La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière auprès de la Cour d'appel de Tunis a condamné l'homme d'affaires Chafik Jarraya à une peine de seize ans de prison, dans le cadre de quatre affaires distinctes engagées à son encontre. La Cour de cassation avait auparavant annulé les jugements rendus en appel dans ces quatre affaires, qui portaient sur la vente de biens immobiliers confisqués. Dans un premier temps, Chafik Jarraya avait été condamné à dix ans de prison, les peines prononcées pour chaque affaire ayant été regroupées. Cette décision avait été confirmée par la Cour d'appel de Tunis, mais avec une réduction de la peine à cinq ans. Toutefois, la Cour de cassation a cassé ces arrêts et renvoyé les quatre dossiers devant la Cour d'appel de Tunis. À l'issue de ce nouveau réexamen, la Cour d'appel a statué, le 3 juillet 2025, en prononçant une peine de quatre ans de prison pour chacune des quatre affaires, en distinguant les dossiers, soit un total de seize ans de prison.
On rappellera que la peine de prison de Chafik Jarraya, dans plusieurs affaires, a été réduite en mai dernier. La justice s'était prononcée le 9 mai sur 21 affaires le concernant. Elle a décidé de confondre les peines, ce qui a permis de ramener la condamnation cumulée de 101 ans à seulement quatre ans de prison. Cependant, Chafik Jarraya, détenu depuis mai 2017, restait aussi incarcéré dans le cadre d'autres affaires.
Arrêté le 23 mai 2017 lors de l'opération « Mains propres » lancée par l'ancien chef du gouvernement Youssef Chahed, Chafik Jarraya avait été accusé de trafic d'armes, d'intelligence avec une puissance étrangère et de complot contre l'Etat. Depuis son arrestation, il a été condamné dans plus d'une dizaine d'affaires, notamment pour falsification de contrats liés à des biens confisqués et pour blanchiment d'argent. Le nom de Chafik Jarraya avait également refait surface en 2023 dans l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat, où il avait été cité comme témoin à charge contre certains accusés. Son avocat avait nié qu'il soit le fameux « témoin XX », tout en reconnaissant que ses déclarations, faites en mars 2023, avaient pu être utilisées dans ce cadre.