"C'est à partir de 2013 que le dividende sera à la hauteur des attentes de nos actionnaires", annonce Hassen Bertal, directeur général d'Attijari Bank. Une annonce qui vient mettre un terme à une question longuement posée par les actionnaires de la banque. Car, à vrai dire, tout le monde cherchait à élucider le mystère d'une banque qui gagne bien mais qui ne partage pas ces gains. M. Bertal n'a pas manqué d'arguments pour convaincre les actionnaires, les analystes financiers, les experts, certains directeurs de médias et les journalises qui ont répondu présent à la communication financière d'Attijari Bank, jeudi 27 mai 2010, de la bonne santé de la banque. Encore mieux, l'année 2010 s'annonce de bons augures pour le groupe d'autant plus que la moisson finale récompensera certainement l'authenticité de la stratégie poursuivie. Les résultats du groupe pour l'année 2009, la qualité des services bancaires, le « maghréboptimisme » d'Attijari et les perspectives futures du développement de la banque, étaient les grands axes débattus par M. Bertal devant une salle archicomble. Une certaine alchimie s'est vu naître entre M. Bertal et les invités de la banque. Déjà, on ne saurait répondre si la clémence des questions posées par les intervenants est la suite logique de l'argumentaire blindé de M. Bertal ou tout simplement par la présence de son esprit. Il l'a démontré déjà en répondant à toutes les questions, bien que peu nombreuses et relativement insuffisantes pour se rendre compte complètement de la situation actuelle de l'entreprise. Côté chiffres, Attijari Bank, compte actuellement 1475 collaborateurs, 149 agences en Tunisie, 7 centres d'affaires, 7 Box d'échange et 138 GAB. Deuxième prix présidentiel pour la qualité des services bancaires en ex-æquo avec la BNA, Attijari demeure, de loin, l'une des banques les plus prisées sur la place. Les états financiers relatifs à l'exercice 2009 laissent apparaître un résultat net de 46,8 millions de dinars soit en hausse de 15% par rapport à 2008. Les dépôts de la clientèle s'élèvent à 2799 MDT en hausse de 16%, les crédits octroyés sont de l'ordre de 2232, en évolution de 14% et un PNB de 147,8 MDT en hausse de 15%. La structure du PNB se répartit comme suit : 47,7% provenant de la marge d'intérêt global, 27,9% de résultat des opérations marchés et 24,4% de la marge sur commission. Force est de constater que, mis à part les chiffres attestant de sa bonne santé, la banque a adhéré, il y a deux ans, à une philosophie vénérant la clientèle. Dans un contexte changeant et complexe, la qualité de service devient déterminante. Elle est à la fois un vecteur de différenciation et un facteur de fidélisation. Dans ce sillage, Attijari Bank a intégré dans son plan de développement stratégique la satisfaction durable du client et l'amélioration continue. Une batterie de mesures spécifiques ont été mises en places, l'objectif étant d'être proche du client, d'être à son écoute et de répondre au mieux à ses attentes. Pour ce faire, la banque vient d'achever la refonte de son système d'Information pour répondre à un double objectif : Centraliser l'information et avoir une vision globale client. Un autre volet non moins important, l'investissement dans la formation des cadres de la banque. Une mission confiée à l'Académie Attijari dont le rôle consiste à dispenser des formations en faveur des nouvelles recrues, complémentaires dans les différents métiers et les nouveaux produits et adaptées au contexte de la banque et à sa politique. Déjà, l'audience s'est vue invitée, à la clôture de l'audience, à une cérémonie de distribution de diplômes pour les lauréats de la deuxième promotion. Du côté du Maghreb arabe, M. Bertal a fait savoir que sa banque ne rechigne pas sur les efforts, les idées et les propositions pour une prolifération des relations de partenariat entre les entreprises tunisiennes et leurs paires maghrébines ou africaine. La banque, qui contrôle presque 30% du marché marocain, ne s'attarde pas à accompagner les investisseurs tunisiens à même de prendre le risque avec eux. Seulement, ceux-ci sont appelés à sortir de leur cocon, à oser prendre le risque et d'affronter la concurrence. A juste titre, la présence de la banque dans la zone de l'Afrique de l'Ouest, rappelle Moncef Chaffar, président du conseil d'administration, est une véritable aubaine pour les entreprises tunisiennes pour aller à la conquête d'une zone encore vierge et qui regorge d'énormes potentialités. Au demeurant, M. Bertal demeure optimiste quant au devenir de l'édifice maghrébin dont la concrétisation requiert un esprit d'aventure et une culture managériale incrustant le risque comme propulseur des échanges intermaghrébins. Inutile de rappeler qu'en 2005, Attijari Bank s'est distingué par l'organisation de la première édition du forum maghrébin, un événement aussitôt calqué dans les différentes capitales maghrébines et qui témoigne de la vocation essentielle de la banque, à savoir faire rapprocher les investisseurs et les entrepreneurs d'autant plus que l'intégration des peuples est en effet palpable et se fait au quotidien. En ce qui concerne le sempiternel dossier de dividendes, M. Bertal a tranché définitivement sur la question. "Nous ne pouvons pas distribuer de dividendes avant d'apurer définitivement le report à nouveau, s'élevant à 100 millions dinars malgré nos gains. Notre premier dividende sera distribué en 2012, et ce au titre de 2011, mais il faut savoir qu'il sera symbolique. C'est à partir de 2013 que le dividende sera à la hauteur des attentes de nos actionnaires", précise-t-il. Les petits actionnaires prendront donc leur mal en patience et attendront pour récolter les fruits de leurs investissements. Déçus ? Certainement ! Leurs réactions ne se feront certainement pas attendre le jour de l'Assemblée générale. La stratégie de Hassen Bertal commence indéniablement à porter ses fruits, mais les fruits réels qu'attendent les actionnaires, ce n'est pas la bonne santé de leur banque, mais les dividendes qu'elle va leur distribuer. En attendant cette assemblée, prévue vendredi 4 juin, M. Bertal a promis de fournir une synthèse sur les perspectives futures de la banque ainsi que sa stratégie et son business plan. Pour le moment, les prévisions de la banque tablent sur un bénéfice net de 55,5 MD, un PNB de 163 MDT et un total crédit dépassant les 2300 MD. Assurément, l'année 2010 serait encore excellente pour la banque, et c'est son trait de caractère, qui promet autant qu'elle promeut. A lire également : Attijari Bank prend des mesures pour se protéger contre les hold-up