Les Champs-Elysées sont de plus en plus désaffectés. Les commerçants siégeant dans la plus célèbre avenue du monde n'en peuvent plus de la cherté des loyers. Le dernier à jeter l'éponge, c'est Planet Hollywood créée en son temps par le mythique couple Demi Moore et Bruce Willis. Pour les fans, il était inimaginable de passer par les « Champs » sans faire un break à Planet Hollywood. Du côté de la mairie, on s'inquiète face à cette désaffection, mais business is business et il n'y a plus aujourd'hui de place à ce type de sentiments. Partant de ce principe, et connaissant l'état de notre tourisme qui connait lui aussi une sorte de désaffection de la part de ses clients traditionnels (voir notre article à ce sujet), je m'interroge pourquoi ne profite-t-on pas de ces places qui se libèrent sur la plus grande avenue du monde pour y dresser notre vitrine ? Pour expliquer la baisse des chiffres, on a « accusé » le service marketing qui ne fait pas son travail comme il se doit et conformément aux normes actuelles. Ce service évoque, à son tour et à raison, son terrible manque de moyens. Impossible de concurrencer les Maroc, Turquie ou Egypte avec les pacotilles dont il dispose. L'argument étant inattaquable, tout le monde a acquiescé et on a décidé d'allouer plus de moyens pour peaufiner notre image auprès des Allemands, Italiens et même Français. Aujourd'hui, on réfléchit sur la stratégie de déploiement de ces moyens de telle sorte que le budget soit optimisé. Comme chacun le sait, et les responsables de l'ONTT en particulier, la principale artère parisienne, est parcourue quotidiennement par des centaines de milliers de touristes. Et il ne s'agit pas de n'importe quels touristes puisqu'on retrouve les plus grands milliardaires du monde : américains, russes, arabes, chinois, japonais, etc. Avoir une vitrine sur les Champs, cela veut dire tout simplement viser le haut de gamme et le must du must du tourisme international. Que les prix du loyer d'une telle vitrine soient horriblement chers, on en convient. L'ONTT pourrait associer avec elle une dizaine de nos plus grands hôtels (les plus prestigieux uniquement) avec nos transporteurs aériens. La clientèle ciblée par la vitrine, vous l'avez compris, est totalement différentes de celle des TO classiques, spécialistes du bradage et très gourmands en commissions. Avec une vitrine sur les Champs Elysées, ONTT et hôtels de prestige proposeront uniquement des produits de grand luxe pour les milliardaires : golf, thalasso et massages pour les arabes, escapades sahariennes et oasis pour les Américains et les Russes, plongée sous marine à Tabarka, musées pour les Européens. Les hôteliers et transporteurs paieront une quote-part dans ce local (qu'ils rentabiliseront par les ventes) de telle sorte que les frais de location de l'ONTT soient moins durs à supporter. Une telle vitrine rapportera sur le long terme et à coup sûr pour notre tourisme. Il améliorera certainement également notre image de tourisme balnéaire bon marché. Même si la vitrine n'est pas rentable, et elle ne le sera pas, elle rapportera certainement davantage que tout placard publicitaire européen qu'il soit en affichage urbain ou à la télé puisqu'elle visera le client final et puisqu'elle sera permanente. Et ce n'est pas n'importe quel client, c'est le touriste de luxe qui déambule sur la plus belle avenue du monde !