Après les émiratis et les Qataris, c'est au tour d'une banque islamique du Golfe de s'intéresser au marché tunisien et de décider d'y investir quelques milliards de dollars. La Gulf Finance House, l'une des banques islamiques leaders dans le Golfe, a en effet décidé d'implanter un méga Port financier à Tunis d'un coup de trois milliards de dollars. Le projet a été présenté jeudi 13 décembre 2007 au président Zine El Abidine Ben Ali par M. Esam Jenahi, Président de Gulf Finance House qui a tenu, juste après, une conférence de presse. Le projet en question sera implanté à la zone de Raoued Nord et sera totalement achevé à l'horizon 2010. S'étalant sur une superficie de 450 hectares, il aura quatre composantes clefs : un Corporate Center, un Centre d'Investissement Bancaire et de Conseil, un Centre d'assurance et de réassurance ainsi qu'un Centre de transactions. Comme l'exige tout projet de cette envergure, viendront s'jouter à ces quatre composantes des bâtiments résidentiels, des banques off shore et des banques d'affaires, des hôtels, un petit campus universitaire (où il y aura essentiellement des facultés économiques, de gestion et de technologies), des sociétés de consulting et, naturellement, des zones commerciales, de loisirs et de tourisme. En outre, apprend-on, il y aura une marina, un golf et un stade. D'après les maquettes sur ordinateurs présentées lors de la conférence de presse, on verra deux très grndes tours en face de la marina qui seront érigées au bon milieu de la zone. Ce projhet devra à terme générer quelques 16.000 emplois et voir injectés quelques deux milliards de dollars par les sociétés qui vont s'implanter. Ce qui fera un total de cinq milliards de dollars qu'on verra du premier coup grâce à cette banque islamique. Interrogé par Business News sur la question de l'achat des terrains (appartenant normalement au domaine public) et le prix de l'achat, M. Jenahi a répondu que cette question est en cours de négociation avec les pouvoirs publics et qu'elle sera réglée au cours du premier trimestre. M. Jenahi n'a pas voulu être plus explicite à ce sujet. On conclura donc que le projet passera certainement devant les deux chambres parlementaires à l'instar de l'autre méga projet émirati de Sama Dubaï. On apprend, cependant via un communiqué de presse, qu'un protocole d'accord avait été signé, quelques semaines auparavant déjà, entre Gulf Finance House et le gouvernement tunisien. Pourquoi le choix de la Tunisie pour un tel méga projet ? M. Jenahi répond que la sélection de la Tunisie pour abriter un tel port financier a été mûrement réfléchie. Outre l'aspect de la stabilité politique et de l'indépendance de la justice (il louera longuement à cet effet la politique du Chef de l'Etat), M. Jenahi met en exergue certains points déterminants et observés par l'ensemble des investisseurs étrangers. Après une longue étude des marchés africain et nord-africain, la Tunisie a été retenue grâce au flux d'IDE observé ces dernières années, à son taux de croissance et ses ressources humaines. Il précise que ce dernier point est assez déterminant quand on sait que le coût salarial représente à lui seul entre 50 et 60% des dépenses des banques. « Grâce à la politique du Président Ben Ali, les coûts salariaux sont fort avantageux pour les IDE » déclare M. Jenahi. Autant de facteurs qui ont favorisé le choix de la Tunisie devant ses voisins proches et moins proches et qui font que la Tunisie attire de plus en plus d'investisseurs arabes.