L'avocat et ancien dirigeant du Harak du 25-Juillet, Abderazak Khallouli, a affirmé, jeudi 3 juillet 2025, que la Tunisie n'a jamais connu, durant toute son histoire, un climat de liberté d'expression aussi large que celui qu'elle connaît actuellement. Invité de l'émission Politica, diffusée sur les ondes de Jawhara FM, M. Khallouli a déclaré :« En fin de compte, nous ne pouvons pas abandonner nos convictions, même si le bilan n'est pas encourageant pour continuer. Mais tant que nous sommes convaincus par l'idée, quels que soient les dépassements et les lacunes, l'idée et le projet demeureront. » Il a ensuite affirmé que le bilan actuel ne reflète pas le véritable projet réformateur du processus du 25 juillet. Abderazak Khallouli est ensuite revenu sur les objectifs et les finalités de la révolution de 2010. Il a indiqué que, sur le plan pratique, il ne peut citer « de tentatives concrètes de récupération de la souveraineté nationale », tout en se référant aux déclarations et positions du président de la République envers le Fonds monétaire international (FMI). Répondant à une question de l'animateur Zouhaier Eljiss sur la définition de la volonté du peuple, l'ancien dirigeant du Harak du 25-Juillet a d'abord expliqué que la volonté du peuple varie d'une région à l'autre. Il a ensuite déclaré :« Il est vrai qu'il y a des divergences, mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'actuellement, le peuple évolue dans un climat très favorable. » Réagissant à la position du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), qui a évoqué une régression des libertés après le 25 juillet, M. Khallouli a ajouté : « Nous n'avons jamais connu un climat aussi libre qu'actuellement, sachant que je suis un acteur politique et que je ne demande aucune faveur au pouvoir. » M. Khallouli a ensuite expliqué que les propos relatifs à la régression des libertés proviennent de l'opposition. Selon lui, il est normal qu'elle affirme qu'il n'y a plus de liberté, étant donné que ses membres étaient auparavant au pouvoir et se retrouvent aujourd'hui écartés. « Il est logique qu'ils déforment la réalité. C'est dans leur intérêt de dire qu'il n'y a plus de liberté, car ils utilisent cet argument pour travailler avec les pays européens et les défenseurs des droits de l'homme, dans le but de déstabiliser le processus » a-t-il précisé. Se référant aux multiples journalistes et acteurs politiques incarcérés en vertu du décret 54, et aux affirmations de Zied Dabbar, président du SNJT, concernant la régression des libertés évoquée par l'animateur de Politica, M. Eljiss, Abderazak Khallouli a déclaré :« En mars 2011, un réseau a été créé sous le nom de Réseau des droits et libertés, incluant Kamel Jendoubi et plusieurs institutions telles que le SNJT. Ce réseau n'a aucune crédibilité, et quoi qu'ils disent, nous ne les croyons pas. » « Les indicateurs de liberté établis par des associations étrangères crédibles placent la Tunisie comme le premier pays arabe en matière de liberté », a-t-il ajouté. « Nous avons les indicateurs de liberté et de démocratie. Nous sommes les premiers parmi les pays arabes, et deuxièmes sur le continent africain », a-t-il poursuivi, sans toutefois pouvoir citer le nom de ces associations, suite à une question de l'animateur. Il a conclu en rappelant :« Nous sommes classés 136e sur 180 pays en matière de liberté de la presse ».