L'assemblée générale de la BIAT a eu lieu jeudi 29 mai 2008 devant une salle bien pleine. En dépit de la surprenante contestation de l'un des actionnaires sur quelques points, l'assemblée s'est bien déroulée et le conseil d'administration s'est vu renouveler son mandat. Les bons résultats enregistrés par le management et les excellentes perspectives d'avenir étaient encourageants et présagent fortement que la première banque privée en Tunisie restera encore leader pour longtemps. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : bénéfice net en progression (2,1%), total bilan en hausse (17%), dépôts en augmentation (18,3%), un produit net bancaire en évolution (7,8%) et une part de marché consolidée passant de 15,7% à 16,2%. A la BIAT, le management ne cache pas sa joie et ne se la laisse pas voler. Au vu de la conjoncture nationale et internationale et au vu de l'environnement bancaire dans lequel il évolue, il y a de quoi être fier. Pour l'avenir, il y a de quoi être confiant et aussi bien Tahar Sioud, président du conseil d'administration, Slah Ladjimi, directeur général que les différents actionnaires présents, sont fort optimistes. Selon le management de la banque, le scénario de développement de la banque retenu pour 2008 sera orienté, comme par le passé, vers un développement soutenu de la production bancaire, à même de préserver ses parts de marché et de dégager un PNB qui permettra de consolider le niveau de provision. On table ainsi sur une progression des dépôts de la clientèle de 12% en termes de soldes quotidiens moyens et une amélioration de la qualité des risques encourus sur les crédits accordés. A la fin 2008, le management émet l'hypothèse de dégager un produit net amélioré de 10,3%, un résultat brut d'exploitation en progression de 13,4% et un bénéfice net qui passe de 21,5 millions de dinars à 27,1 millions de dinars. Ces résultats, annonces et projections n'étaient cependant pas pour plaire à tout le monde. Si les grands actionnaires nous ont semblé fort contents après la réunion (les frères Mabrouk, A. Miled, M. Driss, B. Tamarzist...) et n'ont émis aucune réserve durant l'assemblée, comme l'exige la coutume, il n'en était pas de même du côté du français Natixis qui représente directement et indirectement 8,6% du capital de la BIAT. Prenant la parole, le représentant de la banque française (se présentant comme 1er actionnaire étranger de la BIAT) a annoncé qu'il est satisfait de cette participation et qu'il n'envisage pas de la réduire. Il enregistre cependant quelques points déplaisants à son regard. Les frais du personnel sont importants, ont augmenté d'une manière significative et sont supérieurs à d'autres banques de la place, note-t-il. Il s'interroge sur l'utilité, le coût et les résultats à ce jour de la mission du cabinet McKinsey. Le représentant de Natixis notera son insatisfaction de la rentabilité qui ne cesse, selon lui, de se dégrader et s'interroge sur le plan que le management a préparé pour remédier à cette situation. Enfin, et au moment du vote, il votera contre (il sera le seul) un aspect des résultats. Une attitude des plus surprenantes dans la mesure qu'un représentant de la banque française connaît ces résultats, était présent lors des réunions du conseil d'administration (avant que ces chiffres ne passent en assemblée) et contraire à toutes les traditions bancaires aussi bien en Tunisie qu'ailleurs. Slah Ladjimi ne manquera pas de le lui rappeler plus tard d'ailleurs en assemblée et en aparté ! En réponse, le directeur général de la BIAT notera que la question de salaires du personnel n'est qu'une question de jeu d'écritures comptables ajoutée aux augmentations légales des salaires (4-5%). Concernant McKinsey, M. Ladjimi rappellera l'objectif qui est de faire de la BIAT la première banque de la place. « Pour ce faire, il faut investir et travailler et c'est ce que nous faisons. McKinsey est là depuis janvier et il fait un excellent travail. Nous avons gagné plusieurs niches de profit comme aucune banque tunisienne n'en a », répondra-t-il. Pour revenir sur la question de la masse salariale, notons que l'effectif de la BIAT a atteint 2356 employés fin 2007 (contre 2289 un an plus tôt) pour un coût de l'ordre de 90,8 millions de dinars (augmentation de 9,8%). Avec ces chiffres, il s'avère que le salaire moyen du personnel BIAT est supérieur à celui du secteur bancaire en Tunisie. Heureux donc est celui qui travaille à la BIAT et celui qui y est actionnaire. Ces derniers recevront leurs dividendes à partir du 12 juin, note-t-on sans indiquer toutefois le montant de ce dividende.