La Tunisie ambitionne de renforcer ses relations dans le cadre de la coopération financière et économique internationale, a déclaré la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, à l'agence TAP, en marge de la 4e Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement (FfD4). La ministre a accompagné la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, lors de sa visite à Séville du 30 juin au 3 juillet, pour participer aux travaux de cette conférence mondiale. "Nous avons présenté, lors du sommet de Séville, notre vision sur la nécessité de promouvoir une coopération internationale favorable au développement des peuples et des pays", a-t-elle indiqué. Vers une nouvelle architecture de la dette souveraine Le 2 juillet, lors de la deuxième journée de la conférence, Michket Slama Khaldi a participé à une table ronde dédiée à la dette souveraine, plaidant pour une architecture qui soit axée sur le développement. Elle a affirmé que les recommandations formulées par la Tunisie étaient en accord avec celles adoptées au sommet de Séville. "Nous avons proposé le réexamen des méthodes et des conditions de financement, ainsi que le développement de l'approche consistant à convertir les dettes en projets de développement", a-t-elle précisé. Elle a également évoqué la nécessité d'explorer de nouveaux mécanismes de gestion de la dette, dans le cadre de programmes menés en coopération internationale. La ministre a souligné la nécessité de rompre avec l'approche classique de l'endettement, en mettant l'accent sur les priorités du développement, notamment l'emploi des jeunes. « Les flux d'endettement doivent servir à financer des projets structurants, et non le fonctionnement de l'Etat », a-t-elle insisté. Elle a aussi proposé de repenser la soutenabilité de la dette, en affirmant qu'une dette est « soutenable si elle permet de générer de la richesse ». À ce titre, elle a rappelé que le niveau d'endettement de la Tunisie a été stabilisé à 80 % du PIB. Par ailleurs, la ministre a demandé que des facteurs tels que la vulnérabilité climatique et sociale des pays soient intégrés aux critères d'éligibilité aux prêts concessionnels, ces derniers étant aujourd'hui jugés inadaptés. « La dette ne doit pas être une contrainte, mais un outil stratégique de transformation », a-t-elle conclu. Un consensus international sur la dette La table ronde à laquelle a participé la ministre a été coprésidée par le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez. Les échanges ont porté sur la soutenabilité de la dette, sa gestion et les nécessaires réformes de l'architecture financière internationale. Selon les Nations Unies, Pedro Sánchez a souligné l'existence d'un consensus sur le fait que la dette, mal gérée, « étrangle bon nombre de pays ». Il a ajouté : « Lorsqu'elle est bien gérée, la dette est un instrument de développement ; mal gérée, elle creuse la pauvreté ». Les travaux de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement se sont achevés jeudi 3 juillet à Séville.