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Crise internationale : le besoin d'Etat
Publié dans Business News le 09 - 10 - 2008

En ces temps d'incertitudes et de crise financière où il semble que le monde entre dans une spirale dont on ne sait quelles seront les conséquences, la notion d'Etat devient le seul rempart contre toutes les errances voulues par des prédateurs sans scrupules qui ont joué avec l'équilibre du monde avec un cynisme désespérant et une cupidité sans bornes. Le libéralisme a, depuis une trentaine d'années, laminé le concept d'Etat, déstructurant les nations, les poussant à vendre au privé des pans entiers de leur économie, laissant le citoyen désarmé face à l'appétit féroce de spéculateurs sans foi ni loi…
De plus en plus, l'Etat reprend ses droits et, même aux Etats-Unis, la patrie du libéralisme sauvage et inconditionnel où la moindre intervention de l'Etat est vécue comme une agression insupportable, les plus hautes autorités fédérales font appel aux fonds publics pour sauver leur économie. On parle même de nationalisations, ce qui était impensable il y a quelques mois à peine. Quelle revanche pour ceux qui se sont toujours élevés contre ce « toujours plus » d'argent qui corrompait et salissait! Qui se rappelle le terrorisme intellectuel exercé par les tenants du capitalisme financier, surtout depuis la chute du mur de Berlin en 1989, qui a vu le triomphe de l'Occident libéral. Aidé de ses bras armés que sont la Banque Mondiale et le F.M.I, le libéralisme a répandu partout le virus de sa logique économique, exigeant des nations, qui voulaient de leurs crédits, de libéraliser leur économie en cassant leurs frontières et en mettant sur le marché tout ce qui constituait leur service public : santé, éducation, énergie, communication, transport…Des pans stratégiques livrés à l'appétit de privés qui n'ont pour seul objectif que le profit, un profit de plus en plus exigeant et cynique, jetant des millions de gens à la rue pour augmenter leurs bénéfices, les fameux dividendes, qui étaient exigés de tout chef d'entreprise, obligé de rendre compte à ses actionnaires d'un retour sur investissement qui, à l'époque de l'enthousiasme délirant, pouvait être de 15% par an. C'est cette irresponsabilité, saluée par les tenants du libéralisme comme un succès et une performance le seul fait de distribuer des dividendes à des actionnaires, qui nous a mené là où nous en sommes aujourd'hui. Pour obtenir des chefs d'entreprise l'obéissance aveugle à cette politique économique, on a créé les très controversés « stock-options » et autres « parachutes dorés » qui liaient le chef d'entreprise à sa propre performance pour augmenter les profits qui devenaient les siens puisqu'il était rémunéré au prorata de son aptitude à les créer.
Ainsi, le monde était livré à l'appétit sans bornes de gens de plus en plus avides, entrant dans une spirale de spéculation infernale, entraînant les banques les plus réputées et les plus respectables dans ce jeu irresponsable si elles voulaient conserver leur prééminence, un capitalisme financier qui s'apparentait plus à un jeu de hasard qu'à une pratique économique. Tout était prétexte à spéculer, une spéculation à court terme qui engrangeait d'énormes bénéfices. Pourtant beaucoup prévoyaient le cataclysme à venir qui menaçait l'économie mondiale mais leurs voix étaient marginalisées, contraintes au silence par une presse et des autorités politiques aux ordres des puissances d'argent.
Aujourd'hui, le monde doit se repenser. Quelle chance serait pour l'humanité un capitalisme à visage humain, un capitalisme industriel qui serait synonyme de progrès et d'innovations, un capitalisme créateur d'emplois et de richesses et non destructeur, un capitalisme qui saurait rémunérer ses employés en leur assurant une vie digne et respectable, un capitalisme qui saurait redistribuer une partie de ses bénéfices aux plus démunis, un capitalisme qui saurait respecter les équilibres écologiques de la planète… Et le garant de ce comportement vertueux et exemplaire est la présence de l'Etat. Un Etat fort et impartial qui assure la pérennité d'un large service public au profit du citoyen, un Etat garant de l'ordre et de la justice, nécessaires au bon fonctionnement d'une société, garant du pouvoir d'achat en maîtrisant les mécanismes d'inflation, garant d'une répartition équitable des richesses. Il faut toujours avoir à l'esprit que le privé est synonyme de profit et cela est incompatible avec la notion de service public qui est le service au profit de tous et non d'un seul.
Alors, qu'espérer de cette crise financière sans précédent? Que les autorités politiques en tirent les leçons en mettant au pas la folie spéculative qui s'est emparée du monde, en créant des garde-fous pour moraliser les activités boursières, en éliminant les paradis fiscaux qui opacifient et complexifient les mouvements de capitaux, en obligeant les banques d'investissements à un comportement plus respectable envers les personnes… Pourquoi ne pas espérer qu'une taxe Tobin puisse voir enfin le jour pour taxer les revenus de ces mouvements de capitaux pour réduire les inégalités de par ce pauvre monde ?
Alors, vraiment, cette crise aurait été bénéfique pour l'ensemble de l'humanité et on pourrait vraiment affirmer que d'un mal pourrait naître un bien.
Et pour nous, Tunisiens, cela est une raison stratégique pour conserver un large service public qui assure à nos concitoyens, surtout les moins favorisés, une vie sociétale harmonieuse.
Foued Zaouche est écrivain et artiste peintre tunisien. Il publie, chaque semaine, une chronique « En toute liberté » dans le magazine Réalités. Celle-ci a été publiée dans le numéro du 9 octobre 2008.


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