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Bizerte n'est pas pressée de faire sa guerre de libération
Publié dans Business News le 02 - 07 - 2025

Les résultats des élections législatives partielles de la circonscription Bizerte-Nord auraient été le sujet de prédilection de la semaine si ce n'était le combat, valeureux et nécessaire, que livrent les jeunes médecins contre la précarité de leur situation. Les électeurs de cette circonscription ont largement ignoré cette élection, malgré toute la lumière braquée dessus.

Une victoire… à 584 voix : la démocratie en version allégée
Seulement 2.623 personnes se sont déplacées aux urnes dimanche dernier, sur un total de 89.632 inscrits sur les listes électorales, si chères au cœur de l'Isie. D'après les résultats obtenus, c'est Mahmoud Essaïed qui arrive en tête des suffrages avec la bagatelle de 584 voix. On parle d'un taux de participation d'un peu moins de 3% pour un siège au Parlement du peuple, là où doit jouer la révolution législative prônée par le président de la République ! Apparemment, Bizerte n'est pas pressée de faire sa « guerre de libération ». Ce qui est sûr, en revanche, c'est que n'importe quel match du CAB aurait attiré plus de personnes dans les gradins du stade. Quant au nombre de voix obtenues par le lauréat de ces élections, il serait largement dépassé par le public présent lors de l'une des soirées du festival estival de Bizerte.
Ce sont des résultats catastrophiques pour l'idée de représentation démocratique et pour la chose politique dans son ensemble. Aussi bonnes soient les intentions, aussi enflammés que peuvent l'être les discours, à coups de « guerre de libération », de « révolution législative et culturelle » ou de « combat sans merci contre les lobbies », il est impossible de faire de la politique quand tout le monde s'en fout.

Quand le Parlement devient un décor et les électeurs des figurants
C'est un signal fort qui émane de la circonscription de Bizerte-Nord : la confiance en les institutions est chancelante et rares sont ceux qui croient qu'un élu a la capacité de changer les choses. Aller voter est perçu comme une perte de temps et d'énergie dont le seul bénéficiaire est celui qui s'assoira sous l'hémicycle du Bardo et percevra un salaire payé par nos impôts.
Dans un moment de lucidité, la députée Fatma Mseddi a commenté la question en indiquant notamment que « le Parlement, selon elle, est devenu un décor sans fonction, où les questions restent sans réponses, les propositions de lois gèlent dans les tiroirs, et l'exécutif avance, seul, convaincu d'incarner à lui seul l'Etat ».
La logique voudrait que l'on s'interroge sur comment nous en sommes arrivés là, mais ce n'est certainement pas chez les députés que l'on trouvera une réponse : ils doivent tous leurs sièges à Kaïs Saïed et à ce qui s'est passé le 25 juillet 2021, il y a déjà quatre ans.
Apparemment, la mayonnaise ne prend plus, en tout cas à Bizerte-Nord, où les gens n'adhèrent plus à un discours révolutionnaire qui s'est avéré creux et sans impact. Il est évident que de simples élections partielles, organisées un dimanche au début de l'été à Bizerte, n'allaient pas mobiliser la population et personne ne pensait voir de longues files de Bizertins attendant de voter. Mais personne non plus ne s'attendait à un tel désintérêt, matérialisé par un taux de participation tout bonnement ridicule. Il est clair qu'il n'y a pas d'adhésion à ce grand projet national incarné par la classe politique actuelle, qui a longtemps pavoisé en accusant leurs prédécesseurs de tous les maux et en se targuant d'une supposée proximité avec le peuple. Le taux de participation aux élections législatives plafonnait déjà à 11%, il tombe maintenant à des niveaux inédits.

Entre crise sociale et désillusion politique, les Tunisiens décrochent
Pendant que les politiciens parlent de révolutions tantôt législative, tantôt administrative et culturelle, pendant qu'ils vantent les bienfaits d'un exercice politique apaisé – vu qu'il n'y a pas d'opposition –, pendant qu'ils se félicitent de l'entente et de l'harmonie entre les « fonctions » législative et exécutive – comme s'ils avaient le choix ! –, les gens sont ailleurs.
Les Tunisiens pensent à leurs soucis quotidiens et angoissent par rapport à leur avenir et à celui de leurs enfants. Boucler les fins de mois devient de plus en plus difficile, et les salaires, pour ceux qui travaillent, ne suffisent pas à combler les besoins.
Santé, transport, éducation, tout est payant et tout coûte de l'argent, en plus des impôts que l'on paie à cet Etat qui veut se redécouvrir un rôle social. Pour se soigner, il vaut mieux aller en clinique se faire déplumer ; pour bouger, il vaut mieux avoir sa propre voiture, avec des prix détachés de toute logique ; et pour l'éducation, on a le choix entre les écoles privées et les cours particuliers : de toute manière, on va casquer.
Alors, dans un contexte pareil, se déplacer pour aller voter en faveur d'un énième personnage qui nous dira que l'on avance vers la lumière, cela relève du rêve.


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