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Il voulait siffler la fin de la récréation, il a sifflé celle de l'Utica
Publié dans Business News le 11 - 06 - 2025

Jouer son rôle d'organisation nationale, rester dans le bon giron, maintenir son influence et défendre ses affiliés, dans le contexte politique d'après 25 juillet, est sûrement une mission difficile, mais de là à la rater comme le fait l'Utica, il y a un monde !

De la récréation au naufrage
Être à ce point incapable de défendre les entreprises et leurs chefs devant des lois et des initiatives destructrices comme la loi sur les chèques ou l'amendement du Code du travail, en plus d'être complètement inexistant sur le plan politique en termes de force de proposition et de progrès, le tout dans le cadre d'un marasme économique avec un leadership en crise de légitimité : il faut le faire !
Si l'on voulait détruire cette organisation, on ne s'y prendrait pas autrement. Il est vrai que chercher du courage politique du côté du grand bâtiment de Cité El Khadhra ressemble au début d'une bonne blague, mais il y a quand même un rang à tenir.

Pendant que l'Utica s'enlise, d'autres patronats prennent leur légitimité…
Nous avions, à un moment, critiqué le patronat tunisien en disant qu'il se trouvait cantonné à accompagner les ministres dans leurs voyages pour faire belle figure et donner l'impression d'être actif. Mais même ça, ils ne l'ont plus. C'est Aslan Berjeb, président de la très active Conect, qui a accompagné le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, lors d'une tournée dans les pays scandinaves.
Certains en ont conclu que la Conect a désormais remplacé l'Utica dans les délégations officielles et pour nouer des contacts avec leurs homologues des pays étrangers. Ce qui est sûr, c'est que le président de la Conect, Aslan Berjeb, a été élu lors d'un congrès tenu dans les temps et qui jouit d'une légitimité incontestable. Ce n'est pas le cas du côté de la poussiéreuse Utica. En faisant le dos rond et en ne faisant pas de vagues devant les dérives du régime, Samir Majoul et l'Utica pensaient peut-être passer entre les gouttes et conserver un minimum d'avantages liés à l'historique de l'organisation, comme avoir des entrées au sein du régime et garder la compagnie des ministres.
Mais il s'est avéré que même cela n'est pas garanti, en faisant le difficile effort de croire qu'il s'agit déjà d'un objectif. Pendant que la Conect crée divers groupements et renforce ses rangs, l'Utica se morfond dans la complaisance et l'illégitimité.

La stratégie du silence et de la soumission mène à l'effacement
Il est loin, le temps où Samir Majoul posait, de manière si théâtrale, son sifflet rouge sur la table en réclamant « la fin de la récréation ». Aujourd'hui, il ne le fait plus, même dans les salles des commissions parlementaires qui entendent encore l'Utica. D'ailleurs, on ne sait même plus de quand date la dernière sortie médiatique de Samir Majoul : pourquoi s'exposerait-il à des questions gênantes et pourquoi serait-il obligé de rendre des comptes ? Il faut dire que Samir Majoul n'aime pas ça.
Quand on retarde de plus de deux ans la tenue du 17ᵉ congrès de l'organisation et quand on se cramponne au poste de président de l'Utica sans aucune autre légitimité que celle de la complaisance du pouvoir, on n'est pas enclin à la reddition de comptes et à la transparence. Officiellement, le mandat de Samir Majoul à la tête de l'organisation patronale a pris fin en janvier 2023. Depuis cette date, et même avant, le patronat tunisien est dans un état de paralysie presque totale. Plusieurs voix se sont élevées, y compris de l'intérieur de l'Utica, pour dénoncer cette situation, mais rien n'y fait pour l'instant. L'organisation s'est faite toute petite depuis maintenant des années, refusant de réagir à la détérioration de la situation économique, aux arrestations de chefs d'entreprise et à la diabolisation croissante des hommes d'affaires. Tout cela en espérant ne pas s'attirer le courroux du régime en place. L'Utica a réussi à éviter la colère du régime, mais à la place, elle s'est attirée son mépris et son dédain.

Majoul s'accroche, les patrons se détachent
Samir Majoul et l'Utica sont désormais les comparses de l'illusion que présente le pouvoir en place. Une illusion selon laquelle tout va bien et le pays est sur la bonne voie. Une illusion selon laquelle le pouvoir continue de collaborer efficacement avec les organisations nationales « réellement patriotes » et conscientes de l'importance de cette « étape historique », pour reprendre les éléments de langage du régime actuel. D'une organisation nationale respectée et entendue, l'Utica est passée à un petit syndicat sans envergure, tout juste bon à faire de la figuration. C'est non sans douleur que les hommes d'affaires et les chefs d'entreprise assistent à la déliquescence d'une organisation autrefois éclatante. Certains tentent de contester en interne, d'autres préfèrent claquer la porte, mais la centrale patronale reste verrouillée par Samir Majoul, qui refuse obstinément de céder la place. Il voulait siffler la fin de la récréation, le voilà qui siffle la fin de l'Utica.


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