pas une incarcération. Plus de 60 % des détenus dans les prisons tunisiennes purgent des peines n'excédant pas une année ou quelques mois, a-t-il souligné.
