La Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) mesure-t-elle vraiment la gravité de la pandémie de la grippe A H1N1 ? A priori, la réponse est négative et nous espérons qu'il ne s'agit que d'un a priori. Deux éléments étayent nos propos. Un article publié ce matin dans le quotidien Le Temps révèle ainsi que la CNAM a décidé de ne pas prendre en charge et de ne pas rembourser les vaccins ainsi que les produits spécifiques de lutte contre la grippe A H1N1. Le journal indique que la CNAM a décidé de considérer ces vaccins comme des produits de confort ! Le deuxième élément étayant nos propos est cette note interne de la CNAM destinée à ses adhérents et dans laquelle elle les invite à effectuer une visite chez leur médecin traitant qui les orientera vers une unité de soins publique pour la vaccination contre la « maladie » de la grippe A. La note précise que la vaccination est facultative et gratuite ! Une telle communication laisserait bouche bée tout spécialiste en matière de communication de crise. Au moment même où les ministères de la Santé et de la Communication parlent de pandémie, invitent les citoyens, et notamment les personnes à risque (enfants en bas âge et femmes enceintes surtout) à aller se faire vacciner, la CNAM, elle, parle de maladie ! Pire, elle indique que la vaccination est facultative, alors que tout le monde crie sur tous les toits qu'elle est nécessaire ! Rien pourtant n'indique cela dans les 4,25 lignes de la note de la CNAM ! Les ministères de la Santé et de la Communication ont beau multiplier les communiqués et les reportages didactiques pour sensibiliser la population sur les risques, mais tous ces efforts peuvent tomber à l'eau si l'on refuse au citoyen le remboursement de son vaccin en l'orientant, par une simple note, vers une unité publique de santé !