L'Intersection Association for Rights and Freedoms a publié, vendredi 15 août 2025, un communiqué sur le décès, dans des circonstances jugées « suspectes », de Montassar Abdelwahed, citoyen de 40 ans, marié et père de quatre enfants. Selon l'organisation, l'homme a été arrêté de force, frappé lui et sa fille mineure, puis transféré en détention avant de mourir à la prison de la Mornaguia. Toujours selon Intersection, les faits remontent au 15 juillet 2025. Montassar Abdelwahed se trouvait dans la rue lorsqu'il a été intercepté par des policiers en civil. Une fouille n'a rien révélé, mais les agents ont découvert qu'il était recherché. Il leur a alors présenté un document attestant de la suspension de cette recherche, mais les policiers ont insisté pour se rendre à son domicile et le fouiller, selon le témoignage de son épouse. La perquisition, effectuée sans mandat judiciaire, n'aurait rien donné. Les agents ont ensuite fouillé la maison de sa mère, voisine, également sans résultat. Soupçonné de posséder un autre logement, Montassar a nié, expliquant que ses revenus, un emploi dans un café et celui de son épouse dans un restaurant, ne le permettaient pas. Alors que les policiers l'emmenaient, plusieurs agents à moto sont arrivés. Ses enfants les ont suivis. Sa fille de 14 ans, tenant un téléphone, a tenté de prévenir un membre de la famille. L'un des agents lui a arraché l'appareil et l'a giflée. Montassar, réagissant violemment à cette agression, a été roué de coups et insulté, tout comme ses enfants, indique le communiqué. Il a été contraint de monter sur une moto et transféré à la caserne de police de Bouchoucha. Absente au moment des faits, son épouse a été informée par les enfants. Arrivée sur place, elle s'est vu refuser tout contact avec son mari. Un policier lui a simplement indiqué que Montassar avait insulté un agent. Le 16 juillet 2025, il a comparu devant le tribunal de Bab Bnet et a été placé en détention pour ivresse, tapage et atteinte aux bonnes mœurs, des accusations que son épouse conteste, affirmant qu'il ne consommait pas d'alcool. Le lendemain, sa demande de visite a été rejetée, et on l'a invitée à saisir le tribunal cantonal le vendredi. Le dimanche 20 juillet, précise Intersection, un voisin est venu avertir l'épouse que l'état de santé de Montassar était critique, l'incitant à se rendre d'urgence à la prison. À son arrivée à l'hôpital, un policier lui a reproché de ne pas avoir signalé « la maladie cardiaque » de son mari. Elle a réfuté ces propos, affirmant qu'il était en parfaite santé et que des analyses réalisées durant le Ramadan 2025 étaient normales. Lors de la toilette funéraire, un habitant du quartier a participé avant de publier une vidéo dénonçant les faits. Il a été arrêté, convoqué au poste de Bab Bhar, tout comme l'épouse, à qui l'on a demandé de porter plainte contre lui pour « trouble à l'ordre public » et « diffusion de rumeurs ». Elle a refusé, entraînant sa remise en liberté. Quelques jours plus tard, un codétenu récemment libéré a affirmé avoir été témoin des derniers instants de Montassar. Selon lui, lors d'une visite médicale en prison, la demande d'un antidouleur a été refusée. Montassar aurait paniqué, crié, puis été frappé par plusieurs agents avant de s'effondrer et de ne plus regagner sa cellule. L'homme aurait été de nouveau incarcéré peu après, accusé de vol avec violence. L'épouse déclare, selon Intersection, subir depuis de multiples pressions liées à ses déclarations. Elle affirme également avoir été condamnée à quatre mois de prison dans le cadre d'un ancien conflit personnel.