Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a publié un communiqué, jeudi 22 août 2025, pour exprimer son profond mécontentement face au silence médiatique injustifié observé dans la plupart des médias publics concernant le mouvement national organisé par l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) le jeudi 21 août 2025. Le SNJT relève que des milliers de citoyens ont participé à cette mobilisation pour faire entendre des revendications nationales, « un événement qui aurait dû bénéficier d'une couverture médiatique complète ». « Pourtant, la majorité des médias publics l'ont ignoré, à l'exception de quelques rares reportages limités ». Pour le SNJT, ce silence ne constitue pas seulement une faute professionnelle, mais représente un manquement aux principes fondamentaux de l'information publique et une violation du droit des citoyens à une information libre et transparente. Il favorise également la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux et affaiblit la confiance du public dans les médias nationaux.
Le SNJT dénonce fermement cette situation et rappelle plusieurs principes essentiels : * La couverture médiatique des événements nationaux est une obligation professionnelle. Le silence observé sur ce mouvement est inacceptable et porte atteinte au paysage médiatique tunisien. * Les médias publics portent la responsabilité directe de cette omission. En ne diffusant pas l'information, ils ont manqué à leurs obligations envers le public et aux principes de transparence. * Les autorités politiques sont également responsables. La dissolution de certains organes de régulation indépendants, comme la Haica, a permis une emprise excessive de l'exécutif sur l'information publique. * Le silence volontaire de certains journalistes est inacceptable. Ce comportement transforme le service public en outil de propagande officielle et compromet la confiance des citoyens dans les institutions médiatiques. * Les journalistes doivent défendre leur indépendance professionnelle. Ils sont appelés à refuser toute directive ou recommandation en dehors du cadre professionnel, à respecter la charte d'éthique et à garantir que l'information parvienne librement aux citoyens.
Enfin, le SNJT affirme qu'il assumera pleinement ses responsabilités pour contrer « cette dérive professionnelle grave » et qu'il œuvrera avec toutes les parties concernées pour défendre l'indépendance de la profession journalistique. Pour le syndicat, la restauration de la confiance du public dans les médias nationaux passe par la reconnaissance de cette faute, l'établissement des responsabilités et la mise en œuvre d'une réforme réelle, redonnant au service public sa fonction de véritable tribune du peuple et de défenseur de la vérité.
La veille, la manifestation à laquelle avait appelé la centrale syndicale pour dénoncer la répression et l'injustice a mobilisé des milliers de personnes au centre-ville de Tunis. Hormis quelques médias privés, l'événement national n'avait effectivement pas été couvert par les médias publics, comme l'ont remarqué plusieurs observateurs — médias publics qui sont pourtant financés par le contribuable.