La mère de Rayen Khalfi, jeune détenu incarcéré à la prison civile de Bizerte et présumé victime d'actes de torture, s'est vue refuser l'accès à son fils à l'hôpital Razi, où il est actuellement pris en charge, et ce malgré une autorisation officielle de visite. Dans une déclaration à Business News, ce lundi 5 mai 2025, elle a indiqué s'être rendue à l'hôpital à 16 heures aujourd'hui. Sur place, il lui a été répondu que les horaires de visite étaient dépassés. Lorsqu'elle a insisté, en présentant l'autorisation, on lui aurait finalement affirmé que le médecin avait interdit les visites.
Rayen Khalfi a été transféré, selon son avocate Rihab Ben Abda Smaali, à l'hôpital Razi suite à une grave dégradation de son état de santé en détention. Dans l'émission Studio Wataniya animée par Zina Zidi sur la Radio nationale, l'avocate a précisé que, lors d'un entretien, son client lui a directement montré des traces de violence sur son corps : « Il a enlevé son pull et m'a montré les bleus sur son dos, son corps et sa main... Il a une brûlure au niveau de la paume de la main gauche... Il a des cicatrices sur son épaule droite... J'ai vu cela de mes propres yeux... Il m'a fait part de son envie de mourir ».
Depuis plusieurs jours, des ONG et des avocats dénoncent des actes de torture subis en prison et réclament l'ouverture d'une enquête indépendante. De son côté, le ministère de la Justice a formellement démenti, dimanche 4 mai, les accusations visant l'administration pénitentiaire de Bizerte. Il affirme qu'aucune trace de violence n'a été constatée lors des inspections menées par le parquet, l'inspection des prisons et un juge d'instruction. Le ministère dénonce une manipulation, notamment à travers l'utilisation d'une photo ancienne, et annonce des poursuites contre les auteurs des allégations. L'Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), quant à elle, maintient ses accusations, appelle à la libération de Rayen Khalfi et exige l'ouverture d'une enquête indépendante.