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Tunisie : pourquoi l'assurance vie est en mal d'existence ?
Publié dans Business News le 10 - 04 - 2009

Bien qu'elle présente plusieurs avantages, l'assurance vie (AV) n'est pas encore entrée dans les mœurs des Tunisiens. Elle a mobilisé l'épargne en 2007 à concurrence de 11%. Ce taux reste très inférieur à la moyenne mondiale qui est de 60%. Ce type d'assurance n'est pas bien connu de la plupart des citoyens contrairement à d'autres produits tels l'assurance automobile ou l'assurance maladie.
L'assurance vie permet de faire fructifier des fonds en vue de bénéficier d'un complément de retraite. Le souscripteur dépose sur une période définie à l'avance une somme d'argent, conformément à un contrat établi préalablement entre lui et la compagnie d'assurance. Il peut retirer ses économies à tout moment s'il change d'avis en cours de route. Souscrire à une assurance vie confère certains avantages dont, entre autres, la déduction des primes de l'assiette imposable.
La pertinence du sujet suscite un vif intérêt. Cet intérêt est confirmé par la présence de Mohamed Rachid Kechich, ministre des Finances, et de plusieurs spécialistes du secteur à la table ronde organisé par la revue Réalités sur le thème "le rôle des assurances dans l'accompagnement des économies en mutation". Cette manifestation a réuni, mardi 7 avril 2009 à l'Hôtel Ramada Plaza à Gammarth, des responsables des entreprises d'assurances, des banquiers, des avocats, des magistrats ainsi que des représentants de l'Organisation de défense du consommateur (ODC).
Le sujet du rôle des assurances dans les mutations que nous connaissons aujourd'hui est manifestement important au point que le ministre soit resté dans la salle plus de 4h30 pour écouter les différentes opinions. Une preuve que Mohamed Rachid Kechich est soucieux de répondre aux besoins et aux doléances des différents acteurs du secteur.
Le secteur de l'assurance en général est assurément stratégique. Il permet de sécuriser cet environnement incertain où la prise de risque devient un facteur constant. Il possède deux facettes : une sociale et l'autre financière qui permet le redéploiement des moyens financiers.
Le ministre a indiqué que plusieurs actions et réformes ont été entreprises dans le secteur. Grâce à la compréhension des professionnels, les résultats ont été, jusqu'ici, probants. Ces efforts doivent se poursuivre, surtout que l'assurance vie offre des perspectives d'expansion importante.
M. Kechich a souligné la nécessité de renforcer les relations entre les structures de formation d'un côté et les compagnies d'assurances d'un autre côté, tout en œuvrant à adapter les programmes de formation aux exigences du marché des assurances.
Souheila Chabchoub, Présidente de la Commission de Contrôle des Assurances et du Comité Général des Assurances a présenté quelques chiffres concernant l'assurance vie. Le taux de pénétration de l'assurance vie dans le monde en 2007 a été de 4,4%, alors qu'en Tunisie il n'atteint que 0,2%. La prime moyenne par habitant tunisien pour la même période est 50 fois inférieure à celle du reste du monde (458,4 DT) avec 9,3 DT.
Les années 1980 ont été marquées par une expansion importante du chiffre d'affaires de l'assurance vie. La bancassurance a contribué activement à cet essor. Elle offre plusieurs avantages. Pour les assureurs, elle leur permet de bénéficier d'un autre réseau de distribution généralement plus large, de profiter de la bonne image du banquier, de réduire les coûts de distribution et de profiter de la présélection de la clientèle.
Le banquier peut, quant-à-lui, disposer de sources de revenus additionnels tout en diversifiant l'offre des produits financiers. Il fidélise sa clientèle et, du même coup, rentabiliser le réseau bancaire.
Le client bénéficie de produits d'assurance adaptés à ses besoins à des prix intéressants, avec des souscriptions simplifiées et une gamme plus large de produits financiers.
