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Non, Elyes Chaouachi n'est pas un terroriste, il est juste un fils digne !
Publié dans Business News le 30 - 06 - 2025

Après avoir jeté en prison les politiciens, le régime s'attaque maintenant à leurs familles pour leur faire vivre, à leur tour, l'enfer.
Ainsi, et en toute illégalité, on a transféré les prisonniers politiques dans diverses prisons du pays, loin de leurs domiciles, ce qui complique la tâche de leurs parents, obligés désormais de parcourir des centaines de kilomètres pour la visite hebdomadaire et livrer nourriture, vêtements et médicaments.
Mais il n'y a pas que les politiciens résidant dans le pays qui sont dans le viseur du régime : il y a également ceux vivant à l'étranger, bien plus bruyants et efficaces. Ils contactent les instances internationales, font du lobbying et multiplient les manifestations et les sorties médiatiques pour dénoncer le régime de Kaïs Saïed.

L'arme du terrorisme contre les opposants à l'étranger
Pour les faire taire, le régime a ouvert des instructions judiciaires et lancé des mandats d'amener internationaux. L'accusation favorite : le terrorisme. Certains opposants ont même été lourdement condamnés, à l'image de l'ancien président Moncef Marzouki, de l'ancien député Imed Daïmi ou encore de l'ex-bâtonnier Abderrazak Kilani, tous trois frappés par des peines de 22 ans de prison, prononcées par contumace il y a une dizaine de jours.
Des condamnations qui défient l'entendement, tant elles sont disproportionnées et déconnectées de toute réalité. Car ces hommes, quoi qu'on pense d'eux, n'ont jamais prôné la violence de leur vie. Comment peut-on, sans rougir, les accuser de terrorisme ?

Quand la traque touche les enfants
Ce régime n'étant plus à un surréalisme près, il vient d'élargir ses accusations infâmantes aux familles des politiciens.
C'est ce dont a été victime la semaine dernière Elyes Chaouachi, fils de l'ancien ministre et actuel prisonnier politique Ghazi Chaouachi.

Chaouachi fils doit faire face à trois accusations de terrorisme. Dans les trois affaires, on le suspecte d'avoir rejoint une organisation terroriste. Quelle est cette organisation ? Personne ne sait. Comment l'a-t-il rejointe ? Mystère. Qu'a-t-il fait, concrètement, pour mériter ces accusations ? Aucune réponse. Pourquoi trois affaires et non une seule ? Silence. Et des preuves ? Même pas l'ombre d'un début de commencement.
Ce que l'on sait, en revanche, c'est qu'Elyes Chaouachi est omniprésent sur les réseaux sociaux et qu'il alerte régulièrement les organisations internationales sur le sort réservé à son père et aux autres prisonniers politiques. Une voix qui dérange, un activisme que le régime n'a jamais digéré.

L'empêcheur de comploter en rond
Elyes Chaouachi est un trublion pour le régime. Il étale au grand jour tout ce que le pouvoir veut cacher. Ainsi, c'est grâce à lui que l'on a connu les noms des différents juges concernés par l'affaire du complot contre l'Etat. C'est grâce à lui également que les Tunisiens ont eu accès aux PV et découvert, ahuris, que les accusations étaient montées de toutes pièces et même surréalistes pour certaines d'entre elles.
On se rappelle encore de ce prévenu décédé en 2020, mais qui a comploté contre l'Etat en 2022 (selon le PV du juge). C'est aussi grâce à Elyes Chaouachi qu'on a appris que le juge d'instruction chargé de l'affaire aurait fui à l'étranger, avant de se retrouver lui-même accusé de complot contre l'Etat.
Par ses vidéos et ses posts Facebook, Elyes Chaouachi a détricoté l'affaire de complot contre l'Etat. Il a innocenté, aux yeux d'un pan de la population, son père, mais également les dizaines d'autres politiciens et lobbyistes condamnés dans cette affaire.

Des cailloux dans la chaussure du régime
Malgré lui, Elyes Chaouachi est devenu un personnage public, défenseur des Droits de l'Homme et des libertés. Malgré lui, il est devenu opposant à un régime autocratique qui ne recule devant rien pour faire taire ses opposants.
Sauf que cela ne suffit plus. Les opposants ont des amis, des sympathisants, des familles, et des journalistes croyant en leur innocence. Et ceux-là ne se sont pas tus.

Le régime a réussi à faire taire plein d'observateurs et de politiciens, il a réussi à mettre sous sa botte beaucoup de médias et de juges, mais il lui est impossible de faire taire tout le monde. Il restera toujours des Tunisiens pour défendre leur pays et les causes justes. Elyes Chaouachi fait partie de ces gens-là. Il ne le fait pas uniquement pour son père, il le fait pour les dizaines d'innocents jetés dans les prisons du régime.

Une stratégie vouée à l'échec
En accusant Elyes Chaouachi de terrorisme, le régime espère museler une voix libre. Le salir, lui compliquer la vie, l'inscrire sur les fichiers d'Interpol pour bloquer ses déplacements : autant de manœuvres dérisoires pour tenter d'éteindre ce qu'il ne contrôle plus.
Cette vision est de très court terme. Le régime peut bien inscrire Elyes Chaouachi, Moncef Marzouki, Nadia Akacha ou Youssef Chahed sur les fichiers d'Interpol, mais il oublie un point fondamental sur le fonctionnement de la police internationale : celle-ci exclut systématiquement de ses fichiers les politiciens et les militants poursuivis par leurs pays. Interpol distingue très bien les pays où la justice est indépendante et les accusations sérieuses des pays autocratiques où la justice est au pas.
En impliquant Interpol dans son règlement de comptes contre les militants qui le dérangent, le régime se discrédite à l'international. En accusant Elyes Chaouachi de terrorisme, le régime lui offre une stature internationale de militant des libertés et de défenseur des Droits de l'Homme.
En clair, le régime se tire une balle dans le pied avec cette procédure infâmante à l'encontre d'une personne réputée pour son calme et dont tout un chacun témoigne qu'elle n'a jamais appelé à la violence. S'il y a bien quelqu'un qui complote contre l'Etat, c'est le régime lui-même !

Une agression suspecte
L'histoire ne finit pas là, hélas. Elyes Chaouachi a été victime ce week-end à Lyon (France), où il réside, d'une agression physique et d'une tentative de lui arracher de force son téléphone. Il a même été plaqué au sol à quelques encablures du consulat de Tunis. Des bleus et deux points de suture. Il accuse le régime d'être à l'origine de cette agression et une enquête policière est ouverte.
En attendant les résultats de l'enquête, on s'abstiendra de toute conclusion hâtive. Mais si ce que dit Elyes Chaouachi s'avère exact — et on espère sincèrement que non — alors le régime ne fait pas que tomber dans l'abîme : il y creuse activement. Il ne cherche plus à faire taire ses opposants, il cherche à les briser. Et ce faisant, il se discrédite chaque jour un peu plus.
Pire encore, il renvoie l'image d'un régime aux abois, traquant jusque sur le sol étranger les voix qui le dérangent.


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