Les candidats aux élections municipales entament la dernière ligne droite à quelque 72 heures du jour du scrutin en ce 9 mai 2010. Il s'agit d'un rendez-vous de grande importance pour les citoyens. Il l'est encore plus en ce 2010 tellement les affaires municipales ont été, durant ces derniers temps, au devant de la scène nationale. Il faut dire que les conseils municipaux sont souvent sur la sellette et font, presque quotidiennement, l'objet de critiques, souvent justifiées, de la part des citoyens et des médias. Au point que certains s'interrogent à quoi peuvent servir ces élections si les élus n'arrivent jamais (ou rarement) à satisfaire les électeurs. Plus d'une fois, le vase a débordé entre les services municipaux et les citoyens. Et plus d'une fois, il a fallu que le président de la République intervienne en personne pour prendre les mesures énergiques qui s'imposent et rectifier le tir, quitte à décider la dissolution pure et simple d'un tel ou autre conseil municipal, pour la plupart, d'envergure. Il n'y a pas si longtemps, c'est le maire de Tunis qui a été remplacé, quelques jours après une émission télévisée. A la grande surprise des citoyens et spécialement des Tunisois. En effet, depuis la programmation de l'émission « El Hak mâak » produite par Cactus Prod et présentée par Moez Ben Gharbia sur la chaîne de télévision nationale Tunis 7, les Tunisiens ont pu prendre connaissance de nombreuses situations où les lacunes, les défaillances et les négligences ainsi que les lenteurs et les lourdeurs sont le plat quotidien de certaines communes. Et encore, il ne s'agit là que d'échantillons de cas de personnes qui ont pu faire parvenir leurs voix sur le plateau de l'une des émissions phares de la télé. Tout le monde se rappelle, et se rappellera encore longtemps, du cas de la mairie de la capitale où non seulement un citoyen a été l'objet d'injustices, mais où les premiers responsables rechignaient à rectifier le tir malgré l'entrée en lice des animateurs de l'émission en question et son brillant quatuor de juristes spécialistes. Qui de nous ne s'est pas plaint, un jour où l'autre, d'une chaussée défoncée, d'un éclairage public qui ne fonctionne pas, de canalisations mal entretenues ? Et on en passe Qui de nous ne s'est pas plaint de la mauvaise humeur d'un fonctionnaire ou même d'un responsable, d'un mauvais accueil, de « pas d'accueil du tout » sans parler des renseignements tronqués ou des « reviens demain » ?... Combien sont les conseils municipaux qui annoncent, suffisamment à l'avance, leurs réunions périodiques et qui permettent aux citoyens d'y assister ? Peut-on avoir une idée sur le nombre des édiles municipaux qui s'absentent lors des réunions desdits conseils ? Y a-t-il des élus parmi les conseillers municipaux qui se manifestent dans leur commune et ont des contacts directs avec les citoyens ? Ces citoyens se plaignent du fait que, une fois les élections terminées, ces élus ne se manifestent plus. Encore heureux s'ils assistent, régulièrement, aux réunions ! Il semble, d'ailleurs, que le hic réside, justement, dans le manque de communication et la quasi-absence de relations humaines directes entre élus et électeurs. Bon à rappeler, la mairie de Tunis n'a pas d'attaché de presse officiel depuis des années ! Il se trouve que l'Etat multiplie les efforts, selon les disponibilités, pour doter chaque commune d'un budget conséquent et proportionnel à sa « taille », qui viennent s'ajouter aux recettes propres de chaque municipalité provenant, essentiellement, des taxes locatives. Outre la généralisation de l'exploitation des applications informatiques en rapport direct avec les prestations de services, comme l'état civil et la fiscalité locale, les budgets municipaux ont connu une progression notable atteignant 479,9 millions de dinars en 2009 contre 373,8 MD en 2005. D'autre part, le volume de l'investissement municipal a évolué, au cours de la même période du 11ème Plan de développement économique et social (2007/2011) pour atteindre le montant de 860,3MD. Sans parler des programmes spécifiques pour l'amélioration de la qualité de la vie dans les villes, pour l'assainissement et la réhabilitation des quartiers populaires, la réhabilitation des quartiers périphériques de la capitale et des grandes villes. Pour revenir à ces élections municipales, notons que la campagne électorale, qui a démarré, dimanche 2 mai 2010, sera clôturée vendredi 7 de ce même mois. Huit partis participent à ce nouveau rendez-vous électoral. Il s'agit du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dont les listes sont présentes dans les 264 circonscriptions, du Mouvement des démocrates socialistes (MDS) présent avec 43 listes, du Parti de l'unité populaire qui compte 39 listes, de l'Union démocratique unioniste (UDU)qui, a validé 24 listes, du Parti social libéral (PSL) et du Parti des verts pour le progrès (PVP) avec 14 listes chacun et du Mouvement Ettajdid et du Forum démocratique pour le travail qui comptent 6 listes validées après une alliance avec des « Indépendants », sous l'appellation : « Les listes indépendantes pour la citoyenneté ». Tout l'espoir est que les prochains édiles municipaux retiennent la leçon (ou plutôt les leçons) et sachent que le fait d'être membre du Conseil municipal est, à la fois, un honneur et une responsabilité à assumer au service des collectivités locales et des citoyens, sinon on est en droit de s'interroger : à quoi sert le scrutin municipal ? Il faut reconnaître que le Président Ben Ali, plébiscité par une large majorité de Tunisiennes et Tunisiens, donne l'exemple en se mettant au service de la Tunisie et du peuple tunisien et en démontrant qu'il est le premier travailleur du pays Toute proportion gardée, donc, chaque élu a des comptes à rendre à ceux qui l'ont élu. Car en se présentant aux élections, c'est un engagement qu'il a pris et qu'il doit respecter. Autrement, le grand risque est que le citoyen ne fasse plus confiance à ses élus municipaux et s'interroge : mais à quoi servent les élections si les élus ne respectent pas leurs engagements !