L'Office national de la poste (ONP), 14 sociétés d'assurance et 13 banques ont signé 73 conventions pour 83 produits d'assurance, 44 produits d'assurance vie dont 37 produits d'assurance temporaire, en cas de décès.
Le Chiffre d'affaires des bancassurances a atteint 44,3 MD en 2008 alors qu'il n'était que de 29 MD en 2006. Pour 2008, 41,2 MD proviennent des AV. Ainsi, la part de la bancassurance dans le chiffre d'affaires global d'assurance est passée de 3,6% en 2006 à 4,6% en 2008. Cette part passe à 38% dans le chiffre d'affaires de l'assurance vie. En comparaison, elle est de 64% en France et de 85% au Portugal.
Certes, l'expansion de la bancassurance-vie est influencée par les acquis culturels et historiques des prestataires, mais certains facteurs clés peuvent être décisifs dans le choix du client, comme la réglementation, les avantages fiscaux et l'image de la banque. Il faut aussi proposer aux clients des produits simples et standardisés. Une formation adaptée pour le réseau bancaire est nécessaire et recommandée.
Le sujet a suscité une discussion nourrie. Il en ressort que l'assurance vie peut jouer un rôle très significatif. Elle reste encore au stade embryonnaire en Tunisie. Elle est parfois présentée comme une obligation et peut être le résultat d'une vente liée. Les assureurs doivent trouver la bonne formule qui motivera les assurés.
Certains ont remarqué qu'avec l'inversion de la pyramide d'âge, l'assurance vie peut se substituer à la sécurité sociale. Ils ont mis l'accent sur les potentiels de la branche qui peut devenir un levier au développement du secteur.
D'autres ont relevé le problème du manque de communication et de promotion, ce qui explique en grande partie le désintérêt de la population. En effet, les rapports commerciaux banque/clients sont meilleurs à ceux de l'assurance/clients. De plus, le réseau bancaire est étendu. Il simplifie ses relations. Il faut le reconnaitre, les assurances sont handicapées par une mauvaise image de marque qui entraine parfois la perte de crédibilité.
Les intervenants sont tombés d'accord sur l'importance de la formation que ce soit au niveau de l'enseignement supérieur ou de la formation continue. L'assurance vie est un créneau d'avenir. Mais, à cause des mutations rapides, on doit identifier les besoins dans les plus brefs délais.
Les avocats ont, quant-à-eux, attiré l'attention sur quelques textes de lois qui doivent être réformés.
Des assureurs ont constaté que certaines banques relèguent l'assurance au second plan et que le processus de bancassurance se limite aux lancements de nouveaux produits. En outre, ils ont évoqué le problème de la retenue à la source qui devient conséquente avec l'augmentation du capital du souscripteur.
Des enseignants ont évoqué les difficultés à placer leurs stagiaires. Ils souhaitent établir un partenariat gagnant-gagnant avec les assureurs, puisque ces derniers bénéficieront d'une main d'œuvre qualifiée qui constitue d'ailleurs l'un des problèmes évoqués par les professionnels.
Mohamed Rachid Kechich a donné des éclairages sur certaines interventions. D'abord, il a été clair : l'AV n'est pas un substitut à la sécurité sociale, mais plutôt un complément. L'Etat ne remet pas en question les acquis sociaux. Le développement des assurances vie est indépendant des questions relavant de la sécurité sociale. Le bilan du secteur de l'assurance vie est globalement positif. Le taux de souscription non obligatoire est passé de 20% à 48% en quatre ans. La qualification dans ce domaine est essentielle. La formation de base est importante, mais elle doit être complétée régulièrement.
Le taux de pénétration de l'assurance vie est donc limité en Tunisie. Pour cette raison, il offre un terrain propice pour le développement de la bancassurance - vie. Cependant, des efforts devraient être déployés au niveau de la communication et de la promotion. Les citoyens apprendront ainsi à se familiariser avec la culture de l'assurance vie. De leur côté, les prestataires gagneront à mieux comprendre les mécanismes et les dispositions juridiques et fiscales qu'offre l'assurance vie.


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