Le ministère public près le Tribunal de première instance de Sousse 1 a ordonné, dimanche 30 mars 2025, l'ouverture des enquêtes nécessaires pour révéler les circonstances de la mort suspecte de l'homme d'affaires Ali Ghedamsi, décédé alors qu'il purgeait sa peine à la prison civile de Messadine, dans le gouvernorat de Sousse. En novembre 2024, le juge d'instruction du tribunal de première instance de Tunis avait émis des mandats de dépôt contre Ali Ghedamsi, Lazhar Loungou, ancien directeur général des services spécialisés au ministère de l'Intérieur, ainsi que contre le frère de l'ancien député Lotfi Ali, pour des accusations liées à la formation d'une association de malfaiteurs en vue d'escroquerie et de blanchiment d'argent. Ali Ghedamsi faisait l'objet de six interdictions de voyage émises par le juge d'instruction au tribunal de Sousse 1, qui ont été confirmées par la chambre d'accusation de la cour d'appel de Sousse. Il convient de noter qu'Ali Ghedamsi souffrait de plusieurs maladies, dont un cancer avancé qui nécessitait un traitement spécifique, un régime alimentaire particulier et des conditions de séjour adaptées. Malgré l'aggravation évidente de son état de santé, documentée par un dossier médical, les demandes de libération pour pouvoir suivre un traitement approprié ont été systématiquement rejetées, y compris lors d'une audience tenue le 18 mars. Selon les témoignages, Ali Ghedamsi a été transféré en urgence à l'hôpital universitaire Farhat Hached de Sousse dans un état critique, après une longue période de négligence et d'absence de soins médicaux adéquats au sein de la prison civile de Messadine. Son décès à l'hôpital est considéré par plusieurs observateurs comme le résultat d'un manque de prise en charge médicale appropriée pendant son incarcération. Des voix, notamment celle de Mostafa Abdelkebir, président de l'Observatoire tunisien des droits de l'Homme, dénoncent cette situation comme une forme de répression supplémentaire et appellent à ce que justice soit faite.